VIIGDERHAUS Sarah

  • 72426 Auschwitz

  • Née le 16 juin 1915 à Sokolow (Pologne)

  • Décédée le 10 février 2008 à Ivry-sur-Seine

Sura, Sarah – dite Suzanne – Grynberg est la fille de Majer Jankiel, cordonnier, et Szejma Liba Kosowska, sans profession, habitant Varsovie. Elle se marie à Paris 20°, le 27 mai 1937, avec Léon Vigderhaus ; Léon et Suzanne n’auront pas d’enfants. Au début des années 1930, Léon possède avec son frère Emile la « Société de Centralisation Mécanique des Gobelins » au 27 rue des Cordeliers, où Léon et Sarah seront domiciliés dès 1935.

Au moment de l’Occupation, le couple se réfugie à Nîmes au 94 route d’Arles, avec le reste de la famille Vigderhaus. Ils sont tous arrêtés à leur domicile, pour raison raciale, le 20 avril 1943. Avec les autres, Léon est interné à la prison Saint-Pierre à Marseille puis à Drancy le 1er mai. Il est déporté à Auschwitz le 23 juin par le convoi 55. Il est probablement gazé dès son arrivée.

Suzanne, tout d’abord emprisonnée en même temps que son mari, est victime d’un grave accident et envoyée le 24 avril à l’hôpital de la Conception, à Marseille.  Elle reste en convalescence dans divers établissements, avant d’être internée à la prison des Baumettes, début décembre. Le 15 du même mois, elle est envoyée à Drancy (matricule 10172), avant d’être déportée à Auschwitz deux jours plus tard, par le convoi 63. Du 20 décembre 1943 au 18 janvier 1945, elle est déplacée de camp en camp : Birkenau, puis Auschwitz, Ravensbrück (matricule 100001), Tocha et Malchow. Elle est libérée le 27 avril 1945 à Grimma, près de Leipzig, par l’avancée américaine et rapatriée à Paris par l’hôtel Lutétia.

A son retour, elle s’installe à Paris 19è, 3 rue Delouvain, et 27 rue des Cordeliers 13è, puis dans le deuxième arrondissement, 8 rue Marie Stuart, en 1955-1960. La prise en compte de sa période d’internement va du 10 avril 1942 au 16 décembre 1943 et celle de sa déportation du 17 décembre 1943 au 20 mai 1945.

Dans « La maison de la Verdière à La Rose : d’une halte précaire à la déportation des enfants et des mères », S. Hazzan détaille le parcours de Suzanne, convalescente, à Marseille :  Suzanne Vigderhaus, réfugiée de Paris à Nîmes fut arrêtée avec toute sa famille en 1943 et envoyée à la prison Saint-Pierre. Mais, peu avant, victime d’un grave accident, elle fut conduite à l’hôpital de la Conception sous le contrôle de l’UGIF [Union Générale des Israélites de France] qui lui recommanda de ne pas s’évader sinon « on » prendrait vingt personnes âgées. Elle fut transférée au centre des Camoins à La Clue où se trouvaient déjà beaucoup de personnes âgées. « On pouvait se déplacer et pour se rendre en ville, on passait devant la Verdière. On savait qu’il y avait là des femmes et des enfants. Je m’y suis rendue car il y avait une dame de Nîmes et ses trois enfants (Mme Blumenfeld). Puis ce fut mon tour d’y aller en décembre 1943. Nous y vivions en collectivité. Nous descendions de temps en temps à Marseille. Tous les jours des cars arrivaient et nous étions de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l’heure de notre déportation approchait. Nous étions plusieurs dans les chambres et même dans les salles en bas. Un matin, au moment du petit-déjeuner, vers la mi-décembre, la Gestapo est venue remplir un car, trop petit d’ailleurs pour le grand nombre de déportés que nous étions. Il n’y avait pas d’enfants dans notre convoi. Personne ne devait rester paraît-il. Nous avons été conduits aux Baumettes où nous sommes restés peu de temps. J’ai été déportée à Auschwitz Birkenau (matricule n° 72426) puis évacuée à Ravensbrück et de camps en camps… »

Suzanne décèdera le 10 février 2008 à Ivry-sur-Seine, dans le Val de Marne.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Dossier Caen 21 P 688 603

Témoignage de Suzette Hazzan : https://books.openedition.org/pup/6872?lang=fr

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

VIIGDERHAUS Sarah

  • 72426 Auschwitz

  • Née le 16 juin 1915 à Sokolow (Pologne)

  • Décédée le 10 février 2008 à Ivry-sur-Seine

Sura, Sarah – dite Suzanne – Grynberg est la fille de Majer Jankiel, cordonnier, et Szejma Liba Kosowska, sans profession, habitant Varsovie. Elle se marie à Paris 20°, le 27 mai 1937, avec Léon Vigderhaus ; Léon et Suzanne n’auront pas d’enfants. Au début des années 1930, Léon possède avec son frère Emile la « Société de Centralisation Mécanique des Gobelins » au 27 rue des Cordeliers, où Léon et Sarah seront domiciliés dès 1935.

Au moment de l’Occupation, le couple se réfugie à Nîmes au 94 route d’Arles, avec le reste de la famille Vigderhaus. Ils sont tous arrêtés à leur domicile, pour raison raciale, le 20 avril 1943. Avec les autres, Léon est interné à la prison Saint-Pierre à Marseille puis à Drancy le 1er mai. Il est déporté à Auschwitz le 23 juin par le convoi 55. Il est probablement gazé dès son arrivée.

Suzanne, tout d’abord emprisonnée en même temps que son mari, est victime d’un grave accident et envoyée le 24 avril à l’hôpital de la Conception, à Marseille.  Elle reste en convalescence dans divers établissements, avant d’être internée à la prison des Baumettes, début décembre. Le 15 du même mois, elle est envoyée à Drancy (matricule 10172), avant d’être déportée à Auschwitz deux jours plus tard, par le convoi 63. Du 20 décembre 1943 au 18 janvier 1945, elle est déplacée de camp en camp : Birkenau, puis Auschwitz, Ravensbrück (matricule 100001), Tocha et Malchow. Elle est libérée le 27 avril 1945 à Grimma, près de Leipzig, par l’avancée américaine et rapatriée à Paris par l’hôtel Lutétia.

A son retour, elle s’installe à Paris 19è, 3 rue Delouvain, et 27 rue des Cordeliers 13è, puis dans le deuxième arrondissement, 8 rue Marie Stuart, en 1955-1960. La prise en compte de sa période d’internement va du 10 avril 1942 au 16 décembre 1943 et celle de sa déportation du 17 décembre 1943 au 20 mai 1945.

Dans « La maison de la Verdière à La Rose : d’une halte précaire à la déportation des enfants et des mères », S. Hazzan détaille le parcours de Suzanne, convalescente, à Marseille :  Suzanne Vigderhaus, réfugiée de Paris à Nîmes fut arrêtée avec toute sa famille en 1943 et envoyée à la prison Saint-Pierre. Mais, peu avant, victime d’un grave accident, elle fut conduite à l’hôpital de la Conception sous le contrôle de l’UGIF [Union Générale des Israélites de France] qui lui recommanda de ne pas s’évader sinon « on » prendrait vingt personnes âgées. Elle fut transférée au centre des Camoins à La Clue où se trouvaient déjà beaucoup de personnes âgées. « On pouvait se déplacer et pour se rendre en ville, on passait devant la Verdière. On savait qu’il y avait là des femmes et des enfants. Je m’y suis rendue car il y avait une dame de Nîmes et ses trois enfants (Mme Blumenfeld). Puis ce fut mon tour d’y aller en décembre 1943. Nous y vivions en collectivité. Nous descendions de temps en temps à Marseille. Tous les jours des cars arrivaient et nous étions de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l’heure de notre déportation approchait. Nous étions plusieurs dans les chambres et même dans les salles en bas. Un matin, au moment du petit-déjeuner, vers la mi-décembre, la Gestapo est venue remplir un car, trop petit d’ailleurs pour le grand nombre de déportés que nous étions. Il n’y avait pas d’enfants dans notre convoi. Personne ne devait rester paraît-il. Nous avons été conduits aux Baumettes où nous sommes restés peu de temps. J’ai été déportée à Auschwitz Birkenau (matricule n° 72426) puis évacuée à Ravensbrück et de camps en camps… »

Suzanne décèdera le 10 février 2008 à Ivry-sur-Seine, dans le Val de Marne.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

Dossier Caen 21 P 688 603

Témoignage de Suzette Hazzan : https://books.openedition.org/pup/6872?lang=fr

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