RECHERCHEZ
Fils aîné de Joseph SPIEGEL (1858- ?), commerçant, et d’Henriette HAAS (1854-1928), Simon SPIEGEL est né au sein d’une famille de confession juive le 18 septembre 1883 à 20h30 en son domicile, à Issenheim, dans le Haut-Rhin en Alsace.
Simon se retrouve rapidement à la tête d’une grande fratrie composée de cinq sœurs et d’un frère :
Zoé (1885-1967), Florine (1886- ?), Aline (1887-1959), Céline (1889- ?), Jeanne (1890-1965) et Théodore, René (1891-1941) tous né.e.s à Issenheim. Le 26 mai 1921 à Guebwiller, Simon se marie avec Henriette, Lucie KAHN, de confession juive, née le 31 mars 1895 de Matias KAHN et de Pauline, Berthe BLOCH à Guebwiller. De cette union sont nés deux garçons à Mulhouse : Pierre, Mathieu né le 30 mars 1922 et Jean né le 13 septembre 1925. La petite famille habite au 20 rue de la Sinne à Mulhouse où Simon est négociant en Draperies et Nouveautés en Gros. Suite à la nazification de l’Alsace en juin 1940, la famille SPIEGEL est expulsée et se réfugie dans le Gard, zone libre de la France. Le 5 juillet, Simon emménage dans son domicile de refuge à Nîmes, 1 rue Formi, avec son épouse, ses enfants, sa belle-mère ainsi que sa belle-sœur Marguerite KAHN (1892-1974). Il y retrouve son frère et trois de ses sœurs (Zoé, Aline et Jeanne) accompagnés de leurs familles respectives. Ses enfants s’inscrivent au Lycée de Garçons de Nîmes, l’actuel Lycée Alphonse DAUDET.
Suite à la loi de Vichy du 2 juin 1941 obligeant les Juifs de la France entière à se faire recenser, tous les membres de la famille de Simon SPIEGEL vont se déclarer israélites au Commissariat. En revanche, l’inscription de la mention « Juif » imposée par le gouvernement de Vichy en décembre 1942, n’est pas inscrite sur les cartes d’identité et d’alimentation de la famille SPIEGEL. Le 13 juillet 1941, Simon déclare par courrier au préfet du Gard qu’il reconnaît être considéré comme personne juive ainsi que les autres membres de sa famille. Il est français de vieille souche ainsi que sa femme et sa famille. Même ses ascendants vivant en Alsace en 1784 figurent au recensement des Juifs effectué par le roi Louis XVI. Après son expulsion d’Alsace, il a repris son activité avec les moyens dont il disposait au 1er janvier 1941 à son domicile nîmois. Il précise aussi qu’il est copropriétaire avec son frère de deux immeubles situés à Mulhouse qui ont été saisis par les autorités allemandes. Une partie de ses valeurs et capitaux mobiliers sont saisies en Alsace-Lorraine et l’autre partie se trouve bloquée en zone occupée.
Dès novembre 1942, au moment où la politique antisémite s’aggrave simultanément à la disparition de la zone libre, Simon et sa famille commencent à être traqués. Accompagné de son fils Jean, il fuit Nîmes pour tenter de rejoindre la Suisse. Après un contrôle d’identité à la sortie de la gare d’Annemasse, Simon et Jean sont arrêtés par la Gestapo le 30 décembre 1942 aux portes de la Suisse. Ils sont alors internés à Chalon-sur-Saône, puis au camp de Drancy le 5 janvier 1943, puis transférés au baraquement n°9 du camp de Beaune-La-Rolande le 9 mars 1943, réintégrés au camp de Drancy le 23 mars 1943 et déportés le 25 mars 1943 au camp de concentration de Sobibor. Entre temps, Georges BERNHEIM (1879-1956), le mari de sa sœur Jeanne, adresse une lettre au directeur général de l’Union générale des israélites de France afin d’obtenir leur libération. Malgré cette tentative, Simon SPIEGEL et son fils sont transportés dans le convoi 53 emportant 1008 personnes vers le centre de mise à mort de Sobibor. Le 29 mars 1943, un jour après son arrivée au camp, Simon est gazé à 59,5 ans, la veille des 21 ans de son fils Pierre et l’avant-veille de l’anniversaire de son épouse
En mémoire de Simon SPIEGEL, son nom a été inscrit sur plusieurs plaques commémoratives dans Nîmes : au Mémorial Gardois de la Déportation et à la Synagogue.
Karin LAUTIER
Son nom est gravé sur le mur du Mémorial de la Shoah : dalle 44, colonne 15, rangée 2
Rédactrices : Inès MALLET, Iris GUIGONIS, Alice MARGERIT, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes 2022-2023. Travail basé sur les recherches et le travail de Prunelle PINA & Bonnie NAUROY, élèves de Terminale en 2021-2022. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin et Anne Brugère.
Sources :
Archives Départementales du Gard à Nîmes
Archives Municipales de Mulhouse dans le Haut-Rhin
Service d’Archives d’Alsace à Colmar
AFMD (Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation)
Mémorial de la Shoah
Yad VASHEM
Les Juifs à Nîmes et dans le Gard durant la Deuxième Guerre mondiale de 1939 à 1944 (Docteur Lucien SIMON)
RECHERCHEZ
Fils aîné de Joseph SPIEGEL (1858- ?), commerçant, et d’Henriette HAAS (1854-1928), Simon SPIEGEL est né au sein d’une famille de confession juive le 18 septembre 1883 à 20h30 en son domicile, à Issenheim, dans le Haut-Rhin en Alsace.
Simon se retrouve rapidement à la tête d’une grande fratrie composée de cinq sœurs et d’un frère :
Zoé (1885-1967), Florine (1886- ?), Aline (1887-1959), Céline (1889- ?), Jeanne (1890-1965) et Théodore, René (1891-1941) tous né.e.s à Issenheim. Le 26 mai 1921 à Guebwiller, Simon se marie avec Henriette, Lucie KAHN, de confession juive, née le 31 mars 1895 de Matias KAHN et de Pauline, Berthe BLOCH à Guebwiller. De cette union sont nés deux garçons à Mulhouse : Pierre, Mathieu né le 30 mars 1922 et Jean né le 13 septembre 1925. La petite famille habite au 20 rue de la Sinne à Mulhouse où Simon est négociant en Draperies et Nouveautés en Gros. Suite à la nazification de l’Alsace en juin 1940, la famille SPIEGEL est expulsée et se réfugie dans le Gard, zone libre de la France. Le 5 juillet, Simon emménage dans son domicile de refuge à Nîmes, 1 rue Formi, avec son épouse, ses enfants, sa belle-mère ainsi que sa belle-sœur Marguerite KAHN (1892-1974). Il y retrouve son frère et trois de ses sœurs (Zoé, Aline et Jeanne) accompagnés de leurs familles respectives. Ses enfants s’inscrivent au Lycée de Garçons de Nîmes, l’actuel Lycée Alphonse DAUDET.
Suite à la loi de Vichy du 2 juin 1941 obligeant les Juifs de la France entière à se faire recenser, tous les membres de la famille de Simon SPIEGEL vont se déclarer israélites au Commissariat. En revanche, l’inscription de la mention « Juif » imposée par le gouvernement de Vichy en décembre 1942, n’est pas inscrite sur les cartes d’identité et d’alimentation de la famille SPIEGEL. Le 13 juillet 1941, Simon déclare par courrier au préfet du Gard qu’il reconnaît être considéré comme personne juive ainsi que les autres membres de sa famille. Il est français de vieille souche ainsi que sa femme et sa famille. Même ses ascendants vivant en Alsace en 1784 figurent au recensement des Juifs effectué par le roi Louis XVI. Après son expulsion d’Alsace, il a repris son activité avec les moyens dont il disposait au 1er janvier 1941 à son domicile nîmois. Il précise aussi qu’il est copropriétaire avec son frère de deux immeubles situés à Mulhouse qui ont été saisis par les autorités allemandes. Une partie de ses valeurs et capitaux mobiliers sont saisies en Alsace-Lorraine et l’autre partie se trouve bloquée en zone occupée.
Dès novembre 1942, au moment où la politique antisémite s’aggrave simultanément à la disparition de la zone libre, Simon et sa famille commencent à être traqués. Accompagné de son fils Jean, il fuit Nîmes pour tenter de rejoindre la Suisse. Après un contrôle d’identité à la sortie de la gare d’Annemasse, Simon et Jean sont arrêtés par la Gestapo le 30 décembre 1942 aux portes de la Suisse. Ils sont alors internés à Chalon-sur-Saône, puis au camp de Drancy le 5 janvier 1943, puis transférés au baraquement n°9 du camp de Beaune-La-Rolande le 9 mars 1943, réintégrés au camp de Drancy le 23 mars 1943 et déportés le 25 mars 1943 au camp de concentration de Sobibor. Entre temps, Georges BERNHEIM (1879-1956), le mari de sa sœur Jeanne, adresse une lettre au directeur général de l’Union générale des israélites de France afin d’obtenir leur libération. Malgré cette tentative, Simon SPIEGEL et son fils sont transportés dans le convoi 53 emportant 1008 personnes vers le centre de mise à mort de Sobibor. Le 29 mars 1943, un jour après son arrivée au camp, Simon est gazé à 59,5 ans, la veille des 21 ans de son fils Pierre et l’avant-veille de l’anniversaire de son épouse
En mémoire de Simon SPIEGEL, son nom a été inscrit sur plusieurs plaques commémoratives dans Nîmes : au Mémorial Gardois de la Déportation et à la Synagogue.
Karin LAUTIER
Son nom est gravé sur le mur du Mémorial de la Shoah : dalle 44, colonne 15, rangée 2
Rédactrices : Inès MALLET, Iris GUIGONIS, Alice MARGERIT, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes 2022-2023. Travail basé sur les recherches et le travail de Prunelle PINA & Bonnie NAUROY, élèves de Terminale en 2021-2022. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin et Anne Brugère.
Sources :
Archives Départementales du Gard à Nîmes
Archives Municipales de Mulhouse dans le Haut-Rhin
Service d’Archives d’Alsace à Colmar
AFMD (Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation)
Mémorial de la Shoah
Yad VASHEM
Les Juifs à Nîmes et dans le Gard durant la Deuxième Guerre mondiale de 1939 à 1944 (Docteur Lucien SIMON)