SCHACHTER Alexandre

  • Auschwitz

  • Né le 3 décembre 1907 à Selce (Tchécoslovaquie)

  • Décédé le 11 décembre 1943 à Auschwitz

Né le 3 décembre 1907 à Selce (Tchécoslovaquie) Il épouse Amélie BERNER née le 7 décembre 1908 à Ardov (Tchécoslovaquie).
Il est « Ministre officiant[i] » et devient français par naturalisation le 17 juin 1935. Il aura deux enfants : Liliane épouse Lieberman née le 9 février 1934 à Cernay (Haut Rhin) et Ernest né le 11 juin 1935 à Cernay (haut Rhin). Celui-ci sera accusé d’insoumission pour avoir quitté la France et vivre aux USA. Il fera les recherches et démarches en 1958 pour faire reconnaitre la déportation de ses parents.

Afin de fuir les persécutions antisémites il se réfugie avec son épouse, dans le Gard en 1940 (lieu non connu). Ils sont arrêtés hôtel de Rivoli à Nice 47 rue Pastorelli (Alpes Maritimes) et envoyés au centre de regroupement des israélites à Drancy le 6 novembre 1943, lui sous le matricule 7640. Son carnet de fouille 19/48 stipule la spoliation de 1020 francs – 300€ en valeur 2023- ainsi qu’une bague avec pierre. Il est déporté à Auschwitz par convoi 63[ii] du 17 décembre, où il est assassiné.

Comme pour son épouse déportée dans les mêmes conditions, la date officielle de son décès est fixée par le Journal officiel 0287 du 11 décembre 2013 à la date du 22 décembre 1943.

André Francisco


[i] Désigné parfois sous l’appellation « chantre » ou le « Ministre-officiant », le hazzan est un personnage emblématique du judaïsme. Porteur de la tradition chantée de sa synagogue, et chargé de l’enseigner aux enfants, il représente pour les fidèles un point d’ancrage identitaire extrêmement fort.

[ii] Le convoi 63 part de la gare de Bobigny le 17 décembre 1943 emportant avec lui 848 Juifs. L’embarquement en gare de Bobigny est effectué en présence d’Alois Brunner qui opère lui-même la fouille de certains bagages. Serge Smulevic, alors âgé de 22 ans, relate une scène particulièrement cruelle sur le quai de la gare :« Brunner nous tient un discours, traduit instantanément par un civil, pour nous avertir que si quelqu’un tentait de s’évader, tous les autres occupants du wagon seraient exécutés. De même il nous avertissait qu’il était interdit d’emporter dans ses bagages tout couteau ou autre objet pointu en métal, permettant éventuellement d’attaquer le plancher du wagon, et qu’il était encore temps de les remettre spontanément. Et il se mit à ouvrir au hasard, des bagages et sacs à provisions. Il s’arrêta devant mon ami François Sandler, se pencha et ouvrit son sac et se mit à le fouiller. En sortit un petit couteau à éplucher des pommes de terre. Se releva, un sourire sarcastique aux lèvres et approcha le petit couteau des yeux de mon ami François, allant à toute vitesse d’un œil à l’autre, comme s’il allait les lui crever. Et tout à coup, d’un geste précis et rapide lui trancha plus de la moitié de l’oreille gauche. L’image de cette oreille qui pendait, je n’ai jamais réussi à l’oublier. ».
Le convoi 63 arrive à Auschwitz le 20 décembre 1943 où 233 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 169735 à 169967. Seulement 112 femmes sont sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros 72323 à 72434. Plus de 500 personnes sont gazées à l’arrivée ou succombent pendant le trajet.


Sources :

Archives Caen – dossier 21 P 671 020
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Base de données centrale des victimes de la Shoah

 

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

SCHACHTER Alexandre

  • Auschwitz

  • Né le 3 décembre 1907 à Selce (Tchécoslovaquie)

  • Décédé le 11 décembre 1943 à Auschwitz

Né le 3 décembre 1907 à Selce (Tchécoslovaquie) Il épouse Amélie BERNER née le 7 décembre 1908 à Ardov (Tchécoslovaquie).
Il est « Ministre officiant[i] » et devient français par naturalisation le 17 juin 1935. Il aura deux enfants : Liliane épouse Lieberman née le 9 février 1934 à Cernay (Haut Rhin) et Ernest né le 11 juin 1935 à Cernay (haut Rhin). Celui-ci sera accusé d’insoumission pour avoir quitté la France et vivre aux USA. Il fera les recherches et démarches en 1958 pour faire reconnaitre la déportation de ses parents.

Afin de fuir les persécutions antisémites il se réfugie avec son épouse, dans le Gard en 1940 (lieu non connu). Ils sont arrêtés hôtel de Rivoli à Nice 47 rue Pastorelli (Alpes Maritimes) et envoyés au centre de regroupement des israélites à Drancy le 6 novembre 1943, lui sous le matricule 7640. Son carnet de fouille 19/48 stipule la spoliation de 1020 francs – 300€ en valeur 2023- ainsi qu’une bague avec pierre. Il est déporté à Auschwitz par convoi 63[ii] du 17 décembre, où il est assassiné.

Comme pour son épouse déportée dans les mêmes conditions, la date officielle de son décès est fixée par le Journal officiel 0287 du 11 décembre 2013 à la date du 22 décembre 1943.

André Francisco


[i] Désigné parfois sous l’appellation « chantre » ou le « Ministre-officiant », le hazzan est un personnage emblématique du judaïsme. Porteur de la tradition chantée de sa synagogue, et chargé de l’enseigner aux enfants, il représente pour les fidèles un point d’ancrage identitaire extrêmement fort.

[ii] Le convoi 63 part de la gare de Bobigny le 17 décembre 1943 emportant avec lui 848 Juifs. L’embarquement en gare de Bobigny est effectué en présence d’Alois Brunner qui opère lui-même la fouille de certains bagages. Serge Smulevic, alors âgé de 22 ans, relate une scène particulièrement cruelle sur le quai de la gare :« Brunner nous tient un discours, traduit instantanément par un civil, pour nous avertir que si quelqu’un tentait de s’évader, tous les autres occupants du wagon seraient exécutés. De même il nous avertissait qu’il était interdit d’emporter dans ses bagages tout couteau ou autre objet pointu en métal, permettant éventuellement d’attaquer le plancher du wagon, et qu’il était encore temps de les remettre spontanément. Et il se mit à ouvrir au hasard, des bagages et sacs à provisions. Il s’arrêta devant mon ami François Sandler, se pencha et ouvrit son sac et se mit à le fouiller. En sortit un petit couteau à éplucher des pommes de terre. Se releva, un sourire sarcastique aux lèvres et approcha le petit couteau des yeux de mon ami François, allant à toute vitesse d’un œil à l’autre, comme s’il allait les lui crever. Et tout à coup, d’un geste précis et rapide lui trancha plus de la moitié de l’oreille gauche. L’image de cette oreille qui pendait, je n’ai jamais réussi à l’oublier. ».
Le convoi 63 arrive à Auschwitz le 20 décembre 1943 où 233 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 169735 à 169967. Seulement 112 femmes sont sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros 72323 à 72434. Plus de 500 personnes sont gazées à l’arrivée ou succombent pendant le trajet.


Sources :

Archives Caen – dossier 21 P 671 020
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Base de données centrale des victimes de la Shoah

 

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