VERGARA Sylvain

  • 29909 Buchenwald

  • Né le 15 décembre 1924 à Asnières

  • Décédé le 8 février 1993 à Nîmes

Sylvain, Gilbert, Maurice, Vergara est né le 15 décembre 1924 à Asnières-sur-Seine dans les Hauts de Seine, dans une famille protestante, de (Gilbert), Paul Vergara, dit Paul Vergara, ancien combattant de la guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d’Honneur pour acte de bravoure en tant que brancardier, pasteur de l’Église Réformée à l’Oratoire du Louvre à Paris et Marcelle Roberty, fille du Pasteur Jules-Emile Roberty (1856-1925) également pasteur à l’Oratoire du Louvre. Sylvain est le dernier d’une fratrie de 7 enfants avec sa sœur jumelle Sylvie.

Paul et Marcelle Vergara sont impliqués dans le Mouvement national contre le racisme (MNCR) dirigé par Suzanne Spaak, belge qui tout lâché pour sauver un maximum d’enfants et qui sera exécutée dans sa cellule à Fresnes en août 1944.

Sylvain tout d’abord en pensionnat au Collège agricole protestant de Guyenne, A Sainte-Foy la Grande, puis à partir de 1942 à l’Institut Protestant de Glay dans le Doubs.C’est là qu’il il s’engagera dans une ‘dizaine’ de l’Organisation civile et militaire en 1942 sous la direction du professeur Jean Hauger, sous la dépendance hiérarchique du Capitaine Louis Finance et du Commandant Fouillette (alias Brazza).[1]

Le but de ces ‘dizaines’ était de former des petits groupes au maniement des armes et éventuellement à des actions de plus grande envergure comme saboter des trains.

Cet engagement de Sylvain est sans doute la raison pour laquelle ses parents le retirent de cet institut, Sylvain étant brièvement scolarisé à Paris à la rentrée 1943

Toute la famille est mise sous surveillance à la suite de l’arrestation en juillet 1943 du beau-frère de Paul, Jacques Bruston membre du réseau Comète et de l’entrée en clandestinité de son père Paul Vergara, en février 1943 suite à une descente de la Gestapo au Centre de la Clairière, le centre social ouvert par l’Oratoire du Louvre qui sert notamment de point de contact et de « boîte aux lettres » pour la résistance entre la zone nord et la zone sud et abrite émetteurs, récepteurs, stocks de journaux clandestins, armes. C’est aussi par lui que le sauvetage de 63 enfants jusqu’alors cachés par des organisations juives est organisé. Les parents de Sylvain, à ce titre, deviendront Justes parmi les Nations.

Sylvain est arrêté à Asnières sur Seine le 25 octobre 1943, sa mère Marcelle, sa sœur jumelle Sylvie le 28 ; tous les trois sont transférés à la prison de Fresnes.

Marcelle et sa fille Sylvie restent quelques mois à Fresnes et ne doivent leur liberté qu’à l’intervention de l’aumônier allemand

La ‘dizaine’ de Glay est arrêtée en novembre 1943 dans le Doubs à la suite d’une opération de récupération d’armes et la Gestapo fait alors le lien entre l’appartenance à Glay de Sylvain et les actes de résistance de la famille, ce qui l’enverra en déportation comme NN : Nacht und Nebel, au motif d’action et propagande contre l’armée allemande. Déporté par le convoi I 181 le 24 février 1944 vers Neue Bremm , il est transféré vers  Buchenwald où il arrive le 24 mars 1944. Apres avoir été affecté à la Carrière, il est envoyé le 4 mai au kommando de Kleinobringen puis revient au camp en septembre 1944, affecté à des kommandos de terrassement. Il est logé au Block 40,  un block de « privilégiés » à majorité allemande. Certains de ses occupants travaillent aux cuisines et rapportent du ‘rab ». Julien Cain, André Verdet, Georges Semprun, Auguste Goyard, sont passés par ce block où des activités culturelles ont été organisées notamment un concours d’écriture de poèmes.

Libéré le 11 avril 1945 il sera rapatrié le 8 mai 1945. N’ayant pas pu poursuivre ses études, il effectuera différents stages d’horticulture en Hollande et chez Truffaut avant d’acheter un mas sur les hauteurs d’Anduze, Gard, pour y cultiver des glaïeuls et élever des vers à soie : l’hiver 1956 ravage son exploitation et il rentre en région parisienne. Il décrochera un travail à L’Institut National de Recherche Agronomique où il fera toute sa carrière en tant que technicien microbiologiste ; il se mariera le 14 mai 1954 avec Yvonne van Nierop, (amie d’enfance de Sylvie Vergara, jumelle de Sylvain, enfant cachée par le couple Vergara et dont le père, juif Néerlandais était un proche). Ils auront six enfants.

Il écrira dans les années 1950 un témoignage littéraire sur son expérience concentrationnaire intitulé ‘les chemins de laube’ dont un extrait est publié en 1964, dans la revue ‘Esprit’  (N° 330  aout-septembre) sous le titre « Dernier jour à Buchenwald ». Ce texte est celui des dernières pages des « chemins de l’Aube » refusé par de nombreux éditeurs et publié tardivement, 30 ans après sa mort, en 2022, aux Editions Ampélos et dont Ariane Chemin, journaliste au Monde fera l’éloge dans un article paru le 1er septembre 2022. Il décèdera à Nîmes, Gard, le 8 février 1993 et repose au cimetière protestant de la ville.

Sources :

Statuts de Déportation, Ministère de la Défense Caen, attestations de Jean Hauger, Robert Salomon, Jean Meunier

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

VERGARA Sylvain

  • 29909 Buchenwald

  • Né le 15 décembre 1924 à Asnières

  • Décédé le 8 février 1993 à Nîmes

Sylvain, Gilbert, Maurice, Vergara est né le 15 décembre 1924 à Asnières-sur-Seine dans les Hauts de Seine, dans une famille protestante, de (Gilbert), Paul Vergara, dit Paul Vergara, ancien combattant de la guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d’Honneur pour acte de bravoure en tant que brancardier, pasteur de l’Église Réformée à l’Oratoire du Louvre à Paris et Marcelle Roberty, fille du Pasteur Jules-Emile Roberty (1856-1925) également pasteur à l’Oratoire du Louvre. Sylvain est le dernier d’une fratrie de 7 enfants avec sa sœur jumelle Sylvie.

Paul et Marcelle Vergara sont impliqués dans le Mouvement national contre le racisme (MNCR) dirigé par Suzanne Spaak, belge qui tout lâché pour sauver un maximum d’enfants et qui sera exécutée dans sa cellule à Fresnes en août 1944.

Sylvain tout d’abord en pensionnat au Collège agricole protestant de Guyenne, A Sainte-Foy la Grande, puis à partir de 1942 à l’Institut Protestant de Glay dans le Doubs.C’est là qu’il il s’engagera dans une ‘dizaine’ de l’Organisation civile et militaire en 1942 sous la direction du professeur Jean Hauger, sous la dépendance hiérarchique du Capitaine Louis Finance et du Commandant Fouillette (alias Brazza).[1]

Le but de ces ‘dizaines’ était de former des petits groupes au maniement des armes et éventuellement à des actions de plus grande envergure comme saboter des trains.

Cet engagement de Sylvain est sans doute la raison pour laquelle ses parents le retirent de cet institut, Sylvain étant brièvement scolarisé à Paris à la rentrée 1943

Toute la famille est mise sous surveillance à la suite de l’arrestation en juillet 1943 du beau-frère de Paul, Jacques Bruston membre du réseau Comète et de l’entrée en clandestinité de son père Paul Vergara, en février 1943 suite à une descente de la Gestapo au Centre de la Clairière, le centre social ouvert par l’Oratoire du Louvre qui sert notamment de point de contact et de « boîte aux lettres » pour la résistance entre la zone nord et la zone sud et abrite émetteurs, récepteurs, stocks de journaux clandestins, armes. C’est aussi par lui que le sauvetage de 63 enfants jusqu’alors cachés par des organisations juives est organisé. Les parents de Sylvain, à ce titre, deviendront Justes parmi les Nations.

Sylvain est arrêté à Asnières sur Seine le 25 octobre 1943, sa mère Marcelle, sa sœur jumelle Sylvie le 28 ; tous les trois sont transférés à la prison de Fresnes.

Marcelle et sa fille Sylvie restent quelques mois à Fresnes et ne doivent leur liberté qu’à l’intervention de l’aumônier allemand

La ‘dizaine’ de Glay est arrêtée en novembre 1943 dans le Doubs à la suite d’une opération de récupération d’armes et la Gestapo fait alors le lien entre l’appartenance à Glay de Sylvain et les actes de résistance de la famille, ce qui l’enverra en déportation comme NN : Nacht und Nebel, au motif d’action et propagande contre l’armée allemande. Déporté par le convoi I 181 le 24 février 1944 vers Neue Bremm , il est transféré vers  Buchenwald où il arrive le 24 mars 1944. Apres avoir été affecté à la Carrière, il est envoyé le 4 mai au kommando de Kleinobringen puis revient au camp en septembre 1944, affecté à des kommandos de terrassement. Il est logé au Block 40,  un block de « privilégiés » à majorité allemande. Certains de ses occupants travaillent aux cuisines et rapportent du ‘rab ». Julien Cain, André Verdet, Georges Semprun, Auguste Goyard, sont passés par ce block où des activités culturelles ont été organisées notamment un concours d’écriture de poèmes.

Libéré le 11 avril 1945 il sera rapatrié le 8 mai 1945. N’ayant pas pu poursuivre ses études, il effectuera différents stages d’horticulture en Hollande et chez Truffaut avant d’acheter un mas sur les hauteurs d’Anduze, Gard, pour y cultiver des glaïeuls et élever des vers à soie : l’hiver 1956 ravage son exploitation et il rentre en région parisienne. Il décrochera un travail à L’Institut National de Recherche Agronomique où il fera toute sa carrière en tant que technicien microbiologiste ; il se mariera le 14 mai 1954 avec Yvonne van Nierop, (amie d’enfance de Sylvie Vergara, jumelle de Sylvain, enfant cachée par le couple Vergara et dont le père, juif Néerlandais était un proche). Ils auront six enfants.

Il écrira dans les années 1950 un témoignage littéraire sur son expérience concentrationnaire intitulé ‘les chemins de laube’ dont un extrait est publié en 1964, dans la revue ‘Esprit’  (N° 330  aout-septembre) sous le titre « Dernier jour à Buchenwald ». Ce texte est celui des dernières pages des « chemins de l’Aube » refusé par de nombreux éditeurs et publié tardivement, 30 ans après sa mort, en 2022, aux Editions Ampélos et dont Ariane Chemin, journaliste au Monde fera l’éloge dans un article paru le 1er septembre 2022. Il décèdera à Nîmes, Gard, le 8 février 1993 et repose au cimetière protestant de la ville.

Sources :

Statuts de Déportation, Ministère de la Défense Caen, attestations de Jean Hauger, Robert Salomon, Jean Meunier

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