SARNET Raoul

  • 78910 Buchenwald

  • Né le 13 août 1906 à St Gilles

  • Fusillé lors d’une marche de la mort le 16 avril 1945 à Oberaudenhain

Raoul Antoine Sarnet est né le 13 août 1906 à Saint-Gilles dans le Gard. Il est le fils de Bernard Sarnet, employé de commerce, et d’Elise Arnaud, sans profession. Lors du recensement de 1911, il réside à Arles, rue de la République. Son père est alors comptable et il a deux fils. Raoul Sarnet obtient le brevet de préparation militaire élémentaire dans la subdivision de Nîmes. Le 15 octobre 1929, il est incorporé au 21ème régiment d’Infanterie. Il est nommé au grade de caporal-chef le 16 avril 1930 et quelques mois plus tard au grade de sergent, le 1er décembre. Il se rengage pour deux ans devant l’intendant militaire de Chaumont en Haute-Marne dans le même régiment le 22 janvier 1931. Il habite à Chaumont lorsqu’il se marie le 24 octobre 1931 à Euzet-les-Bains dans le Gard avec Lucie Germaine Joffre. Il se rengage de nouveau pour 18 mois le 27 janvier 1933. En octobre de la même année, il est admis dans le corps des sous-officiers de carrière. Il a une fille, Josiane, née le 3 décembre 1934 à Chaumont. Il devient sergent-chef le 11 avril 1936 puis adjudant le 1er décembre 1938. Le 16 octobre 1939, il est affecté au Grand Quartier général à la compagnie hippomobile. L’article 4 de la convention d’armistice du 22 juin 1940 stipule que « les forces armées françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de cette obligation les troupes nécessaires au maintien de l’ordre intérieur. Leurs effectifs et leurs armes seront déterminés par l’Allemagne ou par l’Italie respectivement ». Des modalités ultérieures limitent les effectifs de l’armée de terre à environ 100 000 hommes en zone libre. Cette armée d’armistice doit par conséquent se réorganiser et réduire ses effectifs pour correspondre aux exigences allemandes et italiennes : démobilisations, réduction du nombre d’engagés, congés d’armistice pour des officiers, abaissements de l’âge de départ à la retraite, reclassements dans des administrations, etc. Ainsi, l’unité de Raoul Sarnet est dissoute le 1er juillet 1940. A ce moment-là, il est transféré au dépôt d’Infanterie 162. Il passe au régiment de l’Hérault le 1er août 1940, au 8ème régiment d’Infanterie le 28 août et au 2ème bataillon le 15 octobre. Il est promu au grade d’adjudant-chef par décision ministérielle du 3 décembre 1941. Par cette décision, il mute au 1er régiment d’Infanterie. Cette mutation est finalement annulée quelques jours plus tard, le 9 janvier 1942, et Raoul Sarnet reste au 8ème régiment d’Infanterie. A la suite de l’invasion de la zone libre par l’armée allemande le 11 novembre 1942, l’armée d’armistice est dissoute le 27 novembre. Raoul Sarnet vit à Montpellier au 4 allée des Arts. Il rejoint la Résistance le 1er janvier 1943 au sein de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA). Il transporte des armes et des appareils de TSF. Il est le chef de la boîte aux lettres de l’Hérault et agent de liaison entre les responsables des divers secteurs de l’ORA et le colonel Guillot, chef de l’ORA de la région R3 (Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales). Dans son dossier de déporté, plusieurs documents mentionnent qu’il est chef du personnel ou chef des services au CGOC de Montpellier au moment de son arrestation qui a lieu chez lui par la Gestapo le 24 mai 1944. Il est interné à la prison militaire de Montpellier puis à partir du 1er août au camp de Compiègne (numéro 47238). Il est déporté le 17 août à Buchenwald dans un convoi comprenant 1 255 hommes dont plusieurs Gardois comme André Chavanier (matricule 80975†), Pierre Daudet (matricule 78930†), Léon Freychet (matricule 78961), Etienne Giran (matricule 78551†), Georges Milhe (matricule 78998†), Jacques Mouton (matricule 81036), Maurice Nègre (matricule 81505), Jean Reyss (matricule 78814), Pierre Soutoul (matricule 78913), Auguste Vedrenne (matricule 78972), Arthur Vigne (matricule 78758) et Wladyslaw Zawadski (matricule 80970). Le convoi arrive à destination le 21 août. Raoul Sarnet est affecté au Kommando de Neu Stassfurt. Il travaille avec environ 500 autres déportés à l’installation d’une usine souterraine dans une ancienne mine de sel à 460 mètres sous terre. Lors de l’évacuation du Kommando face à l’avancée de l’armée américaine, il est fusillé pendant les marches de la mort par les SS à Oberaudenhain près de Leipzig le 16 avril 1945 à l’âge de 38 ans. Il a été inhumé dans la tombe 12 du cimetière communal comme le constatent la commission française et les forces armées soviétiques en 1948. A titre posthume, il reçoit la médaille de la Résistance en 1946 et la Croix de guerre avec étoile de bronze. Après la guerre, ses services dans la Résistance ont été homologués avec le grade d’adjudant-chef. Une rue de Saint-Gilles porte son nom. Une plaque en sa mémoire a été inaugurée le 26 avril 2025 dans cette rue.

Marilyne Andréo 

Additif du 13 avril 2025 de Paul BADRE – Président du comité St Gilles et petite Camargue du Souvenir Français :

–          après la débâcle des armées françaises, il rejoint l’armée d’armistice au régiment de l’Hérault puis au 8e RI en août 1940. Après l’invasion de la zone libre en novembre 1942 et la dissolution de l’Armée d’Armistice, il rejoint la Résistance avec l’état-major du régiment le 1er janvier 1943 au sein de l’ORA 
–          Il est déclaré « mort pour la France » le 17 avril 1945 (transcription à Paris le 31 janvier 1946) ;
–          A titre posthume, il reçoit également les insignes de chevalier de la Légion d’honneur par le décret du 12 avril 1951 pour faits exceptionnels de guerre et de résistance ;
–          Il est réintégré au corps au grade de sous-lieutenant (Journal Officiel du 19 mars 1946 – liste n°2 des officiers d’active, déportés, rapatriés ou disparus classés par le jury d’honneur) ;
–          Tombe n°12 au cimetière municipal d’Oberaudenhain en 1946 – constat de la commission française et des forces armées soviétiques en 1948.
–          Repose effectivement au caveau familial.

Sources :

21 P 670 297, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Sarnet Raoul.

21 P 151 723, DAVCC Caen, Dossier de décès de Sarnet Raoul.

Dossier Arolsen.

Photo : remise par Paul BADRE – St Gilles

« Le Kommando de Neu Stassfurt » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et Kommandos.

https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-neu-stassfurt/

Convention d’armistice du 22 juin 1940 sur le site internet de la Digithèque MJP (matériaux juridiques et politiques) de l’université de Perpignan.

https://mjp.univ-perp.fr/france/1940armistice.htm

« Saint-Gilles camp militaire de la Seconde Guerre mondiale, et plaque en hommage à Raoul Sarnet » sur le site internet d’Objectif Gard, articlé publié le 26 avril 2025.

https://www.objectifgard.com/gard/nimes/saint-gilles-camp-militaire-de-la-seconde-guerre-mondiale-et-plaque-en-hommage-a-raoul-sarnet-146318.php

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SARNET Raoul

  • 78910 Buchenwald

  • Né le 13 août 1906 à St Gilles

  • Fusillé lors d’une marche de la mort le 16 avril 1945 à Oberaudenhain

Raoul Antoine Sarnet est né le 13 août 1906 à Saint-Gilles dans le Gard. Il est le fils de Bernard Sarnet, employé de commerce, et d’Elise Arnaud, sans profession. Lors du recensement de 1911, il réside à Arles, rue de la République. Son père est alors comptable et il a deux fils. Raoul Sarnet obtient le brevet de préparation militaire élémentaire dans la subdivision de Nîmes. Le 15 octobre 1929, il est incorporé au 21ème régiment d’Infanterie. Il est nommé au grade de caporal-chef le 16 avril 1930 et quelques mois plus tard au grade de sergent, le 1er décembre. Il se rengage pour deux ans devant l’intendant militaire de Chaumont en Haute-Marne dans le même régiment le 22 janvier 1931. Il habite à Chaumont lorsqu’il se marie le 24 octobre 1931 à Euzet-les-Bains dans le Gard avec Lucie Germaine Joffre. Il se rengage de nouveau pour 18 mois le 27 janvier 1933. En octobre de la même année, il est admis dans le corps des sous-officiers de carrière. Il a une fille, Josiane, née le 3 décembre 1934 à Chaumont. Il devient sergent-chef le 11 avril 1936 puis adjudant le 1er décembre 1938. Le 16 octobre 1939, il est affecté au Grand Quartier général à la compagnie hippomobile. L’article 4 de la convention d’armistice du 22 juin 1940 stipule que « les forces armées françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de cette obligation les troupes nécessaires au maintien de l’ordre intérieur. Leurs effectifs et leurs armes seront déterminés par l’Allemagne ou par l’Italie respectivement ». Des modalités ultérieures limitent les effectifs de l’armée de terre à environ 100 000 hommes en zone libre. Cette armée d’armistice doit par conséquent se réorganiser et réduire ses effectifs pour correspondre aux exigences allemandes et italiennes : démobilisations, réduction du nombre d’engagés, congés d’armistice pour des officiers, abaissements de l’âge de départ à la retraite, reclassements dans des administrations, etc. Ainsi, l’unité de Raoul Sarnet est dissoute le 1er juillet 1940. A ce moment-là, il est transféré au dépôt d’Infanterie 162. Il passe au régiment de l’Hérault le 1er août 1940, au 8ème régiment d’Infanterie le 28 août et au 2ème bataillon le 15 octobre. Il est promu au grade d’adjudant-chef par décision ministérielle du 3 décembre 1941. Par cette décision, il mute au 1er régiment d’Infanterie. Cette mutation est finalement annulée quelques jours plus tard, le 9 janvier 1942, et Raoul Sarnet reste au 8ème régiment d’Infanterie. A la suite de l’invasion de la zone libre par l’armée allemande le 11 novembre 1942, l’armée d’armistice est dissoute le 27 novembre. Raoul Sarnet vit à Montpellier au 4 allée des Arts. Il rejoint la Résistance le 1er janvier 1943 au sein de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA). Il transporte des armes et des appareils de TSF. Il est le chef de la boîte aux lettres de l’Hérault et agent de liaison entre les responsables des divers secteurs de l’ORA et le colonel Guillot, chef de l’ORA de la région R3 (Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère et Pyrénées-Orientales). Dans son dossier de déporté, plusieurs documents mentionnent qu’il est chef du personnel ou chef des services au CGOC de Montpellier au moment de son arrestation qui a lieu chez lui par la Gestapo le 24 mai 1944. Il est interné à la prison militaire de Montpellier puis à partir du 1er août au camp de Compiègne (numéro 47238). Il est déporté le 17 août à Buchenwald dans un convoi comprenant 1 255 hommes dont plusieurs Gardois comme André Chavanier (matricule 80975†), Pierre Daudet (matricule 78930†), Léon Freychet (matricule 78961), Etienne Giran (matricule 78551†), Georges Milhe (matricule 78998†), Jacques Mouton (matricule 81036), Maurice Nègre (matricule 81505), Jean Reyss (matricule 78814), Pierre Soutoul (matricule 78913), Auguste Vedrenne (matricule 78972), Arthur Vigne (matricule 78758) et Wladyslaw Zawadski (matricule 80970). Le convoi arrive à destination le 21 août. Raoul Sarnet est affecté au Kommando de Neu Stassfurt. Il travaille avec environ 500 autres déportés à l’installation d’une usine souterraine dans une ancienne mine de sel à 460 mètres sous terre. Lors de l’évacuation du Kommando face à l’avancée de l’armée américaine, il est fusillé pendant les marches de la mort par les SS à Oberaudenhain près de Leipzig le 16 avril 1945 à l’âge de 38 ans. Il a été inhumé dans la tombe 12 du cimetière communal comme le constatent la commission française et les forces armées soviétiques en 1948. A titre posthume, il reçoit la médaille de la Résistance en 1946 et la Croix de guerre avec étoile de bronze. Après la guerre, ses services dans la Résistance ont été homologués avec le grade d’adjudant-chef. Une rue de Saint-Gilles porte son nom. Une plaque en sa mémoire a été inaugurée le 26 avril 2025 dans cette rue.

Marilyne Andréo 

Additif du 13 avril 2025 de Paul BADRE – Président du comité St Gilles et petite Camargue du Souvenir Français :

–          après la débâcle des armées françaises, il rejoint l’armée d’armistice au régiment de l’Hérault puis au 8e RI en août 1940. Après l’invasion de la zone libre en novembre 1942 et la dissolution de l’Armée d’Armistice, il rejoint la Résistance avec l’état-major du régiment le 1er janvier 1943 au sein de l’ORA 
–          Il est déclaré « mort pour la France » le 17 avril 1945 (transcription à Paris le 31 janvier 1946) ;
–          A titre posthume, il reçoit également les insignes de chevalier de la Légion d’honneur par le décret du 12 avril 1951 pour faits exceptionnels de guerre et de résistance ;
–          Il est réintégré au corps au grade de sous-lieutenant (Journal Officiel du 19 mars 1946 – liste n°2 des officiers d’active, déportés, rapatriés ou disparus classés par le jury d’honneur) ;
–          Tombe n°12 au cimetière municipal d’Oberaudenhain en 1946 – constat de la commission française et des forces armées soviétiques en 1948.
–          Repose effectivement au caveau familial.

Sources :

21 P 670 297, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Sarnet Raoul.

21 P 151 723, DAVCC Caen, Dossier de décès de Sarnet Raoul.

Dossier Arolsen.

Photo : remise par Paul BADRE – St Gilles

« Le Kommando de Neu Stassfurt » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et Kommandos.

https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-neu-stassfurt/

Convention d’armistice du 22 juin 1940 sur le site internet de la Digithèque MJP (matériaux juridiques et politiques) de l’université de Perpignan.

https://mjp.univ-perp.fr/france/1940armistice.htm

« Saint-Gilles camp militaire de la Seconde Guerre mondiale, et plaque en hommage à Raoul Sarnet » sur le site internet d’Objectif Gard, articlé publié le 26 avril 2025.

https://www.objectifgard.com/gard/nimes/saint-gilles-camp-militaire-de-la-seconde-guerre-mondiale-et-plaque-en-hommage-a-raoul-sarnet-146318.php

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