Jacques Isaac, Uziel est né le 4 août 1885 à Constantinople, fils de Haïm Uziel et de Pauletta Benbassa (ou Benbanal selon fichier J). Employé commercial, il est le frère de Raphael Uziel, dit Angelo, directeur des établissements de lingerie ou botterie Manuz à Nîmes, rue Fresque. De nationalité turque, il entre en France en 1920 et devant les persécutions antisémites se réfugie depuis Paris dans le sud de la France et s’installe à Nîmes en juin 1940 au n° 52 rue Nationale (Il aurait aussi habité 94 route d’Arles) et y exerce la profession d’employé de commerce. Il épouse Marie Yaccar née le 20 janvier 1893 à Constantinople. Ils n’ont pas d’enfant. Il déclare le 13 juillet 1941 : « Je suis évacué de Paris et je vis aux dépends de mes frères. Je n’ai jamais touché aucune allocation que ce soit de la mairie ou de tout autre comité ». Il est arrêté avec son épouse sur dénonciation[1] est ils sont internés à Marseille puis transférés le 13 juin 1944 au centre de regroupement des israélites à Drancy (n°23885). Son carnet de fouille 146/5440 du 13 juin 1944 précise la spoliation de 4705 francs qu’il a subi (environ 1000 euros 2023). Ils sont déportés par le convoi n°76[2] du 30 juin 1944 à destination d’Auschwitz et n’ont pas survécu.

Leur nom figure sur le mur des noms du mémorial de la Shoah : dalle 40 – colonne 14 – rangée 1, ainsi que sur une plaque commémorative des juifs du Vaucluse déportés entre 1942 et 1944.

CHM, André FRANCISCO

Sources :

Les Judéo-Espagnols pendant la 2^e guerre mondiale – Xavier Rothéa
dossiers SHD Caen (Jacques et Marie UZIEL),
fichier Juif AD Gard (1 W 139),
Yad Vashem,
Mémorial de la Shoah
Témoignage de son neveu Albert Uziel
Avec l’aide de Colette Strausshiva

[1] Pierre-François IZERN est jugé responsable de la dénonciation ayant conduit à l’arrestation du couple selon un article du Midi Libre Edition de Nîmes du 4 juillet 1945.

[2] Convoi n° 76 en date du 30 juin :  Il y avait environ 600 hommes et 550 femmes. Parmi eux, 162 enfants de moins de 18 ans. A l’arrivée à Auschwitz, 398 hommes furent sélectionnés et reçurent les matricules A-16537 à A-16934 ; il en fut de même pour 223 femmes, matricules A-8508 à A-8730. Le reste du convoi fut immédiatement gazé. On comptait en 1945, 167 survivants dont 100 femmes et 111 hommes. Ce convoi était composé notamment de 478 personnes nées en France, 192 en Pologne, 88 en Turquie, 59 en Ukraine, 47 en Allemagne, 41 en Algérie, 33 en Roumanie, 25 en Grèce, 17 en Autriche, 14 en Biélorussie et en Tunisie, 13 en Hongrie, 12 en Moldavie, 10 en Belgique et en Russie, selon le découpage des frontières en 2021.