TUCHSZNASJDER Zacharie

  • Auschwitz

  • Né le 23 septembre 1898 à Varsovie (Pologne)

  • Décédé le 21 septembre 1942 à Auschwitz

Fils de Zelig et Rachel-Beila Tuchsznajder, Zacharie naît à Varsovie (Pologne) le 23 septembre 1898. La famille est nombreuse : elle compte en tout dix enfants. Juste après la première Guerre Mondiale, il épouse Estera (Esther), fille de Michael Erhrlich et Riwka Fridman.  Née le 1er mai 1895, à Minsk, ville alors polonaise – aujourd’hui biélorusse -, celle-ci a trois frères et deux sœurs.

Zacharie et Esther s’établissent à Varsovie où ils ont bientôt deux enfants : Michel, qui voit le jour le 21 septembre 1922 et Sarah, le 3 janvier 1924. En 1925, les Tuchsznajder, citoyens polonais, émigrent en Belgique et s’installent à Anderlecht, dans la banlieue de Bruxelles. Dans leur logement du 34 rue Plantin, la famille s’agrandit avec la naissance de trois filles : Chava (Eva) en 1930, Riwka (Raymonde) en 1935 et Malka (Renée) en 1936. Zacharie travaille dans la maroquinerie ; les enfants vont à l’école juive qui est aménagée au dernier étage de la synagogue, rue de la Clinique.
En mai 1940, au moment de l’invasion de la Belgique, la famille fuit vers la France, se réfugiant dans un premier temps à Toulouse puis tout à côté, dans le village de Mourvilles-Hautes (Haute-Garonne). Mais à l’automne de cette année-là, parents et enfants sont arrêtés et internés au camp d’Agde (Héraut), avec d’autres juifs de la région, puis transférés à celui de Rivesaltes. Ils y sont enregistrés le 15 janvier 1941, sauf Esther, qui arrive le 3 avril et Michel, le 2 septembre.
Depuis le camp, Zacharie parvient à contacter l’Organisation de Secours à l’Enfance (OSE) qui, le 10 mai, réussit à exfiltrer Eva et Raymonde. Les deux fillettes sont alors envoyées au solarium de Palavas-les Flots (Héraut). Sarah s’échappe ensuite, le 8 septembre, avec Renée. Puis vient le tour d’Esther, le 18 octobre, probablement en compagnie de son mari. Michel, le fils aîné, reste seul : il ne réussira à s’évader que le 20 février 1942.

La famille s’organise comme elle peut pour survivre. Tandis que la petite Renée, 5 ans, est confiée elle aussi à l’OSE, Zacharie, Esther et Sarah rendent une émouvante visite, fin 1941, à Eva et Raymonde, maintenant cachées à Saint-Jean-de-Vedas, près de Montpellier (Héraut). C’est la dernière fois que les fillettes verront leurs parents et leur sœur aînée.

Ceux-ci se sont réfugiés au 52 rue Nationale, à Nîmes, où Sarah poursuit des études. Le 20 août 1942, ils sont tous trois arrêtés dans le Var, non loin de Cannes (Alpes-Maritimes), avant d’être transférés six jours plus tard au Centre de Rassemblement des Etrangers (CRE) de Remoulins (Gard). Ils passent ensuite par le camp des Milles (Bouches-du Rhône), puis se retrouvent de nouveau au camp de Rivesaltes, le 11 septembre 1942. Ils n’y restent que trois jours, étant aussitôt acheminés vers Drancy. Déportés pour Auschwitz par le convoi 33, le 16 septembre, ils sont probablement gazés dès leur arrivée. Leur décès sera fixé au 21 du même mois.

De son côté Michel trouve, après son évasion, temporairement refuge à Paris. On lui connaît une adresse dans le 5° arrondissement à l’hôtel Lutèce, 2 rue Bertholet. Il rejoint ensuite la Résistance, dans les rangs de la compagnie Marc Haguenau, qui fait partie de «l‘Armée Juive». En juin 1944, il retrouve ses sœurs Eva et Raymonde, qui après être passées par diverses institutions et avoir changé de nom début 1943 – respectivement : Yvonne et Raymonde Drapier -, résident maintenant au château du Coudray-Montpensier (Indre-et-Loire). Il peut les rassurer sur le sort de Renée, leur benjamine, qui est, elle, en sécurité dans une maison d’enfants de la région parisienne : « la petite République », à Sèvres.

Après la Libération, Michel, devenu le chef de famille, émigre dès septembre 1945 avec ses sœurs en Palestine, où ils vivent dans un kibboutz. Plus tard, Michel part aux Etats-Unis, tandis qu’Eva – maintenant Mme Lang – s’installe au Canada en 1974. Raymonde, qui a repris son prénom de Riwka, reste en Israël et devient Mme Dagan.

Michel, frère de Sarah, domicilié c/o Feller, 597 Moonachie Avenue à Wood-Ridge, N-J, New York (USA) envoie pour elle, en 1955 une demande d’attribution du titre de déporté politique qui sera rejetée en raison de sa nationalité étrangère et de son arrivée en France après 1939. De leur côté, Riwka Dagan écrit de Jérusalem (Israël) en 1960 une demande de renseignements concernant sa sœur Sarah et Eva Lang écrit de Toronto (Canada) en 2001 pour obtenir les certificats de décès de ses père, mère et sœur.

Georges MULLER et Gérard KREBS

Sources :

Dossiers de Caen 21 P 480 794 – 21 P 480 795 – 21 P 480 796 et 21 P 684 820 (deux dossiers pour Sarah)
Site Yad Vashem dont photo avec Zacharie, Michel, Sarah et Eva prise en 1935 à Bruxelles et photo avec Michel, Esther et Sarah, en 1942, la dernière prise avant leur déportation. Musée commémoratif de l’Holocauste des Etats-Unis.
Site  Ghetto Fighters House Archives notamment : https://www.infocenters.co.il/gfh/notebook_ext.asp?book=156965&lang=eng&site=gfh

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

TUCHSZNASJDER Zacharie

  • Auschwitz

  • Né le 23 septembre 1898 à Varsovie (Pologne)

  • Décédé le 21 septembre 1942 à Auschwitz

Fils de Zelig et Rachel-Beila Tuchsznajder, Zacharie naît à Varsovie (Pologne) le 23 septembre 1898. La famille est nombreuse : elle compte en tout dix enfants. Juste après la première Guerre Mondiale, il épouse Estera (Esther), fille de Michael Erhrlich et Riwka Fridman.  Née le 1er mai 1895, à Minsk, ville alors polonaise – aujourd’hui biélorusse -, celle-ci a trois frères et deux sœurs.

Zacharie et Esther s’établissent à Varsovie où ils ont bientôt deux enfants : Michel, qui voit le jour le 21 septembre 1922 et Sarah, le 3 janvier 1924. En 1925, les Tuchsznajder, citoyens polonais, émigrent en Belgique et s’installent à Anderlecht, dans la banlieue de Bruxelles. Dans leur logement du 34 rue Plantin, la famille s’agrandit avec la naissance de trois filles : Chava (Eva) en 1930, Riwka (Raymonde) en 1935 et Malka (Renée) en 1936. Zacharie travaille dans la maroquinerie ; les enfants vont à l’école juive qui est aménagée au dernier étage de la synagogue, rue de la Clinique.
En mai 1940, au moment de l’invasion de la Belgique, la famille fuit vers la France, se réfugiant dans un premier temps à Toulouse puis tout à côté, dans le village de Mourvilles-Hautes (Haute-Garonne). Mais à l’automne de cette année-là, parents et enfants sont arrêtés et internés au camp d’Agde (Héraut), avec d’autres juifs de la région, puis transférés à celui de Rivesaltes. Ils y sont enregistrés le 15 janvier 1941, sauf Esther, qui arrive le 3 avril et Michel, le 2 septembre.
Depuis le camp, Zacharie parvient à contacter l’Organisation de Secours à l’Enfance (OSE) qui, le 10 mai, réussit à exfiltrer Eva et Raymonde. Les deux fillettes sont alors envoyées au solarium de Palavas-les Flots (Héraut). Sarah s’échappe ensuite, le 8 septembre, avec Renée. Puis vient le tour d’Esther, le 18 octobre, probablement en compagnie de son mari. Michel, le fils aîné, reste seul : il ne réussira à s’évader que le 20 février 1942.

La famille s’organise comme elle peut pour survivre. Tandis que la petite Renée, 5 ans, est confiée elle aussi à l’OSE, Zacharie, Esther et Sarah rendent une émouvante visite, fin 1941, à Eva et Raymonde, maintenant cachées à Saint-Jean-de-Vedas, près de Montpellier (Héraut). C’est la dernière fois que les fillettes verront leurs parents et leur sœur aînée.

Ceux-ci se sont réfugiés au 52 rue Nationale, à Nîmes, où Sarah poursuit des études. Le 20 août 1942, ils sont tous trois arrêtés dans le Var, non loin de Cannes (Alpes-Maritimes), avant d’être transférés six jours plus tard au Centre de Rassemblement des Etrangers (CRE) de Remoulins (Gard). Ils passent ensuite par le camp des Milles (Bouches-du Rhône), puis se retrouvent de nouveau au camp de Rivesaltes, le 11 septembre 1942. Ils n’y restent que trois jours, étant aussitôt acheminés vers Drancy. Déportés pour Auschwitz par le convoi 33, le 16 septembre, ils sont probablement gazés dès leur arrivée. Leur décès sera fixé au 21 du même mois.

De son côté Michel trouve, après son évasion, temporairement refuge à Paris. On lui connaît une adresse dans le 5° arrondissement à l’hôtel Lutèce, 2 rue Bertholet. Il rejoint ensuite la Résistance, dans les rangs de la compagnie Marc Haguenau, qui fait partie de «l‘Armée Juive». En juin 1944, il retrouve ses sœurs Eva et Raymonde, qui après être passées par diverses institutions et avoir changé de nom début 1943 – respectivement : Yvonne et Raymonde Drapier -, résident maintenant au château du Coudray-Montpensier (Indre-et-Loire). Il peut les rassurer sur le sort de Renée, leur benjamine, qui est, elle, en sécurité dans une maison d’enfants de la région parisienne : « la petite République », à Sèvres.

Après la Libération, Michel, devenu le chef de famille, émigre dès septembre 1945 avec ses sœurs en Palestine, où ils vivent dans un kibboutz. Plus tard, Michel part aux Etats-Unis, tandis qu’Eva – maintenant Mme Lang – s’installe au Canada en 1974. Raymonde, qui a repris son prénom de Riwka, reste en Israël et devient Mme Dagan.

Michel, frère de Sarah, domicilié c/o Feller, 597 Moonachie Avenue à Wood-Ridge, N-J, New York (USA) envoie pour elle, en 1955 une demande d’attribution du titre de déporté politique qui sera rejetée en raison de sa nationalité étrangère et de son arrivée en France après 1939. De leur côté, Riwka Dagan écrit de Jérusalem (Israël) en 1960 une demande de renseignements concernant sa sœur Sarah et Eva Lang écrit de Toronto (Canada) en 2001 pour obtenir les certificats de décès de ses père, mère et sœur.

Georges MULLER et Gérard KREBS

Sources :

Dossiers de Caen 21 P 480 794 – 21 P 480 795 – 21 P 480 796 et 21 P 684 820 (deux dossiers pour Sarah)
Site Yad Vashem dont photo avec Zacharie, Michel, Sarah et Eva prise en 1935 à Bruxelles et photo avec Michel, Esther et Sarah, en 1942, la dernière prise avant leur déportation. Musée commémoratif de l’Holocauste des Etats-Unis.
Site  Ghetto Fighters House Archives notamment : https://www.infocenters.co.il/gfh/notebook_ext.asp?book=156965&lang=eng&site=gfh

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.