SIMON Lucien

  • 30624 Buchenwald

  • Né le 10 septembre 1917 à Nouziers (Creuse)

  • Décédé le 18 mars 1944 à Buchenwald

Lucien Simon est né le 10 septembre 1917 à Nouziers dans la Creuse. Il est le fils de Henri Paul Simon, cultivateur, mobilisé dans le 169èmerégiment d’infanterie, et d’Alphonsine Anna Joséphine Print, journalière agricole. Ses parents se sont mariés le 27 juin 1914 à Aigurande dans l’Indre. Le couple a deux enfants, Albert Henri, né le 20 août 1916 à Nouziers et Lucien, né l’année suivante quelques jours seulement avant le décès de son père, le 15 septembre 1917 au plateau de Caurières à Bezonvaux dans la Meuse. Il devient pupille de la Nation par jugement du Tribunal de Chambon du 27 juin 1919. Il est de religion catholique. Lors du recensement de 1926, Lucien vit avec sa mère et sa grand-mère paternelle. Lors du recensement de 1936, il habite chez sa mère et il est représentant de commerce. Pendant la guerre, il est célibataire et cultivateur dans son village natal. Il est blessé en 1940 au front. Il quitte son village en 1942 pour aller travailler comme manœuvre à la poudrerie de Bergerac en Dordogne puis à l’Union forestière du Gard. Il rejoint en mai 1943 le maquis d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.

Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche) et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération (Fernand Borgne et Emile Berrière).

Lucien Simon fait partie des prisonniers. Il est interné à Alès du 2 au 14 juillet puis à l’école de Grézan à Nîmes jusqu’au 10 août, à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre et enfin à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281), André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Elie Croutier (matricule 31019), Jean Delacourt (matricule 31258), André Deleuze (matricule 31275†), Henry Evrard (matricule 31238†), Paul Ferrier (matricule 31159), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Jean Olive (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.

Lucien Simon est affecté au Block 17 à Buchenwald avec André Audemard, André Deleuze et Raymond Louche. D’après la liste de son convoi de déportation et le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, il est envoyé au Kommando de Dora le 3 janvier 1944. Il y décède le 10 mars 1944 à l’âge de 26 ans. Cependant son acte de décès transcrit le 18 juin 1946 par la mairie de Nouziers fixe sa mort au 18 mars 1944 à Buchenwald tout comme le site Mémoire des Hommes. Une attestation de Louis Gerbier explique qu’il est décédé le 18 mars 1944 à Buchenwald au Block 17.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 539 223, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Lucien Simon.

Dossier Arolsen.

EC (Nouziers) en ligne.

Matricule n°1044 de Simon Henri Paul, classe 1908, centre de Guéret, site internet des Archives départementales de la Creuse.

Recensement de la population de Nouziers en 1926, site internet des Archives départementales, p.3.

Recensement de la population de Nouziers en 1936, site internet des Archives départementales, p.2.

CA 1 524, AD Gard, Libération. 1944-1945.

Site internet Mémoire des hommes, base des morts en déportation.

Laurent Thiery, « Simon Lucien » in Laurent Thiery (dir.), Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.2 100.

René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.25-42.

Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.

Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.

Site internet Résistance en Cévennes :

http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

SIMON Lucien

  • 30624 Buchenwald

  • Né le 10 septembre 1917 à Nouziers (Creuse)

  • Décédé le 18 mars 1944 à Buchenwald

Lucien Simon est né le 10 septembre 1917 à Nouziers dans la Creuse. Il est le fils de Henri Paul Simon, cultivateur, mobilisé dans le 169èmerégiment d’infanterie, et d’Alphonsine Anna Joséphine Print, journalière agricole. Ses parents se sont mariés le 27 juin 1914 à Aigurande dans l’Indre. Le couple a deux enfants, Albert Henri, né le 20 août 1916 à Nouziers et Lucien, né l’année suivante quelques jours seulement avant le décès de son père, le 15 septembre 1917 au plateau de Caurières à Bezonvaux dans la Meuse. Il devient pupille de la Nation par jugement du Tribunal de Chambon du 27 juin 1919. Il est de religion catholique. Lors du recensement de 1926, Lucien vit avec sa mère et sa grand-mère paternelle. Lors du recensement de 1936, il habite chez sa mère et il est représentant de commerce. Pendant la guerre, il est célibataire et cultivateur dans son village natal. Il est blessé en 1940 au front. Il quitte son village en 1942 pour aller travailler comme manœuvre à la poudrerie de Bergerac en Dordogne puis à l’Union forestière du Gard. Il rejoint en mai 1943 le maquis d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.

Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche) et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération (Fernand Borgne et Emile Berrière).

Lucien Simon fait partie des prisonniers. Il est interné à Alès du 2 au 14 juillet puis à l’école de Grézan à Nîmes jusqu’au 10 août, à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre et enfin à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281), André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Elie Croutier (matricule 31019), Jean Delacourt (matricule 31258), André Deleuze (matricule 31275†), Henry Evrard (matricule 31238†), Paul Ferrier (matricule 31159), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Jean Olive (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.

Lucien Simon est affecté au Block 17 à Buchenwald avec André Audemard, André Deleuze et Raymond Louche. D’après la liste de son convoi de déportation et le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, il est envoyé au Kommando de Dora le 3 janvier 1944. Il y décède le 10 mars 1944 à l’âge de 26 ans. Cependant son acte de décès transcrit le 18 juin 1946 par la mairie de Nouziers fixe sa mort au 18 mars 1944 à Buchenwald tout comme le site Mémoire des Hommes. Une attestation de Louis Gerbier explique qu’il est décédé le 18 mars 1944 à Buchenwald au Block 17.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 539 223, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Lucien Simon.

Dossier Arolsen.

EC (Nouziers) en ligne.

Matricule n°1044 de Simon Henri Paul, classe 1908, centre de Guéret, site internet des Archives départementales de la Creuse.

Recensement de la population de Nouziers en 1926, site internet des Archives départementales, p.3.

Recensement de la population de Nouziers en 1936, site internet des Archives départementales, p.2.

CA 1 524, AD Gard, Libération. 1944-1945.

Site internet Mémoire des hommes, base des morts en déportation.

Laurent Thiery, « Simon Lucien » in Laurent Thiery (dir.), Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.2 100.

René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.25-42.

Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.

Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.

Site internet Résistance en Cévennes :

http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html

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