RECHERCHEZ
Etienne Jean Saintenac est né le 15 février 1916 à Marseille, fils de Julie Ceccaldi et de Daniel Saintenac pasteur, aumônier volontaire mort pour la France en août 1917. Après avoir été élève au lycée Saint-Charles de Marseille, il entre en hypokhâgne au lycée Thiers de la cité phocéenne puis en khâgne au lycée du Parc à Lyon. Admissible à l’Ecole normale supérieure, il poursuit ensuite ses études de philosophie à Strasbourg et il est admissible à l’agrégation en 1939. Mobilisé dans un régiment de chasseurs à pied jusqu’à l’été 1940, il se replie avec la faculté de Strasbourg à Clermont-Ferrand où il obtient un poste de professeur délégué au lycée de la préfecture du Puy-de-Dôme. Il entre dans la Résistance dès 1941 et milite dans les rangs du mouvement Combat. Il est arrêté « pour activité patriotique » par la police de Vichy en mai 1942. Emprisonné, il passe l’oral de l’agrégation de philosophie encadré par les forces de l’ordre. En octobre 1942, bénéficiant d’un non-lieu et libéré, le néo-agrégé est nommé au lycée Alphonse Daudet de Nîmes. Il continue son action au sein du mouvement Combat dans le Gard. Il prend la direction de l’Armée secrète (AS) en mai 1943. Sans être nommément cité, sa description très précise figure sous le n°56 du rapport Flora de la Gestapo de Marseille en juillet 1943 : « Jeune professeur – au lycée de Nîmes – 28 ans – visage étroit, cheveux épais – chef départemental des MUR pour le Gard – professeur de philosophie cas à élucider ». Il se réfugie quelques temps en Suisse avant de revenir à Nîmes et de reprendre ses activités professionnelles et dans la Résistance. Après l’arrestation de Georges Salan, il devient le chef départemental des Mouvements unis de la Résistance (MUR) en février 1944, peu de temps avant son interpellation le 28 mars 1944 à son domicile nîmois, rue de la Lampèze, par la Gestapo. Incarcéré aux Baumettes dans sa ville natale jusqu’au 28 mai 1945, il est transféré au camp de Compiègne (n°38320) d’où il est déporté au camp de Neuengamme par le convoi parti le 4 juin 1944 comportant 2 062 prisonniers dont plusieurs Gardois, Edouard Barrand (matricule 34933†), Honoré Bourguignon (matricule 84172 à Sachsenhausen), Maurice Domergue (matricule 33230†), Auguste Dumas (matricule ?†), Fernand Espic (matricule 33753), Auguste Martin (matricule 35165†), Jean Pépin (matricule 84847 à Sachsenhausen†) et Fernand Vincent (matricule 33813†). Etienne Saintenac arrive à Neuengamme le 7 juin. Il décède le 3 mai 1945 dans la baie de Lübeck, il est à bord du navire Cap Arcona coulé par l’aviation alliée. Son corps est retrouvé sur la plage de Haffkrug près de Neustadt. Ayant certainement eu la force de regagner la côte à la nage, il est abattu d’une balle dans la tête. Il repose dans le cimetière de Timmendorfer Strand. Ses services dans la Résistance sont homologués par les autorités militaires du 1er janvier 1943 au 28 mars 1944. A titre posthume, il reçoit le grade de chevalier de la Légion d’honneur, la médaille de la Résistance, la Croix de guerre avec palme accompagnée d’une citation à l’ordre de la Nation, le grade de capitaine. Un boulevard de la ville de Nîmes porte son nom et il figure en tête de liste sur la plaque des professeurs et des élèves du lycée Alphonse Daudet décédés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Marilyne Andréo
Sources :
-EC (Marseille).
-21 P 537 961, DAVCC Caen, Dossier de déporté d’Etienne Saintenac.
-58 W 20, AD BDR, Cour de justice de Marseille. Affaire Ernst Dunker. Rapport Flora, p. 20.
-159 W 403, AD BDR, Dossier de demande de la carte de CVR d’Etienne Saintenac.
-BR 2 517, AD Gard, Etienne Saintenac, 50 ans après. Poèmes 1939-1944.
-https://maitron.fr/spip.php?article172565, notice SAINTENAC Étienne, Jean par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 27 avril 2015, dernière modification le 29 avril 2015.
-Roger Grossi, Un homme libre Etienne Saintenac (1916-1945) : résistant, philosophe, poète, Nîmes, Lacour, 1996.
-Fabrice Sugier, « Saintenac Etienne (1916-1945) » in AERI, La Résistance dans le Gard.
–Photographie extraite du CD-Rom sur la Résistance dans le Gard – Archives privées Aimé Vielzeuf
RECHERCHEZ
Etienne Jean Saintenac est né le 15 février 1916 à Marseille, fils de Julie Ceccaldi et de Daniel Saintenac pasteur, aumônier volontaire mort pour la France en août 1917. Après avoir été élève au lycée Saint-Charles de Marseille, il entre en hypokhâgne au lycée Thiers de la cité phocéenne puis en khâgne au lycée du Parc à Lyon. Admissible à l’Ecole normale supérieure, il poursuit ensuite ses études de philosophie à Strasbourg et il est admissible à l’agrégation en 1939. Mobilisé dans un régiment de chasseurs à pied jusqu’à l’été 1940, il se replie avec la faculté de Strasbourg à Clermont-Ferrand où il obtient un poste de professeur délégué au lycée de la préfecture du Puy-de-Dôme. Il entre dans la Résistance dès 1941 et milite dans les rangs du mouvement Combat. Il est arrêté « pour activité patriotique » par la police de Vichy en mai 1942. Emprisonné, il passe l’oral de l’agrégation de philosophie encadré par les forces de l’ordre. En octobre 1942, bénéficiant d’un non-lieu et libéré, le néo-agrégé est nommé au lycée Alphonse Daudet de Nîmes. Il continue son action au sein du mouvement Combat dans le Gard. Il prend la direction de l’Armée secrète (AS) en mai 1943. Sans être nommément cité, sa description très précise figure sous le n°56 du rapport Flora de la Gestapo de Marseille en juillet 1943 : « Jeune professeur – au lycée de Nîmes – 28 ans – visage étroit, cheveux épais – chef départemental des MUR pour le Gard – professeur de philosophie cas à élucider ». Il se réfugie quelques temps en Suisse avant de revenir à Nîmes et de reprendre ses activités professionnelles et dans la Résistance. Après l’arrestation de Georges Salan, il devient le chef départemental des Mouvements unis de la Résistance (MUR) en février 1944, peu de temps avant son interpellation le 28 mars 1944 à son domicile nîmois, rue de la Lampèze, par la Gestapo. Incarcéré aux Baumettes dans sa ville natale jusqu’au 28 mai 1945, il est transféré au camp de Compiègne (n°38320) d’où il est déporté au camp de Neuengamme par le convoi parti le 4 juin 1944 comportant 2 062 prisonniers dont plusieurs Gardois, Edouard Barrand (matricule 34933†), Honoré Bourguignon (matricule 84172 à Sachsenhausen), Maurice Domergue (matricule 33230†), Auguste Dumas (matricule ?†), Fernand Espic (matricule 33753), Auguste Martin (matricule 35165†), Jean Pépin (matricule 84847 à Sachsenhausen†) et Fernand Vincent (matricule 33813†). Etienne Saintenac arrive à Neuengamme le 7 juin. Il décède le 3 mai 1945 dans la baie de Lübeck, il est à bord du navire Cap Arcona coulé par l’aviation alliée. Son corps est retrouvé sur la plage de Haffkrug près de Neustadt. Ayant certainement eu la force de regagner la côte à la nage, il est abattu d’une balle dans la tête. Il repose dans le cimetière de Timmendorfer Strand. Ses services dans la Résistance sont homologués par les autorités militaires du 1er janvier 1943 au 28 mars 1944. A titre posthume, il reçoit le grade de chevalier de la Légion d’honneur, la médaille de la Résistance, la Croix de guerre avec palme accompagnée d’une citation à l’ordre de la Nation, le grade de capitaine. Un boulevard de la ville de Nîmes porte son nom et il figure en tête de liste sur la plaque des professeurs et des élèves du lycée Alphonse Daudet décédés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Marilyne Andréo
Sources :
-EC (Marseille).
-21 P 537 961, DAVCC Caen, Dossier de déporté d’Etienne Saintenac.
-58 W 20, AD BDR, Cour de justice de Marseille. Affaire Ernst Dunker. Rapport Flora, p. 20.
-159 W 403, AD BDR, Dossier de demande de la carte de CVR d’Etienne Saintenac.
-BR 2 517, AD Gard, Etienne Saintenac, 50 ans après. Poèmes 1939-1944.
-https://maitron.fr/spip.php?article172565, notice SAINTENAC Étienne, Jean par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 27 avril 2015, dernière modification le 29 avril 2015.
-Roger Grossi, Un homme libre Etienne Saintenac (1916-1945) : résistant, philosophe, poète, Nîmes, Lacour, 1996.
-Fabrice Sugier, « Saintenac Etienne (1916-1945) » in AERI, La Résistance dans le Gard.
–Photographie extraite du CD-Rom sur la Résistance dans le Gard – Archives privées Aimé Vielzeuf