SZATKOWNIK Sarah 

  • Auschwitz

  • Née le 6 septembre 1926 à Paris 12e

  • Décédée vers le 12 décembre 1943 à Auschwitz

     

Sarah Szatkownik naît à Paris 12e le 6 septembre 1926. Son père Pajsach/Paul Szatkownik, né le 30 mars 1894 à Varsovie (Pologne) émigre en France dès 1921 et se fixe dans la capitale. Le 4 juin 1925 il épouse à Paris 11ème une jeune polonaise de 24 ans, venue de Varsovie : Rywka Gitla Blauszyld (1). Le couple s’installe chez Pajsach, 106 rue Saint-Maur, dans le 11ème arrondissement. Sarah est leur seul enfant ; contrairement à ses parents, de nationalité polonaise, elle est française.

Durant les années 1930, Pasjach travaille comme cartonnier, ayant probablement ouvert son atelier au 19 rue Debelleyme, dans le 3ème arrondissement, où il habite alors avec les siens. Il est très lié avec la famille de son oncle Mordka/Mortche Szatkownik, arrivé à Paris avec sa femme et ses quatre enfants, peu avant la naissance de Sarah.

Au moment de l’Occupation, Sarah, restée dans la capitale avec ses parents, apprend auprès de son père le métier de cartonnier. Au cours de l’année 1941 sa mère meurt puis, à l’été 1942, son père est arrêté lors de la rafle du « Vel’ d’Hiv ». Il est déporté peu après par le convoi 9, du 22 juillet. Ayant réussi à échapper à la rafle, Sarah parvient à trouver asile à Nîmes, au mois d’octobre. Elle y rejoint un cousin de son père, Henry – fils de Mordka Szatkownik – qui vient juste d’épouser sa fiancée parisienne : Betty Galant. Les Galant qui louent à Nîmes une petite villa pour loger toute la famille, au 19 bis rue de la Servie, font une place pour Sarah.

Un mois à peine après son arrivée, les Allemands envahissent la zone libre. En mars 1943, la famille est avertie de l’imminence de rafles. Accompagnés de Sarah, les Galant au grand complet quittent précipitamment Nîmes pour Nice (Alpes-Maritimes) sous occupation italienne, beaucoup plus tolérante. Mais ils y sont tous arrêtés par les Italiens dès le 4 avril et assignés à résidence à Saint-Martin-Vésubie, au nord du département.

Installés à « l’Hôtel de la Gare », Sarah et sa famille d’adoption mènent une vie relativement plaisante. La principale contrainte est de se présenter deux fois par jour auprès des carabiniers. Cependant, en septembre 1943, des contacts avec la Résistance les avertissent de quitter de toute urgence Saint-Martin-Vésubie pour Cuneo (Italie) car la zone d’occupation italienne est sur le point de passer sous contrôle allemand. Les instructions précisent qu’après la longue traversée des Alpes à pied, un train les attendra pour les emmener à Rome où ils devraient pouvoir se fondre dans la population en attendant les Alliés.

En tout un millier de personnes, réparties en plusieurs groupes, entament ce voyage éprouvant passant par le col de Fenestre (Alpes-Martimes). Sarah, Henry – le cousin de son père -, et les Galant font partie du premier groupe. Hélas, peu avant Cuneo, dans le village italien de Borgo San Dalmazo, au lieu de partisans locaux, c’est la 12e Compagnie de Panzer Division qui les attend. Tout le monde est pris par les Allemands, sauf quelques rescapés qui arrivent à prévenir les groupes suivants.

Les quelques 300 prisonniers, dont Sarah, Henry Szatkownik et la famille Galant toute entière, sont internés à la caserne du village, avant d’être envoyés à Drancy. Ils y entrent le 23 novembre 1943 ; Sarah reçoit le matricule 8522. Avec toute sa famille d’accueil, elle est déportée par le convoi 64 du 7 décembre. Ils arrivent ensemble à destination trois jours plus tard. Sarah est probablement envoyée aussitôt à la chambre à gaz, à l’âge de 18 ans. La date de son décès sera administrativement fixée au 12 décembre 1943.

De son côté, son père passe par plusieurs camps avant d’être libéré le 11 mai 1945. Retourné vivre à Paris, il entreprend en 1959 les démarches pour faire reconnaître à sa fille le statut de déporté.

Le nom de Sarah Szatkownik figure sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah dalle 45, colonne 15, rangée 3.

Rédacteurs : Gérard Krebs et Éric Bernard

Sources :

Dossier Caen N° 21 P 679382

Etat civil Paris 11e (acte de mariage de Paul et Rywka N° 1382)

Mémorial de la Shoah

Archives Départementales du Gard, Fichier des juifs français et étrangers, cote 1W139

Notes :

(1) Dans le fichier des juifs du Gard, le patronyme de sa mère est retranscrit en « Blauchild »

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

SZATKOWNIK Sarah 

  • Auschwitz

  • Née le 6 septembre 1926 à Paris 12e

  • Décédée vers le 12 décembre 1943 à Auschwitz

     

Sarah Szatkownik naît à Paris 12e le 6 septembre 1926. Son père Pajsach/Paul Szatkownik, né le 30 mars 1894 à Varsovie (Pologne) émigre en France dès 1921 et se fixe dans la capitale. Le 4 juin 1925 il épouse à Paris 11ème une jeune polonaise de 24 ans, venue de Varsovie : Rywka Gitla Blauszyld (1). Le couple s’installe chez Pajsach, 106 rue Saint-Maur, dans le 11ème arrondissement. Sarah est leur seul enfant ; contrairement à ses parents, de nationalité polonaise, elle est française.

Durant les années 1930, Pasjach travaille comme cartonnier, ayant probablement ouvert son atelier au 19 rue Debelleyme, dans le 3ème arrondissement, où il habite alors avec les siens. Il est très lié avec la famille de son oncle Mordka/Mortche Szatkownik, arrivé à Paris avec sa femme et ses quatre enfants, peu avant la naissance de Sarah.

Au moment de l’Occupation, Sarah, restée dans la capitale avec ses parents, apprend auprès de son père le métier de cartonnier. Au cours de l’année 1941 sa mère meurt puis, à l’été 1942, son père est arrêté lors de la rafle du « Vel’ d’Hiv ». Il est déporté peu après par le convoi 9, du 22 juillet. Ayant réussi à échapper à la rafle, Sarah parvient à trouver asile à Nîmes, au mois d’octobre. Elle y rejoint un cousin de son père, Henry – fils de Mordka Szatkownik – qui vient juste d’épouser sa fiancée parisienne : Betty Galant. Les Galant qui louent à Nîmes une petite villa pour loger toute la famille, au 19 bis rue de la Servie, font une place pour Sarah.

Un mois à peine après son arrivée, les Allemands envahissent la zone libre. En mars 1943, la famille est avertie de l’imminence de rafles. Accompagnés de Sarah, les Galant au grand complet quittent précipitamment Nîmes pour Nice (Alpes-Maritimes) sous occupation italienne, beaucoup plus tolérante. Mais ils y sont tous arrêtés par les Italiens dès le 4 avril et assignés à résidence à Saint-Martin-Vésubie, au nord du département.

Installés à « l’Hôtel de la Gare », Sarah et sa famille d’adoption mènent une vie relativement plaisante. La principale contrainte est de se présenter deux fois par jour auprès des carabiniers. Cependant, en septembre 1943, des contacts avec la Résistance les avertissent de quitter de toute urgence Saint-Martin-Vésubie pour Cuneo (Italie) car la zone d’occupation italienne est sur le point de passer sous contrôle allemand. Les instructions précisent qu’après la longue traversée des Alpes à pied, un train les attendra pour les emmener à Rome où ils devraient pouvoir se fondre dans la population en attendant les Alliés.

En tout un millier de personnes, réparties en plusieurs groupes, entament ce voyage éprouvant passant par le col de Fenestre (Alpes-Martimes). Sarah, Henry – le cousin de son père -, et les Galant font partie du premier groupe. Hélas, peu avant Cuneo, dans le village italien de Borgo San Dalmazo, au lieu de partisans locaux, c’est la 12e Compagnie de Panzer Division qui les attend. Tout le monde est pris par les Allemands, sauf quelques rescapés qui arrivent à prévenir les groupes suivants.

Les quelques 300 prisonniers, dont Sarah, Henry Szatkownik et la famille Galant toute entière, sont internés à la caserne du village, avant d’être envoyés à Drancy. Ils y entrent le 23 novembre 1943 ; Sarah reçoit le matricule 8522. Avec toute sa famille d’accueil, elle est déportée par le convoi 64 du 7 décembre. Ils arrivent ensemble à destination trois jours plus tard. Sarah est probablement envoyée aussitôt à la chambre à gaz, à l’âge de 18 ans. La date de son décès sera administrativement fixée au 12 décembre 1943.

De son côté, son père passe par plusieurs camps avant d’être libéré le 11 mai 1945. Retourné vivre à Paris, il entreprend en 1959 les démarches pour faire reconnaître à sa fille le statut de déporté.

Le nom de Sarah Szatkownik figure sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah dalle 45, colonne 15, rangée 3.

Rédacteurs : Gérard Krebs et Éric Bernard

Sources :

Dossier Caen N° 21 P 679382

Etat civil Paris 11e (acte de mariage de Paul et Rywka N° 1382)

Mémorial de la Shoah

Archives Départementales du Gard, Fichier des juifs français et étrangers, cote 1W139

Notes :

(1) Dans le fichier des juifs du Gard, le patronyme de sa mère est retranscrit en « Blauchild »

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