SALEM Perla née ROMANO

  • A 7179 Auschwitz

  • Née le 22 août 1910 à Istamboul (Turquie)

  • Revenue des camps

Perla Romano est la fille de Juda Romano et Sara Noël. Elle épouse[1], le 10 novembre 1931, David Salem à la mairie de Toulouse[2]. David est né, comme Perla, à Istamboul, le 29 avril 1908. Le 20 février 1940, le couple obtient la nationalité française[3]. Perla est arrêtée avec son mari pour motif racial le 16 mai 1944 à son domicile, 74 rue Casimir Peret à Béziers[4], puis déporté le 20 mai 1944 à Drancy. De là, elle est transférée à Auschwitz par convoi 75 [5]du 30 mai 1944 (2 juin – 30 décembre 1944), puis à Bergen-Belsen (du 30 décembre 1944 jusqu’au 15 avril 1945)[6]. Son mari, David, meurt en détention en mai 1944. Il se jette sur les barbelés électrifiés d’Auschwitz-Birkenau parce qu’il ne supporte pas d’être séparée de sa femme sans avoir de ses nouvelles. Les SS pendent son cadavre pendant 36 jours dans l’allée empruntée chaque jour par les esclaves qui se rendent au travail[7]. Perla survit et elle est rapatriée le 25 mai 1945[8]. Elle est reconnue invalide à 100% suite à la tuberculose et à l’angiocholite qu’elle a attrapées en déportation[9]. Après la guerre, elle revient à Béziers.

Son nom est inscrit sur le mémorial de la Shoah : dalle 34, colonne 12, rangée 1

Annette Nogarède

[1] Cohen, Marcel, Entre la mémoire et la honte, www.crif.org

[2] Copie de l’acte de mariage, fourni de la mairie de Béziers, 23 mars 1951

[3] Décret de naturalisation du 20 février 1940 signé par le Garde des Sceaux, Georges Bonnet.

[4] Témoignage de Mme Barreau Denise du 15 novembre 1951

[5] Le convoi 75 part de la gare de Paris-Bobigny le 30 mai 1944 avec 1004 déportés dont plus de 100 déportés de moins de 18 ans, ainsi que des détenus du camp Vittel qui avaient été épargnés de la déportation jusque-là pour servir d’échange éventuellement. Se trouve également un groupe de 30 Juifs du département de Haute-Savoie. Le convoi arrive au camp d’Auschwitz-Birkenau le 2 juin 1944, 239 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros A-11841 à A-12079 ainsi que 134 femmes, également sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros A-7065 à A-7198. Le reste du convoi, c’est-à-dire 624 Juifs, sont immédiatement gazés. Après la libération d’Auschwitz, on compte 99 survivants du convoi 75, parmi lesquels se trouvent 54 femmes

[6] Décision d’attribution du titre de déporté politique par le ministère des Anciens combattants, 7 mars 1952

[7] Cohen, Marcel. En fait, David est l’oncle de Marcel Cohen du côté de sa mère. Les Cohen du côté de son père sont eux aussi originaires d’Istamboul (Constantinople), naturalisés français, et plusieurs membres de cette famille, raflés le 14 août 1943 à Paris, périssent à Auschwitz. Marcel, âgé de 4 ans, se trouve au parc Monceau avec la femme de ménage de la famille, Annette. Elle le cachera chez elle jusqu’à la libération de Paris.

[8] Certificat du Directeur départemental de l’Hérault, 17 septembre 1947

[9] Certificat du centre de réforme pour les victimes civiles de Montpellier du 2 mai 1952

Sources :

Archives Arolsen
Archives Caen
Convoi de la mort :   http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240.
Archives familiale et entretiens avec sa fille Huguette en janvier 2023

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

SALEM Perla née ROMANO

  • A 7179 Auschwitz

  • Née le 22 août 1910 à Istamboul (Turquie)

  • Revenue des camps

Perla Romano est la fille de Juda Romano et Sara Noël. Elle épouse[1], le 10 novembre 1931, David Salem à la mairie de Toulouse[2]. David est né, comme Perla, à Istamboul, le 29 avril 1908. Le 20 février 1940, le couple obtient la nationalité française[3]. Perla est arrêtée avec son mari pour motif racial le 16 mai 1944 à son domicile, 74 rue Casimir Peret à Béziers[4], puis déporté le 20 mai 1944 à Drancy. De là, elle est transférée à Auschwitz par convoi 75 [5]du 30 mai 1944 (2 juin – 30 décembre 1944), puis à Bergen-Belsen (du 30 décembre 1944 jusqu’au 15 avril 1945)[6]. Son mari, David, meurt en détention en mai 1944. Il se jette sur les barbelés électrifiés d’Auschwitz-Birkenau parce qu’il ne supporte pas d’être séparée de sa femme sans avoir de ses nouvelles. Les SS pendent son cadavre pendant 36 jours dans l’allée empruntée chaque jour par les esclaves qui se rendent au travail[7]. Perla survit et elle est rapatriée le 25 mai 1945[8]. Elle est reconnue invalide à 100% suite à la tuberculose et à l’angiocholite qu’elle a attrapées en déportation[9]. Après la guerre, elle revient à Béziers.

Son nom est inscrit sur le mémorial de la Shoah : dalle 34, colonne 12, rangée 1

Annette Nogarède

[1] Cohen, Marcel, Entre la mémoire et la honte, www.crif.org

[2] Copie de l’acte de mariage, fourni de la mairie de Béziers, 23 mars 1951

[3] Décret de naturalisation du 20 février 1940 signé par le Garde des Sceaux, Georges Bonnet.

[4] Témoignage de Mme Barreau Denise du 15 novembre 1951

[5] Le convoi 75 part de la gare de Paris-Bobigny le 30 mai 1944 avec 1004 déportés dont plus de 100 déportés de moins de 18 ans, ainsi que des détenus du camp Vittel qui avaient été épargnés de la déportation jusque-là pour servir d’échange éventuellement. Se trouve également un groupe de 30 Juifs du département de Haute-Savoie. Le convoi arrive au camp d’Auschwitz-Birkenau le 2 juin 1944, 239 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros A-11841 à A-12079 ainsi que 134 femmes, également sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros A-7065 à A-7198. Le reste du convoi, c’est-à-dire 624 Juifs, sont immédiatement gazés. Après la libération d’Auschwitz, on compte 99 survivants du convoi 75, parmi lesquels se trouvent 54 femmes

[6] Décision d’attribution du titre de déporté politique par le ministère des Anciens combattants, 7 mars 1952

[7] Cohen, Marcel. En fait, David est l’oncle de Marcel Cohen du côté de sa mère. Les Cohen du côté de son père sont eux aussi originaires d’Istamboul (Constantinople), naturalisés français, et plusieurs membres de cette famille, raflés le 14 août 1943 à Paris, périssent à Auschwitz. Marcel, âgé de 4 ans, se trouve au parc Monceau avec la femme de ménage de la famille, Annette. Elle le cachera chez elle jusqu’à la libération de Paris.

[8] Certificat du Directeur départemental de l’Hérault, 17 septembre 1947

[9] Certificat du centre de réforme pour les victimes civiles de Montpellier du 2 mai 1952

Sources :

Archives Arolsen
Archives Caen
Convoi de la mort :   http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240.
Archives familiale et entretiens avec sa fille Huguette en janvier 2023

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