Oskar Singer naît dans l’empire Austro-Hongrois, en Moravie du Sud à Pohrlitz le 5 novembre 1893. Il est le fils de Bernhard et de Schomburg Jeanne.

Gertrud Silberstein née à Vienne le 21 octobre 1900 est la fille de Emil et de Clotilde Schnepp. Oskar Singer et Gertrud Silberstein se marient dans une synagogue de Vienne le 10 juillet 1930, ils ont une fille Johanna qui naît dans cette ville le 13 juillet 1931. La famille Singer arrive en France le 3 septembre 1938 à Paris et loge dans différents meublés. Le 24 janvier 1939 ils sont à Nice dans les Alpes-Maritimes : première domiciliation inscrite sur la carte d’alimentation, 5 rue Lamartine chez M. Garnero, puis du 5 août 1940 au 10 août 1941 au 10 bld Risso chez M. Moraglia. Le 2 décembre 1941 une carte pour étranger valable jusqu’au 2 septembre 1944 porte une nouvelle adresse, 33 boulevard de la République chez M. Matte.

Oskar et Gertrud sont à Nîmes en août 1942. Gertrud est domiciliée 1 rue Emile Jamais, Oskar loge au Nouvel Hôtel, boulevard Amiral Courbet : élément de sécurité ou/et divorce (noté sur un document). Ils sont arrêtés à leur domicile « le mercredi 26 août 1942 lors de la première vague d’arrestations de Juifs étrangers menée à Nîmes conjointement par la Gendarmerie et la police française. Hommes, femmes et enfants sont regroupés dans la salle Canto Cigalo, au 1 avenue général Leclerc, au début de la route d’Arles. Cette rafle s’est déroulée dans des conditions scandaleuses et la brutalité avec laquelle elle s’est effectuée a suscité l’indignation des églises protestantes. » (Aimé Bonifas).

Transférés ensuite au camp de regroupement des Milles près d’Aix-en-Provence le 31 août 1942, ils arrivent à Drancy le 6 septembre 1942 d’où ils sont déportés dans le convoi 29 qui quitte Drancy le 7 septembre 1942. Oskar est déclaré décédé le 12 septembre 1942 à Auschwitz. La date de la mort de Gertrud n’est pas connue.

Des démarches effectuées sur la disparition de Oskar et de Gertrud Singer, il ressort que leur fille Johanna a été mise sous tutelle et placée par l’Office départemental des Anciens Combattants de la Seine et habite chez Madame Wagner 4 rue Notre Dame des Victoires à Paris le 28 janvier 1948. Des démarches similaires ont aussi été effectuées par Évelyne Silberstein, tante de Johanna.

Monique VEZILIER

Sources :

-DAVCC Caen dossier n°21 P 539 372
-DAVCC Caen Singer Gertrud n° 21 P 539 357
-Aimé Bonifas « Les Protestants Nîmois durant les Années Noires 1940-1944 » 1993, Max Chaleil Éditeur, Presses du Languedoc, p.57