RECHERCHEZ
Maurice Schiff est né le 15 juin 1939 à Paris 12ème. Il est raflé avec toute sa famille lors de la Rafle du Vel’ d’Hiv du 1 juillet 1942, à l’âge de trois ans. Son père avait déjà été déporté. Il n’est cependant pas déporté à Plithviers, Drancy et Auschwitz, comme le reste de sa famille[i]. Il est logé dans l’hôpital Rothschild à Neuilly-sur-Seine, dépendant de l’U.G.I.F., du 9 septembre 1942 au 27 avril 1943 pour soigner une blessure provoquée par un coup de crosse d’un gendarme français [ii]. Le 27 avril, des membres de la résistance intérieure, Marcelle et Raymonde Parenti, arrivent à le faire rayer de la liste des déportables, grâce à Mme Wolf, membre de l’U.G.I.F. . Il est accueilli par la famille Parenti, un couple de Français israélites eux-mêmes (originaires de Constantine en Algérie[iii]) jusqu’à la fin de la guerre et même au-delà. Maurice Schiff se considère comme un « miraculé ». Il s’installe à Privas et écrit de nombreux livres sur son histoire[iv], dont « Histoire d’un bambin juif sous l’occupation nazie »[v].
Après la guerre, Raymond et Marcelle PARENTI, ses sauveurs, le surnommeront « Maurice la Baraka » car, quelque part, il leur a également porté chance. En effet, habitant en plein cœur de Paris derrière l’opéra Garnier et les Galeries Lafayette, rue Taitbout, ils sont maintes fois inquiétés, mais sans être arrétés[vi].
Seul son père Hillel est rentré des camps d’extermination. Près de 60 membres de leur famille périra dans la Shoah. Mais, malgré leur sort commun, l’enfant et son père ne se comprennent pas[vii].
A l’école non plus ce n’est facile, avec discrimination envers, non seulement les Juifs et les enfants dits de couleur (comme si le blanc n’en était pas une), mais aussi vis-à-vis des gosses issus de l’immigration (Italiens, Espagnols, Polonais, Nord Africains, Turcs…). Ses meilleurs amis s’appellent Joseph Arconte le Guadeloupéen, Ali Chenouini l’Algérien, Farès, Sarahoui. Mais aussi, quand même, Bourgeois, Francis Rousseau, Caron, Jeannotat[viii].
Malgré les affres de la vie, le « bambin » surmonte toutes les épreuves et construit sa vie avec Annie, originaire du sud algérois qui lui donne deux beaux enfants : Fabrice et Sonia. Il a trois petits-enfants, Anaïs et Rachel, côté de Sonia, ainsi que Justine chez son fils Fabrice[ix]. Pendant sa période active, il travaille comme électronicien, ingénieur de ventes et responsable de points de ventes (Paris puis Lyon), ainsi que conseiller en gestion de Patrimoine et journaliste[x].
Maurice conserve malgré tout de sérieuses séquelles physiques et psychologiques de son passé. Il obtient la carte d’Interné politique, suite à l’avis de la Commission Nationale des Déportés et Internés Politiques réunie le 22 juin 2000. Serge Klarsfeld, le célèbre chasseur de nazis, doute longtemps de la véracité de son histoire, pensant qu’il a été soustrait dès l’arrivée au vélodrome, comme ce fut le cas de plusieurs gosses. Il faudra la pugnacité, et la patience, de Maurice pour que Serge Klarsfeld se décide à effectuer des recherches dans son impressionnante documentation de microfilms. Maurice lui est reconnaissant d’avoir finalement effectué ces recherches. Auparavant, le 13 juin 1997, il témoigne devant les caméras de Steven Spielberg président de « Survivors of the Shoah », visual history foundation. Il milite ou est membre sympathisant au sein d’associations : UNADIF-FNDIR 07, trésorier ; AFMD 07, Vice-président 07 ; ONAC 07, membre actif des commissions Mémoire & Solidarité ; Représentant des FFDJF & AAIDFCD ; Sympathisant des FTP-MOI Rhône-Alpes (Carmagnole Liberté) & des guérilleros FFI Espagnols ; Membre du jury ardéchois pour le Concours National de la Résistance & de la Déportation (CNRD), etc.[xi].
[i] Le Dauphiné libéré du 15 juillet 2000
[ii] Lettre de Maurice Schiff au Ministère de la Défense du 20 août 2000
[iii] Editions-harmattan.fr
[iv] Le Dauphiné libéré du 15 juillet 2000
[v] Schiff, Maurice, Histoire d’un bambin juif sous l’occupation nazie, L’Harmattan, 1993
[vi] Editions-harmattan.fr
[vii] Maurice Schiff, dit Momo la Baraka, https://www.e-tribune.fr/
[viii] Editions-harmattan.fr
[ix] Ibid.
[x] https://copainsdavant.linternaute.com/
[xi] Editions-harmattan.fr
Sources :
Dossier SHD Caen
Mission française de la croix rouge – dossier du 31 octobre 1957
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978Mémorial de la Shoah
https://www.alemannia-judaica.de/oberaltertheim_synagoge.htm)
RECHERCHEZ
Maurice Schiff est né le 15 juin 1939 à Paris 12ème. Il est raflé avec toute sa famille lors de la Rafle du Vel’ d’Hiv du 1 juillet 1942, à l’âge de trois ans. Son père avait déjà été déporté. Il n’est cependant pas déporté à Plithviers, Drancy et Auschwitz, comme le reste de sa famille[i]. Il est logé dans l’hôpital Rothschild à Neuilly-sur-Seine, dépendant de l’U.G.I.F., du 9 septembre 1942 au 27 avril 1943 pour soigner une blessure provoquée par un coup de crosse d’un gendarme français [ii]. Le 27 avril, des membres de la résistance intérieure, Marcelle et Raymonde Parenti, arrivent à le faire rayer de la liste des déportables, grâce à Mme Wolf, membre de l’U.G.I.F. . Il est accueilli par la famille Parenti, un couple de Français israélites eux-mêmes (originaires de Constantine en Algérie[iii]) jusqu’à la fin de la guerre et même au-delà. Maurice Schiff se considère comme un « miraculé ». Il s’installe à Privas et écrit de nombreux livres sur son histoire[iv], dont « Histoire d’un bambin juif sous l’occupation nazie »[v].
Après la guerre, Raymond et Marcelle PARENTI, ses sauveurs, le surnommeront « Maurice la Baraka » car, quelque part, il leur a également porté chance. En effet, habitant en plein cœur de Paris derrière l’opéra Garnier et les Galeries Lafayette, rue Taitbout, ils sont maintes fois inquiétés, mais sans être arrétés[vi].
Seul son père Hillel est rentré des camps d’extermination. Près de 60 membres de leur famille périra dans la Shoah. Mais, malgré leur sort commun, l’enfant et son père ne se comprennent pas[vii].
A l’école non plus ce n’est facile, avec discrimination envers, non seulement les Juifs et les enfants dits de couleur (comme si le blanc n’en était pas une), mais aussi vis-à-vis des gosses issus de l’immigration (Italiens, Espagnols, Polonais, Nord Africains, Turcs…). Ses meilleurs amis s’appellent Joseph Arconte le Guadeloupéen, Ali Chenouini l’Algérien, Farès, Sarahoui. Mais aussi, quand même, Bourgeois, Francis Rousseau, Caron, Jeannotat[viii].
Malgré les affres de la vie, le « bambin » surmonte toutes les épreuves et construit sa vie avec Annie, originaire du sud algérois qui lui donne deux beaux enfants : Fabrice et Sonia. Il a trois petits-enfants, Anaïs et Rachel, côté de Sonia, ainsi que Justine chez son fils Fabrice[ix]. Pendant sa période active, il travaille comme électronicien, ingénieur de ventes et responsable de points de ventes (Paris puis Lyon), ainsi que conseiller en gestion de Patrimoine et journaliste[x].
Maurice conserve malgré tout de sérieuses séquelles physiques et psychologiques de son passé. Il obtient la carte d’Interné politique, suite à l’avis de la Commission Nationale des Déportés et Internés Politiques réunie le 22 juin 2000. Serge Klarsfeld, le célèbre chasseur de nazis, doute longtemps de la véracité de son histoire, pensant qu’il a été soustrait dès l’arrivée au vélodrome, comme ce fut le cas de plusieurs gosses. Il faudra la pugnacité, et la patience, de Maurice pour que Serge Klarsfeld se décide à effectuer des recherches dans son impressionnante documentation de microfilms. Maurice lui est reconnaissant d’avoir finalement effectué ces recherches. Auparavant, le 13 juin 1997, il témoigne devant les caméras de Steven Spielberg président de « Survivors of the Shoah », visual history foundation. Il milite ou est membre sympathisant au sein d’associations : UNADIF-FNDIR 07, trésorier ; AFMD 07, Vice-président 07 ; ONAC 07, membre actif des commissions Mémoire & Solidarité ; Représentant des FFDJF & AAIDFCD ; Sympathisant des FTP-MOI Rhône-Alpes (Carmagnole Liberté) & des guérilleros FFI Espagnols ; Membre du jury ardéchois pour le Concours National de la Résistance & de la Déportation (CNRD), etc.[xi].
[i] Le Dauphiné libéré du 15 juillet 2000
[ii] Lettre de Maurice Schiff au Ministère de la Défense du 20 août 2000
[iii] Editions-harmattan.fr
[iv] Le Dauphiné libéré du 15 juillet 2000
[v] Schiff, Maurice, Histoire d’un bambin juif sous l’occupation nazie, L’Harmattan, 1993
[vi] Editions-harmattan.fr
[vii] Maurice Schiff, dit Momo la Baraka, https://www.e-tribune.fr/
[viii] Editions-harmattan.fr
[ix] Ibid.
[x] https://copainsdavant.linternaute.com/
[xi] Editions-harmattan.fr
Sources :
Dossier SHD Caen
Mission française de la croix rouge – dossier du 31 octobre 1957
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978Mémorial de la Shoah
https://www.alemannia-judaica.de/oberaltertheim_synagoge.htm)