RECHERCHEZ
Alice Germaine naît à Paris 10ème le 21 décembre 1890, et grandit avec ses trois sœurs au sein d’une famille parisienne depuis plusieurs générations, aussi bien du côté de sa mère Sarah, née Morhange, que de son père Louis Lévi, confectionneur puis professeur de confection à la Chambre de Commerce de Paris. Elle est une des premières secrétaires sténodactylo au ministère des finances.
Elle épouse le 18 décembre 1919 Salomon Marcel Mayer employé de commerce né à Metz le 25 novembre 1885, fils de Benoit Salomon et de Léontine Cohen et devenu parisien vers 1910 après avoir quitté la Lorraine annexée.
Elle n’a plus de nouvelles de son époux depuis juin 1943. En fait celui-ci a été déporté depuis Drancy (matricule 1827) le 31 juillet 1943 par le transport 58 à destination d’Auschwitz où il décèdera officiellement le 22 novembre 1943.
Elle crée une entreprise de lingerie féminine de luxe pour une clientèle majoritairement américaine. Très liée avec le monde du cinéma, elle travaille dans la publicité, la production et la distribution ainsi que l’exploitation cinématographique. Elle milite à la SFIO, Ve Section de Paris, à partir de 1936.
Après la défaite de 1940, elle se réfugie dans la zone sud, et notamment à Nîmes au 36 rue Catinat, puis Marseille.
A Marseille elle facilite l’évasion des femmes internées à l’hôtel Bompard. En juin 1943 l’Union Générale des Israélites de France, qui, depuis novembre 1941 a pour mission de représenter la communauté juive auprès du Gouvernement de Vichy et de prêter assistance à la communauté juive lui confie la direction du château de la Verdière à La Rose, quartier de Marseille, maison qui accueille des enfants dont les parents ont été arrêtés. Le 20 octobre 1943 la Gestapo procède à l’arrestation de 44 occupants du château, dont 30 enfants et 9 mères qu’Alice Salomon accompagne volontairement à Drancy le 22 octobre 1943. Sous le matricule 6976, son carnet de fouille mentionne les 61 520 francs dont elle a été spoliée (environ 16 000 € valeur 2023)
Elle est déportée vers Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi 62. La date officielle de son décès est fixée au 25 novembre 1943 (arrêté du 10 décembre 1997 portant apposition de la mention « Mort en déportation »). Tout le groupe a été gazé dès son arrivée.
Son nom figure au mémorial de la Shoah : Dalle 40 – colonne 14 – rangée 1
Son fils Georges Michel né le 3 janvier 1921 survivant fera les recherches pour non rentré. Il habitait Paris 5ème, 29 rue Pierre Nicole en 1946.
André FRANCISCO
Sources :
Mémorial de la Shoah
Archives SHD Caen : dossier 21 P 535 156
Hazzan, Suzette. « La maison de la Verdière à La Rose : d’une halte précaire à la déportation des enfants et des mères ». Provence-Auschwitz, édité par Robert Mencherini, Presses universitaires de Provence, 2007, https://doi.org/10.4000/books.pup.6872; dont photo d’Alice Salomon avec son fils Georges Michel, sur la Canebière en 1943
RECHERCHEZ
Alice Germaine naît à Paris 10ème le 21 décembre 1890, et grandit avec ses trois sœurs au sein d’une famille parisienne depuis plusieurs générations, aussi bien du côté de sa mère Sarah, née Morhange, que de son père Louis Lévi, confectionneur puis professeur de confection à la Chambre de Commerce de Paris. Elle est une des premières secrétaires sténodactylo au ministère des finances.
Elle épouse le 18 décembre 1919 Salomon Marcel Mayer employé de commerce né à Metz le 25 novembre 1885, fils de Benoit Salomon et de Léontine Cohen et devenu parisien vers 1910 après avoir quitté la Lorraine annexée.
Elle n’a plus de nouvelles de son époux depuis juin 1943. En fait celui-ci a été déporté depuis Drancy (matricule 1827) le 31 juillet 1943 par le transport 58 à destination d’Auschwitz où il décèdera officiellement le 22 novembre 1943.
Elle crée une entreprise de lingerie féminine de luxe pour une clientèle majoritairement américaine. Très liée avec le monde du cinéma, elle travaille dans la publicité, la production et la distribution ainsi que l’exploitation cinématographique. Elle milite à la SFIO, Ve Section de Paris, à partir de 1936.
Après la défaite de 1940, elle se réfugie dans la zone sud, et notamment à Nîmes au 36 rue Catinat, puis Marseille.
A Marseille elle facilite l’évasion des femmes internées à l’hôtel Bompard. En juin 1943 l’Union Générale des Israélites de France, qui, depuis novembre 1941 a pour mission de représenter la communauté juive auprès du Gouvernement de Vichy et de prêter assistance à la communauté juive lui confie la direction du château de la Verdière à La Rose, quartier de Marseille, maison qui accueille des enfants dont les parents ont été arrêtés. Le 20 octobre 1943 la Gestapo procède à l’arrestation de 44 occupants du château, dont 30 enfants et 9 mères qu’Alice Salomon accompagne volontairement à Drancy le 22 octobre 1943. Sous le matricule 6976, son carnet de fouille mentionne les 61 520 francs dont elle a été spoliée (environ 16 000 € valeur 2023)
Elle est déportée vers Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi 62. La date officielle de son décès est fixée au 25 novembre 1943 (arrêté du 10 décembre 1997 portant apposition de la mention « Mort en déportation »). Tout le groupe a été gazé dès son arrivée.
Son nom figure au mémorial de la Shoah : Dalle 40 – colonne 14 – rangée 1
Son fils Georges Michel né le 3 janvier 1921 survivant fera les recherches pour non rentré. Il habitait Paris 5ème, 29 rue Pierre Nicole en 1946.
André FRANCISCO
Sources :
Mémorial de la Shoah
Archives SHD Caen : dossier 21 P 535 156
Hazzan, Suzette. « La maison de la Verdière à La Rose : d’une halte précaire à la déportation des enfants et des mères ». Provence-Auschwitz, édité par Robert Mencherini, Presses universitaires de Provence, 2007, https://doi.org/10.4000/books.pup.6872; dont photo d’Alice Salomon avec son fils Georges Michel, sur la Canebière en 1943