SALAMON Yvonne

  • Bergen Belsen

  • Née en captivité au camp de Bergen Belsen le 20 octobre 1944 –

  • Revenue des camps

Yvonne Josette Jacqueline Salamon est née dans la clandestinité au camp de Bergen-Belsen le 20 octobre 1944. Sa mère, Hélène Salamon née Eizemberg, résistante, juive et femme de prisonnier de guerre, alors enceinte de quatre mois, y a été déportée en mai 1944 (matricule 2626). Sage-femme de profession, elle est affectée au Revier où elle réussit à accoucher toute seule d’un bébé pesant seulement 1,5 kg. Yvonne doit son prénom au pseudonyme de sa mère dans la Résistance et à Yvonne de Gaulle. Afin de protéger sa fille, Hélène la garde blottie contre elle et pendant six mois, le bébé ne pousse aucun cri ce qui lui sauve la vie. Malgré le manque de nourriture, elle parvient à l’allaiter. Elle lui confectionne des langes de fortune grâce à des morceaux de tissus échangés contre du pain. Le 10 avril 1945, elles sont transférées au ghetto de Theresienstadt. Pendant 14 jours, le train tourne en rond face à l’avancée des troupes britanniques et soviétiques. Lors des arrêts en gare, sa mère récupère des brins d’herbe qu’elle mâche et qu’elle lui donne ensuite. Avec l’eau des fossés, elle peut utiliser le peu de lait en poudre qu’elle avait troqué dans le camp. Elles sont libérées par les Soviétiques le 23 avril à Tröbitz. Yvonne pousse ses premiers cris, six mois après sa naissance. Mises en quarantaine, elles ne sont rapatriées que le 8 juin en France par l’armée américaine via le Lutetia à Paris. Hélène rentre chez elle à Marseille. En juillet 1945, Nathan Salamon, le mari d’Hélène, est de retour à son domicile. Sa femme lui dit qu’elle a adopté un bébé hollandais. Lorsqu’il voit Yvonne téter le sein de sa mère, il décide de la reconnaître et de l’aimer comme sa fille. Pendant 42 ans, la date de naissance officielle d’Yvonne a été le 15 août 1945 à Marseille. Elle y passe son enfance auprès de sa mère, sage-femme, de son père, médecin généraliste, de ses deux frères et de sa sœur. A 16 ans, elle apprend lors d’un cours d’histoire que le camp de Bergen-Belsen a été libéré le 15 avril 1945. Etant née le 15 août de la même année, elle comprend que sa mère déportée dans ce lieu n’a pas pu être enceinte de son mari, prisonnier de guerre. A-t-elle été adoptée ? Est-elle née d’un viol ? Sa mère refuse de lui dire la vérité. Yvonne découvre fortuitement l’identité de son père biologique en 1973. Cette nouvelle bouleverse sa vie personnelle et professionnelle. Orthophoniste au grand dam de ses parents qui voulaient que tous leurs enfants soient médecins, à 32 ans, elle entre à la faculté de médecine. A 44 ans, elle est major de sa promotion. Elle installe son cabinet de psychiatrie à Marseille. A la mort de son père en 1986, Yvonne fait rectifier son état-civil avec l’aide de sa mère malade et d’une autre rescapée de Bergen-Belsen, Denise Lorach, créatrice et directrice du musée de la Résistance et de la Déportation à Besançon. Ainsi, sur ses papiers d’identité figurent la date du 20 octobre 1944 et son lieu de naissance, Bergen-Belsen. Yvonne n’a pas d’enfant. Elle découvre au début des années 2000 l’histoire de sa naissance en lisant le livre de Francine Christophe, fille de prisonnier de guerre juif, déportée avec sa mère à l’âge de 11ans. En faisant sa connaissance, Yvonne en apprend un peu plus sur les premiers mois de son existence. Elle prend sa retraite en mars 2020 et décide d’écrire son histoire. Je suis née à Bergen-Belsen est publié la même année chez Plon. Elle s’appuie sur les rares témoignages de sa mère et surtout sur les écrits qu’elle lui a confiés.

Marilyne Andréo

Sources :

-21 P 669 183, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Salamon Yvonne Josette.
-2 159 W 403, AD BDR, Dossier de demande de la carte de CVR de Salamon Hélène.
-21 P 669 179, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Salamon née Eizemberg Héna.
-Site internet de l’Amicale des Anciens Déportés de Bergen-Belsen.
-Yvonne Salamon, Je suis née à Bergen-Belsen, Paris, Plon, 2020.
-Francine Christophe, Une petite fille privilégiée, Paris, L’Harmattan, 1996.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

SALAMON Yvonne

  • Bergen Belsen

  • Née en captivité au camp de Bergen Belsen le 20 octobre 1944 –

  • Revenue des camps

Yvonne Josette Jacqueline Salamon est née dans la clandestinité au camp de Bergen-Belsen le 20 octobre 1944. Sa mère, Hélène Salamon née Eizemberg, résistante, juive et femme de prisonnier de guerre, alors enceinte de quatre mois, y a été déportée en mai 1944 (matricule 2626). Sage-femme de profession, elle est affectée au Revier où elle réussit à accoucher toute seule d’un bébé pesant seulement 1,5 kg. Yvonne doit son prénom au pseudonyme de sa mère dans la Résistance et à Yvonne de Gaulle. Afin de protéger sa fille, Hélène la garde blottie contre elle et pendant six mois, le bébé ne pousse aucun cri ce qui lui sauve la vie. Malgré le manque de nourriture, elle parvient à l’allaiter. Elle lui confectionne des langes de fortune grâce à des morceaux de tissus échangés contre du pain. Le 10 avril 1945, elles sont transférées au ghetto de Theresienstadt. Pendant 14 jours, le train tourne en rond face à l’avancée des troupes britanniques et soviétiques. Lors des arrêts en gare, sa mère récupère des brins d’herbe qu’elle mâche et qu’elle lui donne ensuite. Avec l’eau des fossés, elle peut utiliser le peu de lait en poudre qu’elle avait troqué dans le camp. Elles sont libérées par les Soviétiques le 23 avril à Tröbitz. Yvonne pousse ses premiers cris, six mois après sa naissance. Mises en quarantaine, elles ne sont rapatriées que le 8 juin en France par l’armée américaine via le Lutetia à Paris. Hélène rentre chez elle à Marseille. En juillet 1945, Nathan Salamon, le mari d’Hélène, est de retour à son domicile. Sa femme lui dit qu’elle a adopté un bébé hollandais. Lorsqu’il voit Yvonne téter le sein de sa mère, il décide de la reconnaître et de l’aimer comme sa fille. Pendant 42 ans, la date de naissance officielle d’Yvonne a été le 15 août 1945 à Marseille. Elle y passe son enfance auprès de sa mère, sage-femme, de son père, médecin généraliste, de ses deux frères et de sa sœur. A 16 ans, elle apprend lors d’un cours d’histoire que le camp de Bergen-Belsen a été libéré le 15 avril 1945. Etant née le 15 août de la même année, elle comprend que sa mère déportée dans ce lieu n’a pas pu être enceinte de son mari, prisonnier de guerre. A-t-elle été adoptée ? Est-elle née d’un viol ? Sa mère refuse de lui dire la vérité. Yvonne découvre fortuitement l’identité de son père biologique en 1973. Cette nouvelle bouleverse sa vie personnelle et professionnelle. Orthophoniste au grand dam de ses parents qui voulaient que tous leurs enfants soient médecins, à 32 ans, elle entre à la faculté de médecine. A 44 ans, elle est major de sa promotion. Elle installe son cabinet de psychiatrie à Marseille. A la mort de son père en 1986, Yvonne fait rectifier son état-civil avec l’aide de sa mère malade et d’une autre rescapée de Bergen-Belsen, Denise Lorach, créatrice et directrice du musée de la Résistance et de la Déportation à Besançon. Ainsi, sur ses papiers d’identité figurent la date du 20 octobre 1944 et son lieu de naissance, Bergen-Belsen. Yvonne n’a pas d’enfant. Elle découvre au début des années 2000 l’histoire de sa naissance en lisant le livre de Francine Christophe, fille de prisonnier de guerre juif, déportée avec sa mère à l’âge de 11ans. En faisant sa connaissance, Yvonne en apprend un peu plus sur les premiers mois de son existence. Elle prend sa retraite en mars 2020 et décide d’écrire son histoire. Je suis née à Bergen-Belsen est publié la même année chez Plon. Elle s’appuie sur les rares témoignages de sa mère et surtout sur les écrits qu’elle lui a confiés.

Marilyne Andréo

Sources :

-21 P 669 183, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Salamon Yvonne Josette.
-2 159 W 403, AD BDR, Dossier de demande de la carte de CVR de Salamon Hélène.
-21 P 669 179, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Salamon née Eizemberg Héna.
-Site internet de l’Amicale des Anciens Déportés de Bergen-Belsen.
-Yvonne Salamon, Je suis née à Bergen-Belsen, Paris, Plon, 2020.
-Francine Christophe, Une petite fille privilégiée, Paris, L’Harmattan, 1996.

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