RECHERCHEZ
Après avoir quitté la Pologne sans regrets, la famille de Hilda se retrouve à Anvers en Belgique, mais six mois plus tard les panzers de Wehrmacht fondent sur Anvers. Les 18 membres de la famille et des voisins fuient avec le concours de la Croix Rouge avant que le décompte administratif des juifs les rende indésirables. C’est ainsi que la famille se retrouve à Nîmes[1].
Par l’intermédiaire des réseaux nîmois la famille loue un appartement dans un immeuble en centre-ville, rue des Lombard près des halles. En zone dite libre les juifs ne sont pas obligés de porter l’étoile jaune, tissu de l’infamie. Hilda est inscrite comme polonaise en classe de 4°B2 au lycée de jeunes filles de Feuchères. Son frère Symcha âgé de 17 ans s’engage dans les éclaireurs israélites de France sous le prénom de Jimmy. La vie semble renaitre malgré les difficultés de ravitaillement mais hélas les rafles débutent à Paris le 14 mai 1941 puis le 16 juillet 1942 ; 13152 juifs dont 4115 enfants sont arrêtés par 4500 policiers et gendarmes. En zone libre c’est l’administration française qui se charge directement de l’organisation des rafles. Le 25 août 1942, à la veille du déclenchement des grandes rafles[2] dans les villes du sud de la France, le frère d’Hilda, Symcha, est prévenu par Pierre Simon, son chef de troupe au sein des Éclaireurs israélite de France. Il peut se cacher, alors que le reste de la famille ne pense pas être danger, persuadé que l’on n’arrête pas les femmes et les enfants[3], malgré les informations apportées par les pasteurs locaux et Pierre Simon.[4]
Hilda, sa mère et le reste de la famille seront raflés le 26 août 1942 transportés au Camp des Milles près d’Aix en Provence puis à Drancy en direction d’Auschwitz le 7 septembre 42 dans le convoi n°29[5] avec 100 enfants sur les mille déportés du train. 59 hommes sont sélectionnés pour des travaux forcés et tatoués des numéros 63164 à 63222, 52 femmes sont tatouées des numéros 19243 à 19294. Les 889 autres déportés sont gazés dès leur arrivée au camp. Selon l’historien Serge Klarsfeld, on dénombrait 34 rescapés de ce convoi en 1945, tous des hommes.
Eva et Elie Guiraud, qui ont recueilli Symcha ont été reconnus comme « Justes parmi les Nations ». A ce titre, l’Etat d’Israël leur a remis une médaille gravée à leur nom et leur patronyme est inscrits sur le mur d’honneur du Jardin des « Justes parmi les Nations » de Yad Vashem, à Jérusalem.[6]
NB : Des pierres d’achoppement ont été placées précisément à l’endroit où vécue la famille Szafran à Borgerhout (Anvers) en 2022.
Jean-Paul Boré
[1] Nîmes offre l’asile à de nombreux réfugiés ; la population passe de 90 000 à 200 000.
[2] Lors de conférence de Wannsee à Berlin en janvier 42 les nazis exigent 1 1000 personnes. Bousquet va se charger de la besogne. Laval refuse les protestations des pasteurs en particulier Boegner et même les enfants de moins de 16 seront arrêtés et déportés
[3] Témoignage de famille Puech ayant recueillie Symcha http://www.ajpn.org/juste-Helene-Puech-2286.html
[4] http://www.ajpn.org/personne-Symcha-Szafran-860.html Symcha est alors pris en charge par la famille Boissier, viticulteurs à Caveirac qu’ils présentent comme un cousin.
[5] https://www.ushmm.org/online/hsv/person_view.php?PersonId=5371160
[6] Midi-Libre le 13/06/2012
Sources :
-Mémorial de la Shoah Paris
-Site Yad Vashem
-Témoignage de M. Jablonsky, confirmé par S. Klarsfeld et publié en partie dans le Figaro du 12 mai 2009, rapporté par Stéphane Amélineau, professeur documentaliste au Collège-Lycée St Joseph de Château-Thierry in « Enquêtes et enseignements d’un professeur documentaliste ». Titre de sa contribution : Sur les traces du convoi 51 du 6 mars 1943 : Drancy-Sobibor-Majdanek. Accessible sur Internet.
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Après avoir quitté la Pologne sans regrets, la famille de Hilda se retrouve à Anvers en Belgique, mais six mois plus tard les panzers de Wehrmacht fondent sur Anvers. Les 18 membres de la famille et des voisins fuient avec le concours de la Croix Rouge avant que le décompte administratif des juifs les rende indésirables. C’est ainsi que la famille se retrouve à Nîmes[1].
Par l’intermédiaire des réseaux nîmois la famille loue un appartement dans un immeuble en centre-ville, rue des Lombard près des halles. En zone dite libre les juifs ne sont pas obligés de porter l’étoile jaune, tissu de l’infamie. Hilda est inscrite comme polonaise en classe de 4°B2 au lycée de jeunes filles de Feuchères. Son frère Symcha âgé de 17 ans s’engage dans les éclaireurs israélites de France sous le prénom de Jimmy. La vie semble renaitre malgré les difficultés de ravitaillement mais hélas les rafles débutent à Paris le 14 mai 1941 puis le 16 juillet 1942 ; 13152 juifs dont 4115 enfants sont arrêtés par 4500 policiers et gendarmes. En zone libre c’est l’administration française qui se charge directement de l’organisation des rafles. Le 25 août 1942, à la veille du déclenchement des grandes rafles[2] dans les villes du sud de la France, le frère d’Hilda, Symcha, est prévenu par Pierre Simon, son chef de troupe au sein des Éclaireurs israélite de France. Il peut se cacher, alors que le reste de la famille ne pense pas être danger, persuadé que l’on n’arrête pas les femmes et les enfants[3], malgré les informations apportées par les pasteurs locaux et Pierre Simon.[4]
Hilda, sa mère et le reste de la famille seront raflés le 26 août 1942 transportés au Camp des Milles près d’Aix en Provence puis à Drancy en direction d’Auschwitz le 7 septembre 42 dans le convoi n°29[5] avec 100 enfants sur les mille déportés du train. 59 hommes sont sélectionnés pour des travaux forcés et tatoués des numéros 63164 à 63222, 52 femmes sont tatouées des numéros 19243 à 19294. Les 889 autres déportés sont gazés dès leur arrivée au camp. Selon l’historien Serge Klarsfeld, on dénombrait 34 rescapés de ce convoi en 1945, tous des hommes.
Eva et Elie Guiraud, qui ont recueilli Symcha ont été reconnus comme « Justes parmi les Nations ». A ce titre, l’Etat d’Israël leur a remis une médaille gravée à leur nom et leur patronyme est inscrits sur le mur d’honneur du Jardin des « Justes parmi les Nations » de Yad Vashem, à Jérusalem.[6]
NB : Des pierres d’achoppement ont été placées précisément à l’endroit où vécue la famille Szafran à Borgerhout (Anvers) en 2022.
Jean-Paul Boré
[1] Nîmes offre l’asile à de nombreux réfugiés ; la population passe de 90 000 à 200 000.
[2] Lors de conférence de Wannsee à Berlin en janvier 42 les nazis exigent 1 1000 personnes. Bousquet va se charger de la besogne. Laval refuse les protestations des pasteurs en particulier Boegner et même les enfants de moins de 16 seront arrêtés et déportés
[3] Témoignage de famille Puech ayant recueillie Symcha http://www.ajpn.org/juste-Helene-Puech-2286.html
[4] http://www.ajpn.org/personne-Symcha-Szafran-860.html Symcha est alors pris en charge par la famille Boissier, viticulteurs à Caveirac qu’ils présentent comme un cousin.
[5] https://www.ushmm.org/online/hsv/person_view.php?PersonId=5371160
[6] Midi-Libre le 13/06/2012
Sources :
-Mémorial de la Shoah Paris
-Site Yad Vashem
-Témoignage de M. Jablonsky, confirmé par S. Klarsfeld et publié en partie dans le Figaro du 12 mai 2009, rapporté par Stéphane Amélineau, professeur documentaliste au Collège-Lycée St Joseph de Château-Thierry in « Enquêtes et enseignements d’un professeur documentaliste ». Titre de sa contribution : Sur les traces du convoi 51 du 6 mars 1943 : Drancy-Sobibor-Majdanek. Accessible sur Internet.