RECHERCHEZ
Vicente Burillo José, fils de Pedro Vicente et de Angela Burillo, naît le 17 mars 1916 à Zuera, province de Zaragosse en Espagne. Il se réfugie en France en février 1939 pour échapper aux troupes franquistes et est interné avec ses compatriotes républicains dans le camp du Vernet en Ariège, avec pour tout abri des tentes militaires. Le 23 septembre, il est transféré au camp de Septfonds, créé pour héberger les Compagnies de Travailleurs Étrangers, dans le Tarn-et-Garonne et où les Houillères du Centre et du Sud de la France, notamment, recrutent pour combler les vides creusés par la mobilisation. C’est ainsi qu’en décembre 1939 José Vicente signe un contrat de travail avec les Houillères du Bassin des Cévennes. Ouvrier mineur de fonds il réside dès le 12 décembre 1939 à La Grand-Combe au Camp Planète n°19.
Il est arrêté à son domicile le 13 mars 1942 par les services de Gendarmerie de La Grand-Combe.
« Considéré comme un élément de trouble susceptible de faire le coup de feu dans la rue si l’occasion s’en présente. N’a pas rompu avec le parti communiste. Suspecté d’avoir pris une part active au déclenchement de la grève des mineurs de mars 1942. A refusé de reprendre le travail pour lequel il avait été requis »[1].
Il est conduit le 14 mars au centre de rétention « Canto Cigalo », route d’Arles à Nîmes en attendant un verdict. Le 12 juin 1942 le préfet du Gard, Angelo Chiappe, ordonne son internement au camp du Vernet.
Le 25 mai 1944 il est dirigé avec plusieurs de ses camarades dont Cabello Antonio (matricule 1466) sur l’organisation Todt à Cherbourg, avec le transport I.299. C’est un convoi uniquement masculin où 25,32% des détenus sont Espagnols. Ils sont transportés au camp « Sylt » sur l’île d’Aurigny dans la Manche, occupée depuis l’automne 1942 par la Wehrmacht. Ce camp relève de l’administration du KL de Neueungamme et est sous le contrôle de la « I. SS-Baubrigade : les détenus construisent des fortifications destinées à se protéger d’une éventuelle invasion alliée ou ils sont employés au déblaiement des décombres et des bombes non explosées. Le débarquement allié du 6 juin 1944 provoque l’évacuation du Kommando de José Vicente le 24 juin. Les détenus encore valides doivent être conduits jusqu’à la frontière belge, où la Baubrigade est employée à la construction de bases anti-missiles[2]. Ce voyage à travers la France dans des conditions difficiles, sous les bombardements et la progression des armées alliées va permettre des évasions. C’est ainsi que José Vicente et son camarade Antoine Cabello s’évadent le 18 août 1944 à Paris, jour de l’insurrection de la capitale.
Le 12 avril 1947, José Vicente est réembauché comme mineur de fond aux Houillères qui ont été nationalisées en 1946.
Monique VÉZILIER
[1] DAVCC Caen dossier de Vicente Burillo José 21 P 688 341
[2] https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/alderney-aurigny-i-ss-baubrigade/
Sources :
RECHERCHEZ
Vicente Burillo José, fils de Pedro Vicente et de Angela Burillo, naît le 17 mars 1916 à Zuera, province de Zaragosse en Espagne. Il se réfugie en France en février 1939 pour échapper aux troupes franquistes et est interné avec ses compatriotes républicains dans le camp du Vernet en Ariège, avec pour tout abri des tentes militaires. Le 23 septembre, il est transféré au camp de Septfonds, créé pour héberger les Compagnies de Travailleurs Étrangers, dans le Tarn-et-Garonne et où les Houillères du Centre et du Sud de la France, notamment, recrutent pour combler les vides creusés par la mobilisation. C’est ainsi qu’en décembre 1939 José Vicente signe un contrat de travail avec les Houillères du Bassin des Cévennes. Ouvrier mineur de fonds il réside dès le 12 décembre 1939 à La Grand-Combe au Camp Planète n°19.
Il est arrêté à son domicile le 13 mars 1942 par les services de Gendarmerie de La Grand-Combe.
« Considéré comme un élément de trouble susceptible de faire le coup de feu dans la rue si l’occasion s’en présente. N’a pas rompu avec le parti communiste. Suspecté d’avoir pris une part active au déclenchement de la grève des mineurs de mars 1942. A refusé de reprendre le travail pour lequel il avait été requis »[1].
Il est conduit le 14 mars au centre de rétention « Canto Cigalo », route d’Arles à Nîmes en attendant un verdict. Le 12 juin 1942 le préfet du Gard, Angelo Chiappe, ordonne son internement au camp du Vernet.
Le 25 mai 1944 il est dirigé avec plusieurs de ses camarades dont Cabello Antonio (matricule 1466) sur l’organisation Todt à Cherbourg, avec le transport I.299. C’est un convoi uniquement masculin où 25,32% des détenus sont Espagnols. Ils sont transportés au camp « Sylt » sur l’île d’Aurigny dans la Manche, occupée depuis l’automne 1942 par la Wehrmacht. Ce camp relève de l’administration du KL de Neueungamme et est sous le contrôle de la « I. SS-Baubrigade : les détenus construisent des fortifications destinées à se protéger d’une éventuelle invasion alliée ou ils sont employés au déblaiement des décombres et des bombes non explosées. Le débarquement allié du 6 juin 1944 provoque l’évacuation du Kommando de José Vicente le 24 juin. Les détenus encore valides doivent être conduits jusqu’à la frontière belge, où la Baubrigade est employée à la construction de bases anti-missiles[2]. Ce voyage à travers la France dans des conditions difficiles, sous les bombardements et la progression des armées alliées va permettre des évasions. C’est ainsi que José Vicente et son camarade Antoine Cabello s’évadent le 18 août 1944 à Paris, jour de l’insurrection de la capitale.
Le 12 avril 1947, José Vicente est réembauché comme mineur de fond aux Houillères qui ont été nationalisées en 1946.
Monique VÉZILIER
[1] DAVCC Caen dossier de Vicente Burillo José 21 P 688 341
[2] https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/alderney-aurigny-i-ss-baubrigade/
Sources :