Henri Testud naît le 14 novembre 1922 à La Grand-Combe dans le bassin minier du Gard, sa mère, Jeanne, Mathilde Testud est célibataire. Ils habitent Maison vieille, un quartier de La Grand-Combe. Henri Testud exerce la profession de marchand lorsqu’en février 1943 le Service du Travail Obligatoire est institué par l’État Français pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre en remplacement de la Relève. Les pouvoirs publics sont inquiets du grand nombre de tentatives de camouflage, d’insoumissions des requis. En juillet les commissaires de police de La Grand-Combe et d’Alès font état de la recherche de 361 réfractaires signalés par le préfet Chiappe[i]. Henri Testud est arrêté à Alès en septembre 1943. Incarcéré à Alès puis à Nîmes, il est dirigé sur le camp de rassemblement de Compiègne dans l’Oise où son numéro d’écrou est le 27512[ii].

Le 22 mars 1944 il est déporté dans le convoi I.191 : sur 1218 hommes dont 93% de Français, seulement 44 % seront de retour. Le 25 avril le transport arrive au KL de Mauthausen une forteresse impressionnante située sur une colline dominant le Danube[iii]. C’est là que se trouve la plus grande carrière de granit d’Autriche qui fournit un matériau de construction prisé par la SS. À son arrivée Henri Testud reçoit le matricule 60622. Après la période de quarantaine le 7 mai 944[iv]il est affecté au camp annexe de Gusen à 6 km du camp principal, à l’extraction de blocs de granit et à l’édification de tunnels souterrains qui abritent les ateliers de l’usine d’aviation Messerschmitt. Il est ensuite à Gusen II, destiné à abriter la production de pièces d’armement du Messerschmitt[v]. C’est là qu’il décède le 30 janvier 1945.

Monique VÉZILIER

[i] ADG série 8R/776-777

[ii] DAVCC Caen dossier de déporté de Testud Henri 21P 543477

[iii] https://www.monument-mauthausen.org/

[iv]  Arolsen Doc ID: 1804419

[v] Marcel Ruby Le livre de la Déportation, Robert Laffont, 1995, Mauthausen p.172,173

Sources :