RECHERCHEZ
Hans est le fils de Ludwig Schiff et d’Emilie Leipsen. Le 12 juin 1927 à Vienne, il épouse Anna, Bertha Mits, fille de Stephan Mits et de Marie Souleitner. Hans Schiff est ingénieur chimiste de profession. Après l’Anschluss du 12 mars 1938, les persécutions antisémites redoublent de violence ; l’administration de la communauté juive (IKG) est contrainte d’inciter les juifs à émigrer. Hans et son épouse choisissent vraisemblablement d’émigrer en Italie car sa proximité, sa politique à l’égard des Juifs en font une destination pour bien des Juifs d’Europe centrale. En janvier 1939 Mussolini ordonne de faciliter la sortie des Juifs, les autorités italiennes les aident activement en leur fournissant « des indications qui leur permettent de trouver « des passeurs » dont le signalement leur est donné. Les réfugiés reçoivent également des adresses utiles en France, en particulier celle de la synagogue niçoise de la rue Gustave Deloye »
Hans et Anna Schiff arrivent en France le 24 mars 1939 et le 5 mai à Nice, Hans fait une demande de carte d’identité pour étranger, ils logent chez M. Dubois au 12 boulevard des Italiens. En juin 1940, fuyant le conflit avec l’Italie, ils quittent Nice et se réfugient en zone non occupée dans le Gard. C’est dans la plaine de la Vaunage à quelques kilomètres au sud-ouest de Nîmes qu’ils vont être hébergés par Charles Couton, notaire honoraire et maire de Clarensac. La Vaunage est une terre de tradition de gauche républicaine et laïque majoritairement protestante ; pour preuve, en 1941 cinq sur neuf des conseils municipaux de la Vaunage sont dissous par le préfet. Les pasteurs sont très actifs dans l’aide aux réfugiés, notamment aux juifs et les aident à trouver des refuges. Hans Schiff fait partie de ces immigrés allemands devenus « indésirables » et enrôlés dans les CTE (Compagnies de travailleurs étrangers) qui deviennent les GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers). Rattaché au camp de Langlade, il est soumis au contrôle et peut travailler ailleurs. En avril 1942 des convocations arrivent dans les mairies, les GTE doivent réintégrer le dépôt central. Hans Schiff part habiter Nîmes, villa Daudet. C’est là qu’il est arrêté le 23 août 1942, conduit au camp de GTE Beaucaire pour être transféré au camp des Milles près d’Aix-en-Provence, camp de transit pour le centre de regroupement des israélites de Drancy où il arrive le 6 septembre. Il est déporté le 7 septembre depuis Drancy, gare du Bourget, dans le convoi 29 qui arrive à Auschwitz le 9 septembre. La date officielle de sa mort le 12 septembre 1942.
Son épouse Anna est domiciliée à Clarensac jusqu’en 1946, puis habite à Nîmes rue Fresque jusqu’en 1952. Elle se remarie et habite au 7 rue des Frères Mineurs en 1954, c’est alors qu’elle fait des démarches pour la reconnaissance de la déportation et de la disparition de Hans Schiff.
Anna, Bertha Arnaud ex Schiff émigre ensuite aux États-Unis et vit à New York d’où elle fait une autre démarche pour obtenir un certificat précisant l’internement de son mari en France.
Monique Vézilier
Sources :
– DAVCC Caen dossier de déporté de Hans Schiff 21P 536 842
– https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-
– https://journals.openedition.org/remi/ L’Italie fasciste et l’émigration clandestine des réfugiés juifs en France (1939-1940)
– Eveline & Yvan Brès « Un maquis d’antifascistes allemands en France » 1942-1944″ Les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur août 1987
RECHERCHEZ
Hans est le fils de Ludwig Schiff et d’Emilie Leipsen. Le 12 juin 1927 à Vienne, il épouse Anna, Bertha Mits, fille de Stephan Mits et de Marie Souleitner. Hans Schiff est ingénieur chimiste de profession. Après l’Anschluss du 12 mars 1938, les persécutions antisémites redoublent de violence ; l’administration de la communauté juive (IKG) est contrainte d’inciter les juifs à émigrer. Hans et son épouse choisissent vraisemblablement d’émigrer en Italie car sa proximité, sa politique à l’égard des Juifs en font une destination pour bien des Juifs d’Europe centrale. En janvier 1939 Mussolini ordonne de faciliter la sortie des Juifs, les autorités italiennes les aident activement en leur fournissant « des indications qui leur permettent de trouver « des passeurs » dont le signalement leur est donné. Les réfugiés reçoivent également des adresses utiles en France, en particulier celle de la synagogue niçoise de la rue Gustave Deloye »
Hans et Anna Schiff arrivent en France le 24 mars 1939 et le 5 mai à Nice, Hans fait une demande de carte d’identité pour étranger, ils logent chez M. Dubois au 12 boulevard des Italiens. En juin 1940, fuyant le conflit avec l’Italie, ils quittent Nice et se réfugient en zone non occupée dans le Gard. C’est dans la plaine de la Vaunage à quelques kilomètres au sud-ouest de Nîmes qu’ils vont être hébergés par Charles Couton, notaire honoraire et maire de Clarensac. La Vaunage est une terre de tradition de gauche républicaine et laïque majoritairement protestante ; pour preuve, en 1941 cinq sur neuf des conseils municipaux de la Vaunage sont dissous par le préfet. Les pasteurs sont très actifs dans l’aide aux réfugiés, notamment aux juifs et les aident à trouver des refuges. Hans Schiff fait partie de ces immigrés allemands devenus « indésirables » et enrôlés dans les CTE (Compagnies de travailleurs étrangers) qui deviennent les GTE (Groupement de Travailleurs Etrangers). Rattaché au camp de Langlade, il est soumis au contrôle et peut travailler ailleurs. En avril 1942 des convocations arrivent dans les mairies, les GTE doivent réintégrer le dépôt central. Hans Schiff part habiter Nîmes, villa Daudet. C’est là qu’il est arrêté le 23 août 1942, conduit au camp de GTE Beaucaire pour être transféré au camp des Milles près d’Aix-en-Provence, camp de transit pour le centre de regroupement des israélites de Drancy où il arrive le 6 septembre. Il est déporté le 7 septembre depuis Drancy, gare du Bourget, dans le convoi 29 qui arrive à Auschwitz le 9 septembre. La date officielle de sa mort le 12 septembre 1942.
Son épouse Anna est domiciliée à Clarensac jusqu’en 1946, puis habite à Nîmes rue Fresque jusqu’en 1952. Elle se remarie et habite au 7 rue des Frères Mineurs en 1954, c’est alors qu’elle fait des démarches pour la reconnaissance de la déportation et de la disparition de Hans Schiff.
Anna, Bertha Arnaud ex Schiff émigre ensuite aux États-Unis et vit à New York d’où elle fait une autre démarche pour obtenir un certificat précisant l’internement de son mari en France.
Monique Vézilier
Sources :
– DAVCC Caen dossier de déporté de Hans Schiff 21P 536 842
– https://www.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-
– https://journals.openedition.org/remi/ L’Italie fasciste et l’émigration clandestine des réfugiés juifs en France (1939-1940)
– Eveline & Yvan Brès « Un maquis d’antifascistes allemands en France » 1942-1944″ Les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur août 1987