NEGRE Maurice

  • 81505 Buchenwald

  • Né le 5 août 1921 à Saint-Laurent-le-Minier (Gard)

  • Décédé le 2 juillet 1985 à Palavas-les-Flots (Hérault)

     

Maurice, Henri, Joseph Nègre naît à Saint-Laurent-le-Minier dans le département du Gard à la limite sud des Cévennes et des Causses. Sa mère se nomme Sophie, Thérèse, Laurent, son père Louis, Charles, Émile Nègre est ingénieur des chemins de fer. Maurice fait des études successivement à Nîmes, Valence puis Moulins. C’est à l’Université de Paris qu’il fait ses études de droit. Son service militaire achevé, il exerce la profession de journaliste et rédige des articles pour différents journaux : La Dépêche Républicaine de Franche-Comté, L’Éclair, Le Journal, Le Matin. De 1931 à 1934 Il travaille à l’Agence Havas de Varsovie, il est à Budapest de 1934 à 1938, puis à Bucarest. En janvier 1941 il constitue en Roumanie un réseau de renseignements « France-libre » qui est en rapport avec les services anglais repliés sur Istanbul. Lors du déclenchement de la campagne contre la Russie, son activité éventée il est arrêté et condamné à 10 ans de travaux forcés. Gracié à la suite d’interventions diplomatiques, il peut revenir en France en juillet 1942. Après des contacts avec plusieurs dirigeants de Libération Sud dont Léon Rollin, P.Copeau puis d’Astier de la Vigerie et avec leur accord, il entre à l’Office français d’information de Vichy et dirige secrètement le Super-NAP, organisation destinée à noyauter la haute administration publique[1] au profit de la France Libre et de la Résistance. Activement recherché par la Gestapo et menacé d’arrestation, en septembre 1943 Maurice Nègre quitte Vichy pour Paris. Clandestin depuis sept mois, il habite au 2 avenue Bugeaud lorsqu’il est arrêté par la Gestapo le 6 mars 1944 place Victor Hugo dans le 16ème arrondissement de Paris. Conduit à la Villa d’Auteuil il est incarcéré le jour même à Fresnes. Condamné aux travaux forcés pour espionnage il est transféré le 20 juillet au camp de rassemblement de Compiègne[2], son matricule 46050. Le 17 août il est déporté dans le convoi I.265, composé principalement de résistants, dernier convoi à quitter Compiègne-Royallieu en camions à cause du bombardement de la gare. Aux environs de Rethondes les prisonniers sont chargés dans des wagons à bestiaux. Le train ne s’ébranle que le 18 au matin, dans la nuit suivante le convoi s’arrête plusieurs fois à cause des tentatives d’évasion et il franchit la frontière à Toul puis, après un arrêt à Sarrebruck il atteint Weimar-Buchenwald le 21 août. À son arrivée, Maurice Nègre reçoit le matricule 81505. Passée la période de quarantaine au camp de tentes du Petit camp, il est assigné au Block 10 du grand camp. Le 6 octobre il est affecté au Kommando intérieur de l’administration du camp. Le 10 novembre, remis à disposition il est aussitôt assigné au Kommando de construction et le 14 novembre à des petits travaux dans le camp[3]. Les éléments manquent sur les conditions de son évacuation cependant comme il était au Block 10 avec notamment Marcel Paul et le capitaine Artous (membre du NAP), il est probable qu’il ait participé au groupe d’auto-défense qui le 11 avril 1945 donna le signal de la révolte. Le 18 avril il est rapatrié avec le capitaine Artous dans le deuxième avion qui atterrit au Bourget[4].
En décembre 1945, le Comité National de la Résistance le désigne pour prendre la direction de l’AFP à laquelle il veut donner une dimension internationale. En juin 1947 il est démissionné puis réintégré par le Conseil d’État à ce poste en février 1950. De 1946 à 1966 il est aussi conseiller politique de Radio-Luxembourg[5].
Maurice Nègre décède le 2 juillet 1985 à Palavas-les-Flots (Hérault).

Monique Vézilier 


[1] Musée de la Résistance en ligne notice biographique Wikipédia

[2] DAVCC Caen, 21P 604 421 dossier de déporté de Maurice Nègre

[3] Arolsen

[4] https://lutetia.info/lexposition-3/larrivee-des-premiers-deportes

[5] Le Monde

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

NEGRE Maurice

  • 81505 Buchenwald

  • Né le 5 août 1921 à Saint-Laurent-le-Minier (Gard)

  • Décédé le 2 juillet 1985 à Palavas-les-Flots (Hérault)

     

Maurice, Henri, Joseph Nègre naît à Saint-Laurent-le-Minier dans le département du Gard à la limite sud des Cévennes et des Causses. Sa mère se nomme Sophie, Thérèse, Laurent, son père Louis, Charles, Émile Nègre est ingénieur des chemins de fer. Maurice fait des études successivement à Nîmes, Valence puis Moulins. C’est à l’Université de Paris qu’il fait ses études de droit. Son service militaire achevé, il exerce la profession de journaliste et rédige des articles pour différents journaux : La Dépêche Républicaine de Franche-Comté, L’Éclair, Le Journal, Le Matin. De 1931 à 1934 Il travaille à l’Agence Havas de Varsovie, il est à Budapest de 1934 à 1938, puis à Bucarest. En janvier 1941 il constitue en Roumanie un réseau de renseignements « France-libre » qui est en rapport avec les services anglais repliés sur Istanbul. Lors du déclenchement de la campagne contre la Russie, son activité éventée il est arrêté et condamné à 10 ans de travaux forcés. Gracié à la suite d’interventions diplomatiques, il peut revenir en France en juillet 1942. Après des contacts avec plusieurs dirigeants de Libération Sud dont Léon Rollin, P.Copeau puis d’Astier de la Vigerie et avec leur accord, il entre à l’Office français d’information de Vichy et dirige secrètement le Super-NAP, organisation destinée à noyauter la haute administration publique[1] au profit de la France Libre et de la Résistance. Activement recherché par la Gestapo et menacé d’arrestation, en septembre 1943 Maurice Nègre quitte Vichy pour Paris. Clandestin depuis sept mois, il habite au 2 avenue Bugeaud lorsqu’il est arrêté par la Gestapo le 6 mars 1944 place Victor Hugo dans le 16ème arrondissement de Paris. Conduit à la Villa d’Auteuil il est incarcéré le jour même à Fresnes. Condamné aux travaux forcés pour espionnage il est transféré le 20 juillet au camp de rassemblement de Compiègne[2], son matricule 46050. Le 17 août il est déporté dans le convoi I.265, composé principalement de résistants, dernier convoi à quitter Compiègne-Royallieu en camions à cause du bombardement de la gare. Aux environs de Rethondes les prisonniers sont chargés dans des wagons à bestiaux. Le train ne s’ébranle que le 18 au matin, dans la nuit suivante le convoi s’arrête plusieurs fois à cause des tentatives d’évasion et il franchit la frontière à Toul puis, après un arrêt à Sarrebruck il atteint Weimar-Buchenwald le 21 août. À son arrivée, Maurice Nègre reçoit le matricule 81505. Passée la période de quarantaine au camp de tentes du Petit camp, il est assigné au Block 10 du grand camp. Le 6 octobre il est affecté au Kommando intérieur de l’administration du camp. Le 10 novembre, remis à disposition il est aussitôt assigné au Kommando de construction et le 14 novembre à des petits travaux dans le camp[3]. Les éléments manquent sur les conditions de son évacuation cependant comme il était au Block 10 avec notamment Marcel Paul et le capitaine Artous (membre du NAP), il est probable qu’il ait participé au groupe d’auto-défense qui le 11 avril 1945 donna le signal de la révolte. Le 18 avril il est rapatrié avec le capitaine Artous dans le deuxième avion qui atterrit au Bourget[4].
En décembre 1945, le Comité National de la Résistance le désigne pour prendre la direction de l’AFP à laquelle il veut donner une dimension internationale. En juin 1947 il est démissionné puis réintégré par le Conseil d’État à ce poste en février 1950. De 1946 à 1966 il est aussi conseiller politique de Radio-Luxembourg[5].
Maurice Nègre décède le 2 juillet 1985 à Palavas-les-Flots (Hérault).

Monique Vézilier 


[1] Musée de la Résistance en ligne notice biographique Wikipédia

[2] DAVCC Caen, 21P 604 421 dossier de déporté de Maurice Nègre

[3] Arolsen

[4] https://lutetia.info/lexposition-3/larrivee-des-premiers-deportes

[5] Le Monde

Sources :

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