TREILLIS Suzanne

  • 47204 Ravensbrück

  • Née le 1er janvier 1896 à Alès

  • Décédée le 26 février 1945 à Ravensbrück

Suzanne, Mathilde Treillis naît à Alès le 1er janvier 1896. Sa mère Sophie, Marie née Dizier et son père Edmond Treillis vivent dans cette ville du Gard. De 1922 à 1924 Suzanne prépare le diplôme d’infirmière visiteuse à l’École Pratique du service social. Puis elle occupe, jusqu’en 1926, le poste d’assistante sociale à l’hôpital Henri Rousselle, installé dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique Ste Anne dans le XIVe arrondissement de Paris. Cette année-là, la mort de sa sœur, veuve, sans profession, interrompt sa carrière, elle décide d’élever ses nièces orphelines de père et de mère. Ce n’est qu’en novembre 1941 après le mariage de sa dernière nièce qu’elle rentre au service de la Croix Rouge française dans le service d’aide aux familles dispersées. Célibataire, elle habite 87 rue d’Assas à Paris VIe, elle est alors plusieurs fois convoquée par la police de Sûreté allemande rue des Saussaies pour interrogatoires et fournitures de renseignements concernant son travail. Le 28 mars 1944, nouvelle convocation rue des Saussaies, elle s’y rend et est arrêtée par la Gestapo. Le 30 mars elle est incarcérée à Fresnes. L’intervention de l’Ambassadeur de France auprès des hautes autorités allemandes compétentes, la fourniture de deux certificats médicaux attestant de la santé précaire de Suzanne Treillis, leur demandant de faire preuve de bienveillance (archives du 10 juillet 1944) se solde par ce courrier daté du 21 juillet 1944 : « La sus-nommée a été arrêtée pour s’être livrée à une activité anti-allemande. Il ne peut être fourni d’autres renseignements. Il faut attendre la première lettre qui fera connaître la nouvelle adresse de l’intéressée. Signé, capitaine des SS. » Le 19 mai 1944 elle est conduite au Fort de Romainville, sous le numéro d’écrou 5597.  Le 1er juillet 1944 elle est dans le convoi I.239 au départ de Paris Gare-de Bercy. Le 3 juillet le convoi s’arrête à Saarbrücken Neue Bremm, un camp de transit de la Gestapo. Le 27 juillet nouveau transport pour Ravensbrück. À son arrivée elle reçoit le matricule 47204. Passée la période de quarantaine elle est affectée le 15 août 1944 au Kommando extérieur de Neubrandenburg situé dans le Mecklembourg où 5200 déportées travaillent pour la Luftwaffe[i]. C’est dans ce camp qu’elle décède le 26 février 1945 d’après le témoignage de déportées.

Monique VÉZILIER

[i] Femmes en déportation de Philippe Mezzasalme. Presses universitaires de Paris Nanterre

Sources :

DAVCC Caen : dossier de déporté de Treillis Suzanne (n° illisible)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

TREILLIS Suzanne

  • 47204 Ravensbrück

  • Née le 1er janvier 1896 à Alès

  • Décédée le 26 février 1945 à Ravensbrück

Suzanne, Mathilde Treillis naît à Alès le 1er janvier 1896. Sa mère Sophie, Marie née Dizier et son père Edmond Treillis vivent dans cette ville du Gard. De 1922 à 1924 Suzanne prépare le diplôme d’infirmière visiteuse à l’École Pratique du service social. Puis elle occupe, jusqu’en 1926, le poste d’assistante sociale à l’hôpital Henri Rousselle, installé dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique Ste Anne dans le XIVe arrondissement de Paris. Cette année-là, la mort de sa sœur, veuve, sans profession, interrompt sa carrière, elle décide d’élever ses nièces orphelines de père et de mère. Ce n’est qu’en novembre 1941 après le mariage de sa dernière nièce qu’elle rentre au service de la Croix Rouge française dans le service d’aide aux familles dispersées. Célibataire, elle habite 87 rue d’Assas à Paris VIe, elle est alors plusieurs fois convoquée par la police de Sûreté allemande rue des Saussaies pour interrogatoires et fournitures de renseignements concernant son travail. Le 28 mars 1944, nouvelle convocation rue des Saussaies, elle s’y rend et est arrêtée par la Gestapo. Le 30 mars elle est incarcérée à Fresnes. L’intervention de l’Ambassadeur de France auprès des hautes autorités allemandes compétentes, la fourniture de deux certificats médicaux attestant de la santé précaire de Suzanne Treillis, leur demandant de faire preuve de bienveillance (archives du 10 juillet 1944) se solde par ce courrier daté du 21 juillet 1944 : « La sus-nommée a été arrêtée pour s’être livrée à une activité anti-allemande. Il ne peut être fourni d’autres renseignements. Il faut attendre la première lettre qui fera connaître la nouvelle adresse de l’intéressée. Signé, capitaine des SS. » Le 19 mai 1944 elle est conduite au Fort de Romainville, sous le numéro d’écrou 5597.  Le 1er juillet 1944 elle est dans le convoi I.239 au départ de Paris Gare-de Bercy. Le 3 juillet le convoi s’arrête à Saarbrücken Neue Bremm, un camp de transit de la Gestapo. Le 27 juillet nouveau transport pour Ravensbrück. À son arrivée elle reçoit le matricule 47204. Passée la période de quarantaine elle est affectée le 15 août 1944 au Kommando extérieur de Neubrandenburg situé dans le Mecklembourg où 5200 déportées travaillent pour la Luftwaffe[i]. C’est dans ce camp qu’elle décède le 26 février 1945 d’après le témoignage de déportées.

Monique VÉZILIER

[i] Femmes en déportation de Philippe Mezzasalme. Presses universitaires de Paris Nanterre

Sources :

DAVCC Caen : dossier de déporté de Treillis Suzanne (n° illisible)

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