RECHERCHEZ
La famille Vigderhaus était installée à Paris jusqu’au début de l’Occupation. C’est celle-ci qui la décide à se réfugier dans le sud, plus précisément à Nîmes, 94 route d’Arles.
Samuel Vigderhaus, dit Émile, est né le 18 mars 1902 à Nevel en Russie. Il est fils de Mendel, Maurice Vigderhaus et Feiga née Kreslawski.(ou Kreslovsky). C’est vers l’âge de 8 ans qu’il arrive à Paris avec ses parents et ses deux jeunes frères : Israël (dit Georges) né en 1904 et Hera Leiba (dit Léon), né en 1908.
Associé assez tôt aux affaires de son père, il continue à vivre au domicile paternel 27 rue des Cordeliers à Paris 13e. Son mariage y est célébré le 31 janvier 1929 avec Alice Grunfeld née à Vienne en Autriche le 24 mai 1910 et fille de Seligman Grunfeld et Olga Feig. Au début des années 1930, Émile crée avec son frère Léon la société « Centralisation Mécanique des Gobelins » (au 27 rue des Cordeliers) dont le siège est transféré en 1933 à Montreuil et devient : « Centralisation Mécanique de Montreuil, L’Auto pour Tous ». Ils y vendent des automobiles.
Émile et Alice divorcent le 9 janvier 1939 et quelques mois plus tard Émile cherche à liquider son stock de voitures en faisant paraître plusieurs annonces dans les journaux. Au moment de la guerre Alice Vigderhaus, divorcée et devenue apatride, s’adresse au Consulat du Portugal à Bordeaux, pour obtenir un visa d’émigration. Le 12 janvier 1940, celui-ci lui est accordé par le consul Aristides de Sousa Mendes, qui sauvera de nombreux juifs au début de l’Occupation. Elle s’embarque en 1940 à Saint-Nazaire pour New-York où elle arrive le 27 mai. Elle y vivra jusqu’au 7 novembre 1999, date de son décès.
Émile, lui, est arrêté à Nîmes pour raison raciale le 1er avril 1943. L’arrestation a lieu tard dans la soirée (23h) au domicile du 94 route d’Arles, effectuée conjointement par la Gestapo et la police française et s’étend à toute la famille Vigderhaus. Le 1er mai, Émile est transféré à Drancy via la prison de Marseille. Il est déporté par le convoi 55 à Auschwitz le 23 juin 1943 en même temps que ses parents, ses frères et leur famille ainsi que son oncle et sa tante.
Son acte de décès est établi le 20 janvier 1948 d’après les témoignages de déportés rapatriés qui ont constaté le décès mais n’ont pu en préciser la date. Le 17 juillet 1944, Michel Lidsky, frère de Rosa Vigderhaus (belle-sœur d’Emile), demeurant à Toulouse, 25 rue Émile Barrière, établit une demande en vue d’obtenir la régularisation d’un « non-rentré » pour Émile. Deux ans plus tard, le maire de Nîmes ou le commissaire de police confirme l’absence d’Émile Vigderhaus depuis son arrestation.
Georges MULLER
Sources :
Archives de Caen (dossier 21 P 547 743), Etat Civil (acte de mariage)
Gallica-BNF (« Archives Commerciales de France » du 5 juin 1933 ; «Paris Midi» du 14 novembre 1939)
https://www.geni.com/people/Alice-Vigderhaus/6000000050367020968
http://sousamendesfoundation.org/family/vigderhaus
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La famille Vigderhaus était installée à Paris jusqu’au début de l’Occupation. C’est celle-ci qui la décide à se réfugier dans le sud, plus précisément à Nîmes, 94 route d’Arles.
Samuel Vigderhaus, dit Émile, est né le 18 mars 1902 à Nevel en Russie. Il est fils de Mendel, Maurice Vigderhaus et Feiga née Kreslawski.(ou Kreslovsky). C’est vers l’âge de 8 ans qu’il arrive à Paris avec ses parents et ses deux jeunes frères : Israël (dit Georges) né en 1904 et Hera Leiba (dit Léon), né en 1908.
Associé assez tôt aux affaires de son père, il continue à vivre au domicile paternel 27 rue des Cordeliers à Paris 13e. Son mariage y est célébré le 31 janvier 1929 avec Alice Grunfeld née à Vienne en Autriche le 24 mai 1910 et fille de Seligman Grunfeld et Olga Feig. Au début des années 1930, Émile crée avec son frère Léon la société « Centralisation Mécanique des Gobelins » (au 27 rue des Cordeliers) dont le siège est transféré en 1933 à Montreuil et devient : « Centralisation Mécanique de Montreuil, L’Auto pour Tous ». Ils y vendent des automobiles.
Émile et Alice divorcent le 9 janvier 1939 et quelques mois plus tard Émile cherche à liquider son stock de voitures en faisant paraître plusieurs annonces dans les journaux. Au moment de la guerre Alice Vigderhaus, divorcée et devenue apatride, s’adresse au Consulat du Portugal à Bordeaux, pour obtenir un visa d’émigration. Le 12 janvier 1940, celui-ci lui est accordé par le consul Aristides de Sousa Mendes, qui sauvera de nombreux juifs au début de l’Occupation. Elle s’embarque en 1940 à Saint-Nazaire pour New-York où elle arrive le 27 mai. Elle y vivra jusqu’au 7 novembre 1999, date de son décès.
Émile, lui, est arrêté à Nîmes pour raison raciale le 1er avril 1943. L’arrestation a lieu tard dans la soirée (23h) au domicile du 94 route d’Arles, effectuée conjointement par la Gestapo et la police française et s’étend à toute la famille Vigderhaus. Le 1er mai, Émile est transféré à Drancy via la prison de Marseille. Il est déporté par le convoi 55 à Auschwitz le 23 juin 1943 en même temps que ses parents, ses frères et leur famille ainsi que son oncle et sa tante.
Son acte de décès est établi le 20 janvier 1948 d’après les témoignages de déportés rapatriés qui ont constaté le décès mais n’ont pu en préciser la date. Le 17 juillet 1944, Michel Lidsky, frère de Rosa Vigderhaus (belle-sœur d’Emile), demeurant à Toulouse, 25 rue Émile Barrière, établit une demande en vue d’obtenir la régularisation d’un « non-rentré » pour Émile. Deux ans plus tard, le maire de Nîmes ou le commissaire de police confirme l’absence d’Émile Vigderhaus depuis son arrestation.
Georges MULLER
Sources :
Archives de Caen (dossier 21 P 547 743), Etat Civil (acte de mariage)
Gallica-BNF (« Archives Commerciales de France » du 5 juin 1933 ; «Paris Midi» du 14 novembre 1939)
https://www.geni.com/people/Alice-Vigderhaus/6000000050367020968
http://sousamendesfoundation.org/family/vigderhaus