VIGNE Zulma née DUFOUR

  • 38095 Ravensbrück.

  • Née le 3 mars 1885 à Alès

  • Décédée 1er mai 1964 à Pointe-Noire au Congo

Zulma Dufour est un des neuf enfants de Louis Dufour, chef cantonnier et de Marie Laget, sans profession. Elle se marie le 28 juin 1907 à Alès avec Emile Auguste Victor Vigne, employé de chemin de fer et militant socialiste. Le couple vit dans cette ville. Le 23 décembre 1908, ils ont un garçon mort-né. Un autre drame se produit un an après, le 12 décembre, leur fils Albert, âgé de 7 jours, décède. Ils élèvent une de leurs nièces. Ils ont ensuite une fille, Lucette Fernande, née le 4 janvier 1920 à Alès. En 1924, la famille s’installe à Nîmes au 1 bis rue d’Albenas où elle vit encore pendant la guerre.

Leur fille épouse le 15 février 1940 Pierre Choisy. Celui-ci participe à la création du mouvement Combat puis de l’Armée secrète dans le Gard. Il recrute sa femme, sa mère Andrée Choisy (matricule 34113), sa belle-mère Zulma Vigne (devenue veuve en 1942), et des amis Marcelle Saltet (matricule 34140) et sa sœur Augustine Donadille (matricule 35345), les époux Encontre, Marcel (matricule 43567) et Jeanne (matricule 34116), les époux Toutin, Auguste (matricule 63243) et Blanche (matricule 34148), et leur fille Marthe (matricule 34147), et Mathilde Philippe (matricule 34134). Après le départ du chef départemental de Combat, Albert Thomas, de Nîmes, en mai 1943, et l’intérim assuré par le docteur Jean Bastide, Pierre Choisy reprend la direction du mouvement. A partir du 1er décembre 1942, Zulma participe aux activités de Combat. Son domicile sert de boîte aux lettres, de lieu de réunion et d’hébergement et de dépôt d’archives. Elle assure des missions d’agent de liaison. Averti d’une arrestation imminente le 22 octobre 1943, Pierre Choisy prend la fuite. A la suite d’une dénonciation, le 25 octobre, la Gestapo arrête ces neuf femmes, Auguste Toutin, Louis François (matricule 62327), André Guyot (matricule 43978) et Georges Ledoux (matricule 43536). Ce jour-là, Zulma Vigne, en se rendant au cimetière, s’arrête chez sa fille, en congé prénatal, au 6 rue Suger. Celle-ci étant absente, Zulma qui a les clés rentre pour l’attendre. Lorsque la Gestapo arrive pour interpeller le couple Choisy, elle est appréhendée. Elle retrouve sa fille le soir même au siège de la Gestapo (Lucette n’a pas été déportée, transférée ultérieurement à la salle des consignés de l’hôpital de la Conception à Marseille, un commando parvient à la faire évader le 28 décembre 1943). Zulma est internée à la caserne Bruyère puis, du 5 au 11 novembre, à la prison Saint-Pierre à Marseille, ensuite,aux Baumettes et enfin, à partir du 5 mars 1944, au fort de Romainville. A l’âge de 59 ans, elle est déportée le 30 mars via Aix-la-Chapelle dans un convoi de 48 femmes. Elle ne part pas dans le même convoi que les autres femmes arrêtées le même jour qu’elle, celles-ci quittent toutes le fort de Romainville le 16 mars sauf Augustine Donadille, déportée le 18 avril. Après un passage à Essen puis à Hanovre et à Hambourg, elle est envoyée le 4 mai à Ravensbrück. Elle est tricoteuse au Block 32. Le 5 mars 1945, elle est transférée à Mauthausen où, à son arrivée le 7 mars, on lui attribue le matricule 2746. Elle est évacuée le 28 avril par la Croix-Rouge suédoise et elle est rapatriée en France le 30 avril, via Annemasse.

Elle obtient la médaille de la Résistance en 1946.Ses services dans la Résistance ont été homologués par les autorités militaires avec le grade fictif de caporal. Elle suit sa fille qui est institutrice en Afrique. Elle est décédée le 1er mai 1964 à Pointe-Noire au Congo, à l’âge de 79 ans. Elle est inhumée au cimetière du Pont de Justice à Nîmes avec sa fille.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 688 681, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Zulma Vigne.

1 446 W 85, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Zulma Vigne.

Dossier Arolsen.

Fiche de Zulma Vigne sur le site internet de l’Amicale de Mauthausen, https://www.monument-mauthausen.org/2746.html

Entretien avec Lucette Vigne, fille de Zulma Vigne, le 31 octobre 2012.

Fabrice Sugier, « Une famille gagnée à la Résistance : Vigne Lucette, Vigne Zulma, Choisy Andrée »in AERI, La Résistance dans le Gard.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

VIGNE Zulma née DUFOUR

  • 38095 Ravensbrück.

  • Née le 3 mars 1885 à Alès

  • Décédée 1er mai 1964 à Pointe-Noire au Congo

Zulma Dufour est un des neuf enfants de Louis Dufour, chef cantonnier et de Marie Laget, sans profession. Elle se marie le 28 juin 1907 à Alès avec Emile Auguste Victor Vigne, employé de chemin de fer et militant socialiste. Le couple vit dans cette ville. Le 23 décembre 1908, ils ont un garçon mort-né. Un autre drame se produit un an après, le 12 décembre, leur fils Albert, âgé de 7 jours, décède. Ils élèvent une de leurs nièces. Ils ont ensuite une fille, Lucette Fernande, née le 4 janvier 1920 à Alès. En 1924, la famille s’installe à Nîmes au 1 bis rue d’Albenas où elle vit encore pendant la guerre.

Leur fille épouse le 15 février 1940 Pierre Choisy. Celui-ci participe à la création du mouvement Combat puis de l’Armée secrète dans le Gard. Il recrute sa femme, sa mère Andrée Choisy (matricule 34113), sa belle-mère Zulma Vigne (devenue veuve en 1942), et des amis Marcelle Saltet (matricule 34140) et sa sœur Augustine Donadille (matricule 35345), les époux Encontre, Marcel (matricule 43567) et Jeanne (matricule 34116), les époux Toutin, Auguste (matricule 63243) et Blanche (matricule 34148), et leur fille Marthe (matricule 34147), et Mathilde Philippe (matricule 34134). Après le départ du chef départemental de Combat, Albert Thomas, de Nîmes, en mai 1943, et l’intérim assuré par le docteur Jean Bastide, Pierre Choisy reprend la direction du mouvement. A partir du 1er décembre 1942, Zulma participe aux activités de Combat. Son domicile sert de boîte aux lettres, de lieu de réunion et d’hébergement et de dépôt d’archives. Elle assure des missions d’agent de liaison. Averti d’une arrestation imminente le 22 octobre 1943, Pierre Choisy prend la fuite. A la suite d’une dénonciation, le 25 octobre, la Gestapo arrête ces neuf femmes, Auguste Toutin, Louis François (matricule 62327), André Guyot (matricule 43978) et Georges Ledoux (matricule 43536). Ce jour-là, Zulma Vigne, en se rendant au cimetière, s’arrête chez sa fille, en congé prénatal, au 6 rue Suger. Celle-ci étant absente, Zulma qui a les clés rentre pour l’attendre. Lorsque la Gestapo arrive pour interpeller le couple Choisy, elle est appréhendée. Elle retrouve sa fille le soir même au siège de la Gestapo (Lucette n’a pas été déportée, transférée ultérieurement à la salle des consignés de l’hôpital de la Conception à Marseille, un commando parvient à la faire évader le 28 décembre 1943). Zulma est internée à la caserne Bruyère puis, du 5 au 11 novembre, à la prison Saint-Pierre à Marseille, ensuite,aux Baumettes et enfin, à partir du 5 mars 1944, au fort de Romainville. A l’âge de 59 ans, elle est déportée le 30 mars via Aix-la-Chapelle dans un convoi de 48 femmes. Elle ne part pas dans le même convoi que les autres femmes arrêtées le même jour qu’elle, celles-ci quittent toutes le fort de Romainville le 16 mars sauf Augustine Donadille, déportée le 18 avril. Après un passage à Essen puis à Hanovre et à Hambourg, elle est envoyée le 4 mai à Ravensbrück. Elle est tricoteuse au Block 32. Le 5 mars 1945, elle est transférée à Mauthausen où, à son arrivée le 7 mars, on lui attribue le matricule 2746. Elle est évacuée le 28 avril par la Croix-Rouge suédoise et elle est rapatriée en France le 30 avril, via Annemasse.

Elle obtient la médaille de la Résistance en 1946.Ses services dans la Résistance ont été homologués par les autorités militaires avec le grade fictif de caporal. Elle suit sa fille qui est institutrice en Afrique. Elle est décédée le 1er mai 1964 à Pointe-Noire au Congo, à l’âge de 79 ans. Elle est inhumée au cimetière du Pont de Justice à Nîmes avec sa fille.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 688 681, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Zulma Vigne.

1 446 W 85, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Zulma Vigne.

Dossier Arolsen.

Fiche de Zulma Vigne sur le site internet de l’Amicale de Mauthausen, https://www.monument-mauthausen.org/2746.html

Entretien avec Lucette Vigne, fille de Zulma Vigne, le 31 octobre 2012.

Fabrice Sugier, « Une famille gagnée à la Résistance : Vigne Lucette, Vigne Zulma, Choisy Andrée »in AERI, La Résistance dans le Gard.

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