THEROND Jean Philippe

  • 42119 Dachau

  • Né le 15 avril 1897 à Lasalle

  • Décédé le 2 juillet 1944 à Dachau

Né le 15 avril 1897 à Lasalle (Gard) il est le fils de Paul, filateur de soie âgé de 29 ans et de Jeanne Figuiere âgée de 26 ans. Il s’engage à 18 ans comme volontaire pour la durée de la guerre 14-18 et il est incorporé au 2ème régiment d’artillerie lourde le 10 juillet 1915, au 13ème régiment d’artillerie lourde le 15 décembre 1915, au 61ème régiment d’artillerie de campagne le 17 novembre 1917, au 13ème régiment d’artillerie de campagne le 1 janvier 1918, au 115ème régiment d’artillerie lourde le 3 février 1919 et au 107ème régiment d’artillerie lourde le 23 mars 1919. Il fait partie des troupes françaises d’occupation de la Rhénanie jusqu’à sa démobilisation le 20 septembre 1919. Il épouse Germaine Salles le 29 novembre 1924 à Alès et ils auront 6 enfants. Il soutient une thèse de doctorat en droit le 15 mars 1924 avec la mention « Très bien ». Il est nommé successivement juge suppléant à Carcassonne en 1926, puis dans les mêmes fonctions à Béziers en 1927. Le 6 avril 1928, il est nommé au parquet qu’il ne quittera plus, en qualité de substitut à Gap. Il accède aux fonctions de procureur de la République de Bonneville le 9 août 1931, et comme tous ses confrères doit prêter serment au chef de l’État le 2 septembre 1941, obligation consacrée par l’acte constitutionnel no 9 du 14 août 1941. Avocat général près la cour d’appel de Grenoble, il devient procureur de la république près le tribunal de Valence. Ses convictions lui font prendre des initiatives qui conduiront à son arrestation. En effet, il demande au chef départemental de la milice Caillaud, la communication d’un certain nombre de plaintes d’habitants de la Chapelle en Vercors au sujet de vols et incendies commis par les forces de maintien de l’ordre et par des miliciens. Par lettre du 24 mai 1944 le chef de la milice Drôme déclare que les membres de la milice ne peuvent être mis en cause et précise « dans toutes ces plaintes il faut retenir une chose, la complaisance d’un procureur de la république noté comme gaulliste et antinational ». Il est par ailleurs[i]  accusé d’apporter de l’aide à la résistance après avoir permis l’exfiltration de deux résistants soupçonnés de trafic de cartes d’identité. Les miliciens arrêtent Thérond le 24 mai 1944 et le remettent à la gestapo. Il est incarcéré au fort st Luc à Lyon du 26 mai au 19 juin et envoyé à Compiègne le 21 juin 1944 (matricule 42119). Il est déporté à bord du convoi I 240 tristement célèbre à destination de Dachau : le « train de la mort[ii] ». Il décédera pendant le trajet, le 2 juillet 1944 avant le passage à Reims, et son corps sera entassé avec les centaines d’autres décédés dans les wagons, jusqu’au four crématoire de Dachau.

Il sera reclassé en qualité d’avocat général près la cour d’appel de Grenoble le 22 mars 1946, cité à l’ordre de la Nation le 8 avril 1947 et fait chevalier de la Légion d’honneur le 19 janvier 1950 en même temps qu’un buste sera érigé dans la salle des pas perdus du TGI de Valence.

André FRANCISCO


[i] https://museedelaresistanceenligne.org/media491-Plaque-en-lhonneur-de-Jean-Thrond-Valence

[ii] Ce transport est le cinquième parti de France à prendre la direction du KL Dachau depuis le débarquement de Normandie. C’est aussi le plus important qui ait jamais quitté Compiègne. Il est resté tristement célèbre sous le nom de « Train de la mort » en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Sur 2156 déportés, on estime le nombre de décédés au cours du transport entre 536 et 984 selon les sources.  Dans les 8 wagons où est organisée une discipline interne il n’y a pas eu de décès, par contre dans les autres wagons la loi du plus fort, la chaleur, le manque d’eau, les bagarres provoquent une hécatombe.

Sources :

Archives Caen – dossier 21 P 543 638

https://museedelaresistanceenligne.org/media491-Plaque-en-lhonneur-de-Jean-Thrond-Valence

Portrait de Jean Thérond, par Gilles Rosati

https://www.cairn.info/revue-histoire-de-la-justice-2012-1-page-109.html

Registre matricule n° 1880 classe 1917 –archives départementales Gard

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

THEROND Jean Philippe

  • 42119 Dachau

  • Né le 15 avril 1897 à Lasalle

  • Décédé le 2 juillet 1944 à Dachau

Né le 15 avril 1897 à Lasalle (Gard) il est le fils de Paul, filateur de soie âgé de 29 ans et de Jeanne Figuiere âgée de 26 ans. Il s’engage à 18 ans comme volontaire pour la durée de la guerre 14-18 et il est incorporé au 2ème régiment d’artillerie lourde le 10 juillet 1915, au 13ème régiment d’artillerie lourde le 15 décembre 1915, au 61ème régiment d’artillerie de campagne le 17 novembre 1917, au 13ème régiment d’artillerie de campagne le 1 janvier 1918, au 115ème régiment d’artillerie lourde le 3 février 1919 et au 107ème régiment d’artillerie lourde le 23 mars 1919. Il fait partie des troupes françaises d’occupation de la Rhénanie jusqu’à sa démobilisation le 20 septembre 1919. Il épouse Germaine Salles le 29 novembre 1924 à Alès et ils auront 6 enfants. Il soutient une thèse de doctorat en droit le 15 mars 1924 avec la mention « Très bien ». Il est nommé successivement juge suppléant à Carcassonne en 1926, puis dans les mêmes fonctions à Béziers en 1927. Le 6 avril 1928, il est nommé au parquet qu’il ne quittera plus, en qualité de substitut à Gap. Il accède aux fonctions de procureur de la République de Bonneville le 9 août 1931, et comme tous ses confrères doit prêter serment au chef de l’État le 2 septembre 1941, obligation consacrée par l’acte constitutionnel no 9 du 14 août 1941. Avocat général près la cour d’appel de Grenoble, il devient procureur de la république près le tribunal de Valence. Ses convictions lui font prendre des initiatives qui conduiront à son arrestation. En effet, il demande au chef départemental de la milice Caillaud, la communication d’un certain nombre de plaintes d’habitants de la Chapelle en Vercors au sujet de vols et incendies commis par les forces de maintien de l’ordre et par des miliciens. Par lettre du 24 mai 1944 le chef de la milice Drôme déclare que les membres de la milice ne peuvent être mis en cause et précise « dans toutes ces plaintes il faut retenir une chose, la complaisance d’un procureur de la république noté comme gaulliste et antinational ». Il est par ailleurs[i]  accusé d’apporter de l’aide à la résistance après avoir permis l’exfiltration de deux résistants soupçonnés de trafic de cartes d’identité. Les miliciens arrêtent Thérond le 24 mai 1944 et le remettent à la gestapo. Il est incarcéré au fort st Luc à Lyon du 26 mai au 19 juin et envoyé à Compiègne le 21 juin 1944 (matricule 42119). Il est déporté à bord du convoi I 240 tristement célèbre à destination de Dachau : le « train de la mort[ii] ». Il décédera pendant le trajet, le 2 juillet 1944 avant le passage à Reims, et son corps sera entassé avec les centaines d’autres décédés dans les wagons, jusqu’au four crématoire de Dachau.

Il sera reclassé en qualité d’avocat général près la cour d’appel de Grenoble le 22 mars 1946, cité à l’ordre de la Nation le 8 avril 1947 et fait chevalier de la Légion d’honneur le 19 janvier 1950 en même temps qu’un buste sera érigé dans la salle des pas perdus du TGI de Valence.

André FRANCISCO


[i] https://museedelaresistanceenligne.org/media491-Plaque-en-lhonneur-de-Jean-Thrond-Valence

[ii] Ce transport est le cinquième parti de France à prendre la direction du KL Dachau depuis le débarquement de Normandie. C’est aussi le plus important qui ait jamais quitté Compiègne. Il est resté tristement célèbre sous le nom de « Train de la mort » en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Sur 2156 déportés, on estime le nombre de décédés au cours du transport entre 536 et 984 selon les sources.  Dans les 8 wagons où est organisée une discipline interne il n’y a pas eu de décès, par contre dans les autres wagons la loi du plus fort, la chaleur, le manque d’eau, les bagarres provoquent une hécatombe.

Sources :

Archives Caen – dossier 21 P 543 638

https://museedelaresistanceenligne.org/media491-Plaque-en-lhonneur-de-Jean-Thrond-Valence

Portrait de Jean Thérond, par Gilles Rosati

https://www.cairn.info/revue-histoire-de-la-justice-2012-1-page-109.html

Registre matricule n° 1880 classe 1917 –archives départementales Gard

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