TOUREL Jean Louis

  • 74058 Dachau

  • Né le 24 juin 1907 à Nîmes

  • Décédé le 8 mars 1945 à Dachau

Il nait le 24 juin 1907 à Nîmes, fils d’Antoine, employé au chemin de fer âgé de 29 ans et de Jeanne Goudet couturière âgée de 31 ans. Il épouse Carmen Lhinares le 12 avril 1934 à Nîmes et auront un fils, Roger né le 10 septembre 1936 à Nîmes. Ils habitent 8 rue Papin à Nîmes et il est ouvrier ajusteur à la SNCF.
Alors qu’il est membre du groupe d’action ouvrière au dépôt de Nîmes et membre du Front National depuis juillet 1940, il est arrêté sur dénonciation le 8 novembre 1941 sur son lieu de travail pour distribution de tracts et de journaux clandestins. En effet, le préfet du Gard, Angelo Chiappe récemment nommé par le Régime de Vichy veille à éloigner et à mettre « hors d’état de nuire » ceux qui sont susceptibles de diffuser les mots d’ordre communistes : à Nîmes les plus visés sont les cheminots de Courbessac.

Interné à la maison d’arrêt de Nîmes, il est transféré au fort Saint-Nicolas de Marseille le 18 novembre 1941 où il comparait avec dix autres militants communistes devant le Tribunal militaire de la XVe division militaire (section spéciale), siégeant en face du fort Saint-Nicolas à Marseille. D’après le récit d’ Albert Domenech, le procès se déroule à huis clos en présence de trois juges, d’un procureur et d’un avocat commis d’office. Accusé de « propagande communiste et pour avoir le 8 novembre 1941, à Nîmes, mis en circulation et exposé au regard du public, des tracts d’origine communiste tendant à propager les mots d’ordre de la III° internationale ou des organismes s’y rattachant », il est condamné à cinq ans de prison, cent francs d’amende et dix ans d’interdiction de ses droits civils, civiques et de famille.

Après un séjour à la prison Saint-Pierre de Marseille il est reconduit à la maison d’arrêt du fort Vauban de Nîmes où il restera près de 2 ans, jusqu’au 15 octobre 1943 date de son transfert à la centrale d’Eysses (sous le numéro d’écrou 2500). Avec ses camarades du préau 2, il prend part aux mutineries de décembre 1943 et de février 1944, et participe à la célèbre tentative d’évasion collective de cette prison du 19 février 1944, tentative matée par le préfet Pucheu. Le 23 février, à 6 heures, 12 mutins dont 2 gardois (Jean Chauvet et Aimé Jacquerod) sont condamnés à mort et fusillés à 11 heures par un peloton de gardes mobiles. Le 30 mai, la division SS das Reich (qui s’illustrera quelques jours plus tard à Oradour-sur-Glane) investit la centrale d’Eysses et prend possession des 1121 détenus mutins et les conduits avec une extrême brutalité, à pied, jusqu’à la gare de Penne d’Agenais, d’où ils sont envoyés à Compiègne, antichambre des camps nazis. De la prison d’Eysses partiront 46% du total des déportés politiques français livrés aux nazis, de mars à juillet 1944.

Arrivé à Compiègne le 2 juin 1944, il est déporté à destination de Dachau le 18 juin 1944 où il arrive le 20 juin avec le transport I.229 sous le matricule 74058. C’est dans ce camp, Block 23, qu’il meurt de typhoïde le 8 mars 1945.

La notification de « Mort pour la France » est datée du 17 juillet 1952. Son nom figure sur une plaque en gare de Nîmes à la mémoire des agents SNCF morts pour la France.

André FRANCISCO

Sources :

Archives familiales (photo) et entretien avec son fils Roger le 3 mai 2024
SHD Caen 21P 544750
SHD Vincennes 16P 575117
Fondation mémoire AFMD
Archives Arolsen
Maitron : « Au Tribunal militaire : Condamnations de communistes », Le Petit Provençal, 13 décembre 1941.
Dictionnaire en ligne centrale Eysses : https://www.resistants-eysses
Archives départementales Lot-et-Garonne

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

TOUREL Jean Louis

  • 74058 Dachau

  • Né le 24 juin 1907 à Nîmes

  • Décédé le 8 mars 1945 à Dachau

Il nait le 24 juin 1907 à Nîmes, fils d’Antoine, employé au chemin de fer âgé de 29 ans et de Jeanne Goudet couturière âgée de 31 ans. Il épouse Carmen Lhinares le 12 avril 1934 à Nîmes et auront un fils, Roger né le 10 septembre 1936 à Nîmes. Ils habitent 8 rue Papin à Nîmes et il est ouvrier ajusteur à la SNCF.
Alors qu’il est membre du groupe d’action ouvrière au dépôt de Nîmes et membre du Front National depuis juillet 1940, il est arrêté sur dénonciation le 8 novembre 1941 sur son lieu de travail pour distribution de tracts et de journaux clandestins. En effet, le préfet du Gard, Angelo Chiappe récemment nommé par le Régime de Vichy veille à éloigner et à mettre « hors d’état de nuire » ceux qui sont susceptibles de diffuser les mots d’ordre communistes : à Nîmes les plus visés sont les cheminots de Courbessac.

Interné à la maison d’arrêt de Nîmes, il est transféré au fort Saint-Nicolas de Marseille le 18 novembre 1941 où il comparait avec dix autres militants communistes devant le Tribunal militaire de la XVe division militaire (section spéciale), siégeant en face du fort Saint-Nicolas à Marseille. D’après le récit d’ Albert Domenech, le procès se déroule à huis clos en présence de trois juges, d’un procureur et d’un avocat commis d’office. Accusé de « propagande communiste et pour avoir le 8 novembre 1941, à Nîmes, mis en circulation et exposé au regard du public, des tracts d’origine communiste tendant à propager les mots d’ordre de la III° internationale ou des organismes s’y rattachant », il est condamné à cinq ans de prison, cent francs d’amende et dix ans d’interdiction de ses droits civils, civiques et de famille.

Après un séjour à la prison Saint-Pierre de Marseille il est reconduit à la maison d’arrêt du fort Vauban de Nîmes où il restera près de 2 ans, jusqu’au 15 octobre 1943 date de son transfert à la centrale d’Eysses (sous le numéro d’écrou 2500). Avec ses camarades du préau 2, il prend part aux mutineries de décembre 1943 et de février 1944, et participe à la célèbre tentative d’évasion collective de cette prison du 19 février 1944, tentative matée par le préfet Pucheu. Le 23 février, à 6 heures, 12 mutins dont 2 gardois (Jean Chauvet et Aimé Jacquerod) sont condamnés à mort et fusillés à 11 heures par un peloton de gardes mobiles. Le 30 mai, la division SS das Reich (qui s’illustrera quelques jours plus tard à Oradour-sur-Glane) investit la centrale d’Eysses et prend possession des 1121 détenus mutins et les conduits avec une extrême brutalité, à pied, jusqu’à la gare de Penne d’Agenais, d’où ils sont envoyés à Compiègne, antichambre des camps nazis. De la prison d’Eysses partiront 46% du total des déportés politiques français livrés aux nazis, de mars à juillet 1944.

Arrivé à Compiègne le 2 juin 1944, il est déporté à destination de Dachau le 18 juin 1944 où il arrive le 20 juin avec le transport I.229 sous le matricule 74058. C’est dans ce camp, Block 23, qu’il meurt de typhoïde le 8 mars 1945.

La notification de « Mort pour la France » est datée du 17 juillet 1952. Son nom figure sur une plaque en gare de Nîmes à la mémoire des agents SNCF morts pour la France.

André FRANCISCO

Sources :

Archives familiales (photo) et entretien avec son fils Roger le 3 mai 2024
SHD Caen 21P 544750
SHD Vincennes 16P 575117
Fondation mémoire AFMD
Archives Arolsen
Maitron : « Au Tribunal militaire : Condamnations de communistes », Le Petit Provençal, 13 décembre 1941.
Dictionnaire en ligne centrale Eysses : https://www.resistants-eysses
Archives départementales Lot-et-Garonne

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.