RECHERCHEZ
Jean-Baptiste Vernet naît dans une famille protestante. Son père Henri est médecin, sa mère Marie-Alix est originaire de Montpellier. Il a un frère cadet Georges. Tous deux partagent avec leur père la passion des courses en montagne. Jean est aussi féru de musique, auteur metteur en scène de cinéma, il vit à Nice 1 boulevard Frank Pilatte (Alpes-Maritimes).
En octobre 1934 Jean est candidat du PCF aux élections cantonales du canton de Roquebrune ; cette même année il crée à Nice le club « Ski et Montagne de la FSGT « (Fédération Sportive et Gymnique du Travail). En 1935 il est à nouveau candidat sur la liste du PCF aux élections municipales de Nice (deux échecs).
Il est arrêté le 20 juin 1941 par les agents du Commissariat spécial sur inculpation d’activité communiste et est condamné à 3 mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Nice. Interné à la Maison cellulaire de Nice, il est libéré le 8 août, quitte Nice et part en montagne. Appelé pour être jugé de nouveau, il ne répond pas à la convocation et lors d’un séjour à Cannes il est arrêté le 8 novembre 1941. Le 3 décembre 1941, le Tribunal Militaire de la 15ème Division Militaire de Marseille le condamne à 5 ans de prison, 500 Francs d’amende et à 10 ans d’interdiction de droits civiques. Il est emprisonné successivement au Fort-Saint-Nicolas, à la prison Saint-Pierre puis à la Centrale de Nîmes sous le n° d’écrou 9786. Le 31 octobre 1942 « avec l’autorisation du directeur de la Centrale il fait une requête auprès du greffier du Tribunal Militaire de Marseille pour que ses livres d’études, saisis lors de son arrestation, lui soient envoyés à la prison de Nîmes. Le 6 novembre suivant il reçoit la notification de sa demande « possibilité de les faire retirer mais le tribunal ne dispose pas de fonds pour cet envoi ».
Lorsqu’il évoque ses souvenirs d’incarcération, il écrit « des souvenirs de Nîmes : il manquait un Gustave Doré pour dessiner le spectacle hallucinant des squelettes habillés, des peaux à poil sous la douche, le mouvement des sabots dans le défilé en ligne ou pas dans la cour ».
Il est transféré ainsi que son frère Georges dans le convoi dit « La Marseillaise » à la Centrale d’Eysses le 16 octobre 1943. Son n° d’écrou 2501. À son arrivée, il note l’amélioration des conditions de vie par rapport à la Centrale de Nîmes : activités culturelles, instruction politique, chorale. D’abord dans le préau 2, il passe ensuite au préau 4. Le 9 décembre dans le bataillon FFI dirigé par Franco il s’oppose à la déportation des internés administratifs. Le responsable militaire étant Casazza.
Le 30 mai 1944, les détenus sont remis par les autorités de Vichy à la division SS Das Reich pour être transférés au camp de Compiègne-Royallieu. Ils en repartent le 18 juin pour le camp de concentration de Dachau où ils arrivent le 20 juin. Le matricule 74082 lui est attribué ; passé la période de quarantaine il est dirigé sur Kempten, un Kommando extérieur de Dachau au Sud-ouest de la Bavière où les déportés travaillent pour l’avionneur Messerschmitt. Le 28 avril 1945 à un jour de marche du camp les déportés sont libérés par l’armée US. Il est rapatrié le 8 mai à Strasbourg avec un groupe de Français. Il arrive à Nice le 12 mai.
Après la Libération il est responsable du journal communiste La Marseillaise. Il se marie à Nîmes le 25 avril 1947 avec Renée Monserry-Solé.
Il reprend les ascensions et réalise de grandes premières. Lors d’un stage à l’Ailefroide dans le Massif des Écrins , il retrouve un compagnon de déportation Georges Charpak (73251). En 1954 il commence officiellement sa carrière de géologue, engagé comme chercheur du Service de la Carte géologique de la France et devient, quelques années plus tard, chargé de recherches au CNRS. Spécialiste de l’Oisans il est l’auteur de différents ouvrages sur la montagne.
Le titre de déporté résistant lui est attribué le 13 janvier 1983. Jean Vernet décède à 92 ans à Nice le 29 juillet 1996.
Monique Vézilier
Sources :
DAVCC Caen 21P687792
16P590544
MRN Eysses
Archives du Lot-et-Garonne 940W114
Wikipédia
Le Maitron notice de Vernet Jean
https://www.gumsparis.asso.fr/images/gums/couvertures_crampon/pinault/MPinaultdef.pdf
RECHERCHEZ
Jean-Baptiste Vernet naît dans une famille protestante. Son père Henri est médecin, sa mère Marie-Alix est originaire de Montpellier. Il a un frère cadet Georges. Tous deux partagent avec leur père la passion des courses en montagne. Jean est aussi féru de musique, auteur metteur en scène de cinéma, il vit à Nice 1 boulevard Frank Pilatte (Alpes-Maritimes).
En octobre 1934 Jean est candidat du PCF aux élections cantonales du canton de Roquebrune ; cette même année il crée à Nice le club « Ski et Montagne de la FSGT « (Fédération Sportive et Gymnique du Travail). En 1935 il est à nouveau candidat sur la liste du PCF aux élections municipales de Nice (deux échecs).
Il est arrêté le 20 juin 1941 par les agents du Commissariat spécial sur inculpation d’activité communiste et est condamné à 3 mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Nice. Interné à la Maison cellulaire de Nice, il est libéré le 8 août, quitte Nice et part en montagne. Appelé pour être jugé de nouveau, il ne répond pas à la convocation et lors d’un séjour à Cannes il est arrêté le 8 novembre 1941. Le 3 décembre 1941, le Tribunal Militaire de la 15ème Division Militaire de Marseille le condamne à 5 ans de prison, 500 Francs d’amende et à 10 ans d’interdiction de droits civiques. Il est emprisonné successivement au Fort-Saint-Nicolas, à la prison Saint-Pierre puis à la Centrale de Nîmes sous le n° d’écrou 9786. Le 31 octobre 1942 « avec l’autorisation du directeur de la Centrale il fait une requête auprès du greffier du Tribunal Militaire de Marseille pour que ses livres d’études, saisis lors de son arrestation, lui soient envoyés à la prison de Nîmes. Le 6 novembre suivant il reçoit la notification de sa demande « possibilité de les faire retirer mais le tribunal ne dispose pas de fonds pour cet envoi ».
Lorsqu’il évoque ses souvenirs d’incarcération, il écrit « des souvenirs de Nîmes : il manquait un Gustave Doré pour dessiner le spectacle hallucinant des squelettes habillés, des peaux à poil sous la douche, le mouvement des sabots dans le défilé en ligne ou pas dans la cour ».
Il est transféré ainsi que son frère Georges dans le convoi dit « La Marseillaise » à la Centrale d’Eysses le 16 octobre 1943. Son n° d’écrou 2501. À son arrivée, il note l’amélioration des conditions de vie par rapport à la Centrale de Nîmes : activités culturelles, instruction politique, chorale. D’abord dans le préau 2, il passe ensuite au préau 4. Le 9 décembre dans le bataillon FFI dirigé par Franco il s’oppose à la déportation des internés administratifs. Le responsable militaire étant Casazza.
Le 30 mai 1944, les détenus sont remis par les autorités de Vichy à la division SS Das Reich pour être transférés au camp de Compiègne-Royallieu. Ils en repartent le 18 juin pour le camp de concentration de Dachau où ils arrivent le 20 juin. Le matricule 74082 lui est attribué ; passé la période de quarantaine il est dirigé sur Kempten, un Kommando extérieur de Dachau au Sud-ouest de la Bavière où les déportés travaillent pour l’avionneur Messerschmitt. Le 28 avril 1945 à un jour de marche du camp les déportés sont libérés par l’armée US. Il est rapatrié le 8 mai à Strasbourg avec un groupe de Français. Il arrive à Nice le 12 mai.
Après la Libération il est responsable du journal communiste La Marseillaise. Il se marie à Nîmes le 25 avril 1947 avec Renée Monserry-Solé.
Il reprend les ascensions et réalise de grandes premières. Lors d’un stage à l’Ailefroide dans le Massif des Écrins , il retrouve un compagnon de déportation Georges Charpak (73251). En 1954 il commence officiellement sa carrière de géologue, engagé comme chercheur du Service de la Carte géologique de la France et devient, quelques années plus tard, chargé de recherches au CNRS. Spécialiste de l’Oisans il est l’auteur de différents ouvrages sur la montagne.
Le titre de déporté résistant lui est attribué le 13 janvier 1983. Jean Vernet décède à 92 ans à Nice le 29 juillet 1996.
Monique Vézilier
Sources :
DAVCC Caen 21P687792
16P590544
MRN Eysses
Archives du Lot-et-Garonne 940W114
Wikipédia
Le Maitron notice de Vernet Jean
https://www.gumsparis.asso.fr/images/gums/couvertures_crampon/pinault/MPinaultdef.pdf