RECHERCHEZ
Il est le fils de Claude, limonadier âgé de 28 ans et de Marie Jamme âgée de 29 ans. Il est chapelier en 1916 lors de la mobilisation et incorporé le 6 juillet 1916. Il sera affecté au 19èmerégiment d’artillerie puis au 115ème régiment d’artillerie lourde puis au 120ème où il sera notamment ambulancier. Il est démobilisé le 20 juillet 1919. D’après son dossier conservé à la préfecture de police de Paris, il aurait été mutilé et gazé. Son dossier matricule ne dit rien à ce sujet. En 1922 et 1924, il est condamné par les tribunaux correctionnels de Nîmes et Limoux pour coups et blessures. En 1925, il est licencié de la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) pour faits de grève. Il devient garçon de café, puis manœuvre chez Renault avant d’être embauché en 1927 à l’Imprimerie Nationale. A ce titre, il devient membre du conseil du syndicat général du papier-carton (CGTU) de Seine et Seine et Oise. Communiste, il est élu conseiller municipal de Clamart (Seine) le 12 mai 1935.
Il est déchu de son mandat le 9 février 1940 par le conseil de préfecture et arrêté le 6 décembre 1940 à Clamart. Sa compagne (ou épouse ?) Nathalie Mettendorf[i] est elle aussi arrêtée à plusieurs reprises et reviendra après trois ans de déportation du camp de Ravensbrück (matricule 39199).
Il est interné au CSS d’Aincourt[ii] (Val d’Oise), ce centre de séjour surveillé est surtout affecté à l’internement des communistes. Le 5 avril 1941, environ 200 hommes refusent de descendre au travail, après plusieurs sommations du directeur, 51 d’entre eux poursuivent leur refus. Punis, ils sont mis à l’isolement au pain sec et à l’eau. Le lendemain matin, dimanche 6 avril, un mouvement général de grève de la faim s’étend à tout le centre, à titre de sympathie envers les punis. Pour éviter une propagation de l’agitation, ceux-ci dont Elie Sarda sont envoyés le jour-même à la Centrale de Poissy[iii]. Le 8 mai 1941 avec 53 autres militants communistes de la région parisienne il est envoyé à Châteaubriant (Loire Atlantique) puis à Voves[iv] servant d’antichambre aux camps, avant d’être interné à Compiègne le 10 mai 1944. Il est déporté le 21 mai 1944 par transport I.214 à destination de Neuengamme matricule 31794 dans un convoi de 2004 camarades dont seulement la moitié reviendra. Il sera envoyé au kommando de Sandbostel en avril 1945 et sera libéré le 29 avril, mais trop faible et malade il décède le 26 mai 1945 à l’hôpital de Rottenburg avant son rapatriement.
André FRANCISCO
[1] Nathalie Mettendorf : née le 22 janvier 1901 à Meudon, militante du Parti Communiste et membre du Bureau du « Comité Mondial des Femmes », membre actif du Comité mondiale des femmes contre la guerre et le fascisme avant 1939, elle est arrêtée le 14 juin 1941 à Paris lors d’une manifestation. Elle est arrêtée une seconde fois au domicile d’Elie Sarda le 22 novembre 1941. La Section spéciale de la Cour d’appel de Paris la condamne à 7 ans de travaux forcés le 1er mai 1942. Incarcérée à Rennes le 11 mai 1942, elle est déportée à Ravensbrück (matricule 39199). Elle sera rapatriée près de la frontière suisse par la Croix rouge le 9 avril 1945. Elle décèdera le 4 juillet 1956 à Nîmes.[2] Centre de Séjour Surveillé d’Aincourt : https://museedelaresistanceenligne.org/media9958-Centre-de-sjour-surveill-dAincourt.[3] Camp de Châteaubriant (nommé aussi camp de Choisel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Choisel[4] Camp de Voves : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Voves
Sources :
Généanet
Registre matriculaire 2481 classe 1916 archives départementales Gard
Maitron
RECHERCHEZ
Il est le fils de Claude, limonadier âgé de 28 ans et de Marie Jamme âgée de 29 ans. Il est chapelier en 1916 lors de la mobilisation et incorporé le 6 juillet 1916. Il sera affecté au 19èmerégiment d’artillerie puis au 115ème régiment d’artillerie lourde puis au 120ème où il sera notamment ambulancier. Il est démobilisé le 20 juillet 1919. D’après son dossier conservé à la préfecture de police de Paris, il aurait été mutilé et gazé. Son dossier matricule ne dit rien à ce sujet. En 1922 et 1924, il est condamné par les tribunaux correctionnels de Nîmes et Limoux pour coups et blessures. En 1925, il est licencié de la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) pour faits de grève. Il devient garçon de café, puis manœuvre chez Renault avant d’être embauché en 1927 à l’Imprimerie Nationale. A ce titre, il devient membre du conseil du syndicat général du papier-carton (CGTU) de Seine et Seine et Oise. Communiste, il est élu conseiller municipal de Clamart (Seine) le 12 mai 1935.
Il est déchu de son mandat le 9 février 1940 par le conseil de préfecture et arrêté le 6 décembre 1940 à Clamart. Sa compagne (ou épouse ?) Nathalie Mettendorf[i] est elle aussi arrêtée à plusieurs reprises et reviendra après trois ans de déportation du camp de Ravensbrück (matricule 39199).
Il est interné au CSS d’Aincourt[ii] (Val d’Oise), ce centre de séjour surveillé est surtout affecté à l’internement des communistes. Le 5 avril 1941, environ 200 hommes refusent de descendre au travail, après plusieurs sommations du directeur, 51 d’entre eux poursuivent leur refus. Punis, ils sont mis à l’isolement au pain sec et à l’eau. Le lendemain matin, dimanche 6 avril, un mouvement général de grève de la faim s’étend à tout le centre, à titre de sympathie envers les punis. Pour éviter une propagation de l’agitation, ceux-ci dont Elie Sarda sont envoyés le jour-même à la Centrale de Poissy[iii]. Le 8 mai 1941 avec 53 autres militants communistes de la région parisienne il est envoyé à Châteaubriant (Loire Atlantique) puis à Voves[iv] servant d’antichambre aux camps, avant d’être interné à Compiègne le 10 mai 1944. Il est déporté le 21 mai 1944 par transport I.214 à destination de Neuengamme matricule 31794 dans un convoi de 2004 camarades dont seulement la moitié reviendra. Il sera envoyé au kommando de Sandbostel en avril 1945 et sera libéré le 29 avril, mais trop faible et malade il décède le 26 mai 1945 à l’hôpital de Rottenburg avant son rapatriement.
André FRANCISCO
[1] Nathalie Mettendorf : née le 22 janvier 1901 à Meudon, militante du Parti Communiste et membre du Bureau du « Comité Mondial des Femmes », membre actif du Comité mondiale des femmes contre la guerre et le fascisme avant 1939, elle est arrêtée le 14 juin 1941 à Paris lors d’une manifestation. Elle est arrêtée une seconde fois au domicile d’Elie Sarda le 22 novembre 1941. La Section spéciale de la Cour d’appel de Paris la condamne à 7 ans de travaux forcés le 1er mai 1942. Incarcérée à Rennes le 11 mai 1942, elle est déportée à Ravensbrück (matricule 39199). Elle sera rapatriée près de la frontière suisse par la Croix rouge le 9 avril 1945. Elle décèdera le 4 juillet 1956 à Nîmes.[2] Centre de Séjour Surveillé d’Aincourt : https://museedelaresistanceenligne.org/media9958-Centre-de-sjour-surveill-dAincourt.[3] Camp de Châteaubriant (nommé aussi camp de Choisel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Choisel[4] Camp de Voves : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Voves
Sources :
Généanet
Registre matriculaire 2481 classe 1916 archives départementales Gard
Maitron