RECHERCHEZ
Jean Tassy est né le 14 novembre 1912 à Alès dans le Gard où son père Abel exerce la profession d’artisan-ferronnier, sa mère se nomme Louise née Bascou. Après sa scolarité primaire et secondaire à Alès il fait ses études de médecine à Montpellier puis l’internat à Nîmes et c’est dans cette ville que le 14 avril 1936 il épouse Marie-Louise Gagnière, native du Puy (Haute Loire). Leur fils Bruno naît le 26 avril 1937 à Alès. En 1940 il est médecin dans le service de santé à Bitche (Moselle) sur la ligne Maginot. C’est dans ce secteur tenu par les troupes françaises jusqu’au 30 juin qu’il est blessé. Il est décoré de la médaille militaire.
Jean Tassy passe sa convalescence au Puy en Velay, après quoi il s’installe comme médecin de campagne à Lapte (Haute Loire). La pénurie de carburant et les difficultés de ravitaillement l’amènent à déménager pour la capitale de l’Auvergne, Clermont-Ferrand où il exerce la profession de médecin-conseil des Assurances Sociales[1]. Un deuxième fils François-Xavier naît en 1942.
Il est arrêté le 8 mars 1944 à la sortie du restaurant universitaire rue Montlosier lors d’une rafle organisée par les troupes d’occupation suite à un attentat. Conduit à la prison allemande de l’ancien 92ème Régiment d’Infanterie de Clermont-Ferrand, il est transféré au centre de transit de Compiègne où il est enregistré sous le n° 29934. D’après une enquête réalisée en 1952[2] « il a été établi que le docteur Tassy manifestait ouvertement et souvent, des sentiments violemment hostiles au Régime et à l’occupant ». Le 6 avril 1944 il est déporté dans le convoi I.199. Les conditions de transport : la soif, la faim, la promiscuité, accentuée après la mise à nu et le regroupement des hommes dans un nombre restreint de wagons suite à des tentatives d’évasion[3]. Ce convoi arrive le 8 avril à Mauthausen, Jean Tassy reçoit le matricule 63202. La période de quarantaine passée, il est affecté au Revier du camp principal où, d’après les témoignages d’Adam Louis et de Joüon, médecin de Nantes, il aurait soigné et tenté de sauver nombre de ses camarades : « il était attaché particulièrement à la chirurgie des phlegmons et ulcères que 60 à 70% des déportés avaient contractés« .
Le 23 juin 1944 il est au Kommando de Schwechat[4] (usine qui aurait fonctionné jusqu’au 13/07/1944) pour la fabrication des avions Heinkel. Le 24 juillet suivant il est transféré à l’usine d’armement AFA (toujours près de Vienne). Son décès intervient au camp central de Mauthausen le 13 avril 1945, soit quinze jours avant la libération du camp. Le 17 avril 2003 est inaugurée, à l’initiative du maire M. Defour, une rue du village de Lapte, Dr Tassy, mort en déportation[5].
Monique VÉZILIER
[1] Caen DAVCC, service historique de la Défense dossier Tassy Jean 21 P 659907
[2] DAVCC témoignage (152 814 jpg)
[3] Adeline Lee (Le convoi du 6 avril 1944 – Monument Mauthausen III), Les Français de Mauthausen : par-delà la foule de leurs noms, éditions Tallandier, Paris 2021
[4] https://campmauthausen.org/histoire/le-camp/camps-a-kommandos/
[5] Témoignage de Bruno Tassy
Sources :
RECHERCHEZ
Jean Tassy est né le 14 novembre 1912 à Alès dans le Gard où son père Abel exerce la profession d’artisan-ferronnier, sa mère se nomme Louise née Bascou. Après sa scolarité primaire et secondaire à Alès il fait ses études de médecine à Montpellier puis l’internat à Nîmes et c’est dans cette ville que le 14 avril 1936 il épouse Marie-Louise Gagnière, native du Puy (Haute Loire). Leur fils Bruno naît le 26 avril 1937 à Alès. En 1940 il est médecin dans le service de santé à Bitche (Moselle) sur la ligne Maginot. C’est dans ce secteur tenu par les troupes françaises jusqu’au 30 juin qu’il est blessé. Il est décoré de la médaille militaire.
Jean Tassy passe sa convalescence au Puy en Velay, après quoi il s’installe comme médecin de campagne à Lapte (Haute Loire). La pénurie de carburant et les difficultés de ravitaillement l’amènent à déménager pour la capitale de l’Auvergne, Clermont-Ferrand où il exerce la profession de médecin-conseil des Assurances Sociales[1]. Un deuxième fils François-Xavier naît en 1942.
Il est arrêté le 8 mars 1944 à la sortie du restaurant universitaire rue Montlosier lors d’une rafle organisée par les troupes d’occupation suite à un attentat. Conduit à la prison allemande de l’ancien 92ème Régiment d’Infanterie de Clermont-Ferrand, il est transféré au centre de transit de Compiègne où il est enregistré sous le n° 29934. D’après une enquête réalisée en 1952[2] « il a été établi que le docteur Tassy manifestait ouvertement et souvent, des sentiments violemment hostiles au Régime et à l’occupant ». Le 6 avril 1944 il est déporté dans le convoi I.199. Les conditions de transport : la soif, la faim, la promiscuité, accentuée après la mise à nu et le regroupement des hommes dans un nombre restreint de wagons suite à des tentatives d’évasion[3]. Ce convoi arrive le 8 avril à Mauthausen, Jean Tassy reçoit le matricule 63202. La période de quarantaine passée, il est affecté au Revier du camp principal où, d’après les témoignages d’Adam Louis et de Joüon, médecin de Nantes, il aurait soigné et tenté de sauver nombre de ses camarades : « il était attaché particulièrement à la chirurgie des phlegmons et ulcères que 60 à 70% des déportés avaient contractés« .
Le 23 juin 1944 il est au Kommando de Schwechat[4] (usine qui aurait fonctionné jusqu’au 13/07/1944) pour la fabrication des avions Heinkel. Le 24 juillet suivant il est transféré à l’usine d’armement AFA (toujours près de Vienne). Son décès intervient au camp central de Mauthausen le 13 avril 1945, soit quinze jours avant la libération du camp. Le 17 avril 2003 est inaugurée, à l’initiative du maire M. Defour, une rue du village de Lapte, Dr Tassy, mort en déportation[5].
Monique VÉZILIER
[1] Caen DAVCC, service historique de la Défense dossier Tassy Jean 21 P 659907
[2] DAVCC témoignage (152 814 jpg)
[3] Adeline Lee (Le convoi du 6 avril 1944 – Monument Mauthausen III), Les Français de Mauthausen : par-delà la foule de leurs noms, éditions Tallandier, Paris 2021
[4] https://campmauthausen.org/histoire/le-camp/camps-a-kommandos/
[5] Témoignage de Bruno Tassy
Sources :