TALOUARN Jacqueline

  • 52579 et 61777 Ravensbrück

  • Née le 2 mai 1921 à Ivry sur Seine

  • Décédée le 20 octobre 2014 à Barjac

Fille de Lucien Marnée, cimentier âgé de 34 ans et de Charlotte Petitbon âgée de 24 ans, elle a 2 soeurs dont une jumelle, Lucienne.  Jacqueline adhère à17 ans aux « Jeunes filles de France » (UJFF) organisation politique liée à la Fédération des jeunesses communistes de France et toujours en première ligne dans de nombreux combats.
Elle épouse le 2 août 1941 Jean Le Galleu, un résistant membre des FTPF depuis août 1941. Il est l’un des principaux responsables de la cellule communiste clandestine du quartier du Fort. Il est arrêté un mois après leur mariage par la police française, le 4 septembre 1941 pour infraction au décret du 6 septembre 1939 qui interdit le Parti communiste. Il est écroué à la prison de la Santé et condamné par la Cour d’appel de Paris à cinq ans de travaux forcés. Transféré trois jours après à la prison de Fresnes puis de Fontevrault et enfin au camp de Compiègne, il est déporté le 25 mars 1944 à Mauthausen (matricule 59958) où il participe à l’organisation de la résistance clandestine dans le camp. Libéré le 5 mai 1945, il revient en France, malade et très affaibli et décède deux ans plus tard. La rue qui porte son nom à Ivry sur Seine (par délibération du 31 janvier 1948) fut inaugurée le 9 janvier 1949 en présence de Maurice Thorez.

Elle distribue des tracts du Parti communiste et héberge le dénommé Vincent connu des services de police pour être un membre actif de l’organisation communiste de la Seine. Arrêtée à son domicile le 21 octobre 1943, Jacqueline est Inculpée d’infraction au décret du 26 septembre 1939 ordonnant la dissolution des organisations communistes. Elle est transférée à la Petite Roquette puis au Fort de Romainville le 07 août 1944, et sera déportée le 11 août 1944 à Ravensbrück. Transférée au Kommando de Holleischen (61177) à 25 kilomètres au sud de Pilsen, en Tchécoslovaquie et qui dépend du camp de Flossenbürg, elle y rencontrera Josette Roucaute[1] avec qui une solide amitié s’installera jusqu’à son décès. Le camp d’Holleischen est libéré le 3 mai 1945 par des partisans, et deux jours plus tard, pris en charge par les troupes américaines. Jusqu’à leur rapatriement dans leur pays d’origine, les détenues restent encore environ cinq semaines à Holleischen, où elles sont employées pour la fabrication d’armes et casernées dans les bâtiments opérationnels d’une ferme située entre les usines 1 et 2, à la lisière de la commune. Ce casernement dispose de son propre hôpital. Les granges, greniers à foin, écuries de la ferme sont aménagés pour le logement des détenues, et toutes les fenêtres, le portail d’entrée et les toits sont clôturés de barbelé électrifié. En août 1944, le camp d’Holleischen est surveillé par 64 membres de la Luftwaffe (Armée de l’Air), et 27 femmes gardiennes. Les gardiennes sont originaires en majorité des territoires allemands de Bohême, et ont été préalablement, sauf une, formées à Ravensbrück.[2]

Rapatrié par la Croix rouge le 29 mai 1945, son mari Jean Le Galleu décède le 24 décembre 1947.[3]

Elle épouse à Paris, Jean TALOUARN le 24 février 1951 (né en 1929 à St Cloud). Ils auront un fils Jean Yves né en 1951 et viendront s’installer à Barjac. Reconnue Déportée Résistante le 17 décembre 1959, Jacqueline n’a eu de cesse depuis de témoigner dans les établissements scolaires et de transmettre le devoir de mémoire. Elle est promue chevalier de la Légion d’Honneur le 30 avril 1984, puis élevée au grade d’Officier de la Légion d’honneur le 6 avril 2007. Ces insignes lui seront remis par Marie José Chombard de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, en présence de nombreux élus du département et du Préfet. La municipalité de Barjac, très reconnaissante, honore chaque année sa mémoire et a installé une plaque dans la cour de l’école à l’effigie de cette Résistante.

Jacqueline Talouarn décède le 20 octobre 2014 à Barjac.

Jean-Paul Boré


[1] Josette Roucaute M° 42191 RAVENSBRÜCK. Voir bio sur ce site

[2]Association des déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg et Kommandos

[3] Sources le Maitron https://maitron.fr/spip.php?article75024

Sources :

Archives Familiales. Témoignage de Claire Taragano. Témoignage d’Albert Taragano in brochure « Mémorial des déportés judéo-espagnols de France. Les judéo-espagnols à Nîmes pendant la seconde guerre mondiale, de Xavier Rothéa. Site Yad Vashem. Mémorial de la Shoah.

Photo : Laura Taragano en 1932 au mariage de son frère Maurice, extrait du site https://muestros-dezaparesidos.org/ (07/2022).

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

TALOUARN Jacqueline

  • 52579 et 61777 Ravensbrück

  • Née le 2 mai 1921 à Ivry sur Seine

  • Décédée le 20 octobre 2014 à Barjac

Fille de Lucien Marnée, cimentier âgé de 34 ans et de Charlotte Petitbon âgée de 24 ans, elle a 2 soeurs dont une jumelle, Lucienne.  Jacqueline adhère à17 ans aux « Jeunes filles de France » (UJFF) organisation politique liée à la Fédération des jeunesses communistes de France et toujours en première ligne dans de nombreux combats.
Elle épouse le 2 août 1941 Jean Le Galleu, un résistant membre des FTPF depuis août 1941. Il est l’un des principaux responsables de la cellule communiste clandestine du quartier du Fort. Il est arrêté un mois après leur mariage par la police française, le 4 septembre 1941 pour infraction au décret du 6 septembre 1939 qui interdit le Parti communiste. Il est écroué à la prison de la Santé et condamné par la Cour d’appel de Paris à cinq ans de travaux forcés. Transféré trois jours après à la prison de Fresnes puis de Fontevrault et enfin au camp de Compiègne, il est déporté le 25 mars 1944 à Mauthausen (matricule 59958) où il participe à l’organisation de la résistance clandestine dans le camp. Libéré le 5 mai 1945, il revient en France, malade et très affaibli et décède deux ans plus tard. La rue qui porte son nom à Ivry sur Seine (par délibération du 31 janvier 1948) fut inaugurée le 9 janvier 1949 en présence de Maurice Thorez.

Elle distribue des tracts du Parti communiste et héberge le dénommé Vincent connu des services de police pour être un membre actif de l’organisation communiste de la Seine. Arrêtée à son domicile le 21 octobre 1943, Jacqueline est Inculpée d’infraction au décret du 26 septembre 1939 ordonnant la dissolution des organisations communistes. Elle est transférée à la Petite Roquette puis au Fort de Romainville le 07 août 1944, et sera déportée le 11 août 1944 à Ravensbrück. Transférée au Kommando de Holleischen (61177) à 25 kilomètres au sud de Pilsen, en Tchécoslovaquie et qui dépend du camp de Flossenbürg, elle y rencontrera Josette Roucaute[1] avec qui une solide amitié s’installera jusqu’à son décès. Le camp d’Holleischen est libéré le 3 mai 1945 par des partisans, et deux jours plus tard, pris en charge par les troupes américaines. Jusqu’à leur rapatriement dans leur pays d’origine, les détenues restent encore environ cinq semaines à Holleischen, où elles sont employées pour la fabrication d’armes et casernées dans les bâtiments opérationnels d’une ferme située entre les usines 1 et 2, à la lisière de la commune. Ce casernement dispose de son propre hôpital. Les granges, greniers à foin, écuries de la ferme sont aménagés pour le logement des détenues, et toutes les fenêtres, le portail d’entrée et les toits sont clôturés de barbelé électrifié. En août 1944, le camp d’Holleischen est surveillé par 64 membres de la Luftwaffe (Armée de l’Air), et 27 femmes gardiennes. Les gardiennes sont originaires en majorité des territoires allemands de Bohême, et ont été préalablement, sauf une, formées à Ravensbrück.[2]

Rapatrié par la Croix rouge le 29 mai 1945, son mari Jean Le Galleu décède le 24 décembre 1947.[3]

Elle épouse à Paris, Jean TALOUARN le 24 février 1951 (né en 1929 à St Cloud). Ils auront un fils Jean Yves né en 1951 et viendront s’installer à Barjac. Reconnue Déportée Résistante le 17 décembre 1959, Jacqueline n’a eu de cesse depuis de témoigner dans les établissements scolaires et de transmettre le devoir de mémoire. Elle est promue chevalier de la Légion d’Honneur le 30 avril 1984, puis élevée au grade d’Officier de la Légion d’honneur le 6 avril 2007. Ces insignes lui seront remis par Marie José Chombard de Lauwe, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, en présence de nombreux élus du département et du Préfet. La municipalité de Barjac, très reconnaissante, honore chaque année sa mémoire et a installé une plaque dans la cour de l’école à l’effigie de cette Résistante.

Jacqueline Talouarn décède le 20 octobre 2014 à Barjac.

Jean-Paul Boré


[1] Josette Roucaute M° 42191 RAVENSBRÜCK. Voir bio sur ce site

[2]Association des déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg et Kommandos

[3] Sources le Maitron https://maitron.fr/spip.php?article75024

Sources :

Archives Familiales. Témoignage de Claire Taragano. Témoignage d’Albert Taragano in brochure « Mémorial des déportés judéo-espagnols de France. Les judéo-espagnols à Nîmes pendant la seconde guerre mondiale, de Xavier Rothéa. Site Yad Vashem. Mémorial de la Shoah.

Photo : Laura Taragano en 1932 au mariage de son frère Maurice, extrait du site https://muestros-dezaparesidos.org/ (07/2022).

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