VERGNOLE Paul

  • 74078   Dachau

  • Né le 1er mai 1922 à Béziers

  • Décédé le 6 février 2015 à Nîmes

Paul voit le jour le 1er mai 1922 à Béziers (Hérault), 9 rue Canterelles. Il arrive à Nîmes à l’âge de huit ans, et vit au 7 rue Maréchal avec son père Léon, représentant de commerce et sa mère Angèle née Espaignac, couturière. Dans les années 1930, son père, militant communiste, prend une part active dans la politique locale.

A l’âge adulte, Paul, employé de commerce puis journaliste, suit l’exemple paternel en s’inscrivant au mouvement de la Jeunesse Communiste, avant sa dissolution par le gouvernement de Vichy. Il est également le secrétaire fédéral de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), membre du Comité National et membre du PCF. Il milite dans la Résistance au sein du mouvement Front National à partir de juillet 1941. Célibataire, il réside à Nîmes au 8 rue Ruffi.

Arrêté à la gare de Lyon-Perrache le 9 juin 1943 pour transport de tracts et journaux illégaux, Paul est condamné à 15 ans de travaux forcés plus 5 ans de prison pour outrage à magistrat au cours du procès. Il est incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon. Le 11 novembre 1943, il est amené au centre de détention d’Eysses, à Villeneuve sur Lot (Lot-et-Garonne) avec le n° d’écrou 628. Son père Léon y est également détenu. Cette ancienne abbaye, l’une des premières maisons de réclusion ouverte en France en 1803 est devenue en 1943 un lieu de répression stratégique : la plus vaste concentration de prisonniers politiques (résistants) de toute la France.

Paul participe probablement à l’insurrection du 19 février 1944 qui malheureusement échoue mais l’esprit de solidarité mis en place à Eysses se maintiendra dans les camps de concentration nazis et principalement à Dachau. Le 30 mai 1944, avec 1 200 autres détenus, il est remis aux autorités allemandes qui l’envoient à Compiègne où il reste du 2 au 18 juin 1944, date à laquelle il est déporté par le transport I.229 vers Dachau où il arrive deux jours plus tard. On lui attribue le matricule 74078. Il est envoyé le 14 juillet 1944 à Allach, un kommando de Dachau, jusqu’au 30 avril 1945, date de sa libération par l’armée américaine.

Son père Léon est élu maire de Nîmes de 1945 à 1947 en exerçant aussi un mandat de Sénateur. Paul tient, avec ses parents la Maison du Prolétariat, devenue aujourd’hui un café associatif « Le Prolé ». Le 19 octobre 1947, dans la nuit qui suit les élections municipales à Nîmes, Paul est victime d’un attentat politique par un dénommé Plantier, militant gaulliste. Les journaux commentent largement le fait et relatent une grande manifestation publique de soutien à son égard. Malgré la gravité de ses blessures, Paul se remet et poursuit son engagement de journaliste à « La voix de la Patrie », à « La Marseillaise » et en étant secrétaire général de la Fédération des Déportés politiques du Gard.

Le 6 décembre 1958, il se marie à Saint-Geniès-de-Malgoirès (Gard) avec Michelle, Renée Guiraud. Le couple aura un fils prénommé Daniel.

Il est honoré en étant fait chevalier de la légion d’honneur.

Il décède le 6 février 2015 à Nîmes, à l’âge de 93 ans. Son inhumation a lieu le 11 février 2015 au cimetière Saint Baudile de Nîmes, carré 6, massif ouest, tombe 30.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

– site « mémoire des hommes »
– les journaux « Combat » du 21 octobre 1947, « Franc-Tireur » et « L’Humanité » du 22 octobre, « La défense » du 15 octobre et « La Voix du Peuple » du 1er novembre 1947
– site Arolsen
– Etat civil de Béziers
– bulletin Dachau N° 737-735
– Gallica
– Archives SHD Caen : Dossiers 16P 589847 et 21P 660152

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

VERGNOLE Paul

  • 74078   Dachau

  • Né le 1er mai 1922 à Béziers

  • Décédé le 6 février 2015 à Nîmes

Paul voit le jour le 1er mai 1922 à Béziers (Hérault), 9 rue Canterelles. Il arrive à Nîmes à l’âge de huit ans, et vit au 7 rue Maréchal avec son père Léon, représentant de commerce et sa mère Angèle née Espaignac, couturière. Dans les années 1930, son père, militant communiste, prend une part active dans la politique locale.

A l’âge adulte, Paul, employé de commerce puis journaliste, suit l’exemple paternel en s’inscrivant au mouvement de la Jeunesse Communiste, avant sa dissolution par le gouvernement de Vichy. Il est également le secrétaire fédéral de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), membre du Comité National et membre du PCF. Il milite dans la Résistance au sein du mouvement Front National à partir de juillet 1941. Célibataire, il réside à Nîmes au 8 rue Ruffi.

Arrêté à la gare de Lyon-Perrache le 9 juin 1943 pour transport de tracts et journaux illégaux, Paul est condamné à 15 ans de travaux forcés plus 5 ans de prison pour outrage à magistrat au cours du procès. Il est incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon. Le 11 novembre 1943, il est amené au centre de détention d’Eysses, à Villeneuve sur Lot (Lot-et-Garonne) avec le n° d’écrou 628. Son père Léon y est également détenu. Cette ancienne abbaye, l’une des premières maisons de réclusion ouverte en France en 1803 est devenue en 1943 un lieu de répression stratégique : la plus vaste concentration de prisonniers politiques (résistants) de toute la France.

Paul participe probablement à l’insurrection du 19 février 1944 qui malheureusement échoue mais l’esprit de solidarité mis en place à Eysses se maintiendra dans les camps de concentration nazis et principalement à Dachau. Le 30 mai 1944, avec 1 200 autres détenus, il est remis aux autorités allemandes qui l’envoient à Compiègne où il reste du 2 au 18 juin 1944, date à laquelle il est déporté par le transport I.229 vers Dachau où il arrive deux jours plus tard. On lui attribue le matricule 74078. Il est envoyé le 14 juillet 1944 à Allach, un kommando de Dachau, jusqu’au 30 avril 1945, date de sa libération par l’armée américaine.

Son père Léon est élu maire de Nîmes de 1945 à 1947 en exerçant aussi un mandat de Sénateur. Paul tient, avec ses parents la Maison du Prolétariat, devenue aujourd’hui un café associatif « Le Prolé ». Le 19 octobre 1947, dans la nuit qui suit les élections municipales à Nîmes, Paul est victime d’un attentat politique par un dénommé Plantier, militant gaulliste. Les journaux commentent largement le fait et relatent une grande manifestation publique de soutien à son égard. Malgré la gravité de ses blessures, Paul se remet et poursuit son engagement de journaliste à « La voix de la Patrie », à « La Marseillaise » et en étant secrétaire général de la Fédération des Déportés politiques du Gard.

Le 6 décembre 1958, il se marie à Saint-Geniès-de-Malgoirès (Gard) avec Michelle, Renée Guiraud. Le couple aura un fils prénommé Daniel.

Il est honoré en étant fait chevalier de la légion d’honneur.

Il décède le 6 février 2015 à Nîmes, à l’âge de 93 ans. Son inhumation a lieu le 11 février 2015 au cimetière Saint Baudile de Nîmes, carré 6, massif ouest, tombe 30.

Georges Muller et Gérard Krebs

Sources :

– site « mémoire des hommes »
– les journaux « Combat » du 21 octobre 1947, « Franc-Tireur » et « L’Humanité » du 22 octobre, « La défense » du 15 octobre et « La Voix du Peuple » du 1er novembre 1947
– site Arolsen
– Etat civil de Béziers
– bulletin Dachau N° 737-735
– Gallica
– Archives SHD Caen : Dossiers 16P 589847 et 21P 660152

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