MOUREAU Robert

  • 69012 Buchenwald.

  • Né le 27 mars 1899 à Beaucaire

  • Décédé le 21 novembre 1985 à Nîmes

     

Robert Adrien Moureau est né le 27 mars 1899 à Beaucaire dans le Gard. Il est le fils d’Adrien Moureau, agent de police, et de Marie Julie Célina Devaux, sous-directrice à l’hospice de la Charité. Il s’engage volontairement en 1917 pour la durée de la guerre au 5ème dépôt des équipages de la flotte à Toulon jusqu’à sa démobilisation en 1920. Il se marie le 14 février 1920 à Chenove en Côte d’Or avec Juliette Amélie Henriette Butheau. En 1939-1940, il est affecté spécial à la SNCF. Ce père de trois enfants est électricien à la SNCF à Nîmes. Membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France depuis le 1er janvier 1942, il est arrêté le 11 novembre 1942 vers 12 h 15 à Nîmes alors qu’il dépose une gerbe de fleurs au monument aux morts, square Mourier. Dans son procès-verbal d’interrogatoire du 11 novembre 1942, il déclare : « Je reconnais les faits qui me sont reprochés. En effet aujourd’hui, je me suis présenté devant le monument aux morts square Mourier portant une gerbe de fleurs dans les bras désirant la déposer dans la crypte, ceci en mon nom personnel. […] Arrivés devant le monument aux morts, un monsieur que je ne connaissais pas mais que je suppose être de la police, s’est avancé vers nous et nous a donné l’ordre de circuler. A ce moment-là nous sommes partis tout de suite, mais après avoir parcouru une quinzaine de mètres environ, je suis revenu sur mes pas où pour mieux préciser, j’ai fait un crochet et finalement, j’ai lancé la gerbe de fleurs que je tenais dans mes bras, par-dessus la haie de la crypte du monument aux morts. Je suis parti aussitôt en courant, et j’ai été rejoint par un gardien de la paix alors que j’avais parcouru une centaine de mètres environ. Il est bien exact que celui-ci a découvert dans la poche extérieure droite de mon pardessus, un pistolet automatique 7 mm 65 de marque espagnole, et en outre deux chargeurs contenant chacun d’eux neuf balles. […] Je n’ai jamais été renseigné sur le point de savoir qu’il fallait souscrire une déclaration et même de déposer les pistolets. […] Avant de quitter mon domicile, je me suis muni de mon pistolet et de mes deux chargeurs parce que j’avais eu le triste exemple de Marseille où les SOL ont tiré sur la foule. J’avais en conséquence l’intention de me défendre au cas où les SOL m’auraient tiré dessus ». Il est condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes, le 14 novembre 1942, à un an d’emprisonnement et 4 000 francs d’amende pour port d’armes de guerre prohibé et menées antinationales. Interné à la maison d’arrêt de Nîmes le 11 novembre 1942 puis à la maison centrale le 12 décembre, il est ensuite transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, le 23 novembre 1943, par arrêté du préfet du Gard. Le 30 juillet 1944, il appartient à un convoi comprenant 1 191 détenus qui part de Toulouse et qui arrive le 6 août 1944 à Buchenwald. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), André Guin (matricule 69866), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), René Mazoyer (matricule 69530), Raymond Monzat (matricule 69259), Josef Pomo (matricule 69982) et Roger Roux (matricule 75415). Robert Moureau est transféré au kommando de Magdebourg le 23 août. Il est libéré le 5 mars 1945 par l’armée américaine et rapatrié le 4 mai 1945 par Jeumont dans le Nord. Il reprend par la suite son poste à la SNCF et il s’installe dans sa ville natale. Il se remarie deux fois. Il décède le 21 novembre 1985 à Nîmes.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 602 388, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Robert Moureau.

1 W 306, AD Gard, Internements administratifs : dossier de Robert Moureau établi par les autorités du régime de Vichy.

1 286 W 79, AD Gard, Registre d’écrous de la maison d’arrêt de Nîmes, écrou n°857.

1 446 W 61, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Robert Moureau.

Aimé Vielzeuf, Au temps des longues nuits, Uzès, Ateliers Henri Peladan, 1969, p.52-60.
Dossier Arolsen.
Photo extraite de son dossier de Caen

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

MOUREAU Robert

  • 69012 Buchenwald.

  • Né le 27 mars 1899 à Beaucaire

  • Décédé le 21 novembre 1985 à Nîmes

     

Robert Adrien Moureau est né le 27 mars 1899 à Beaucaire dans le Gard. Il est le fils d’Adrien Moureau, agent de police, et de Marie Julie Célina Devaux, sous-directrice à l’hospice de la Charité. Il s’engage volontairement en 1917 pour la durée de la guerre au 5ème dépôt des équipages de la flotte à Toulon jusqu’à sa démobilisation en 1920. Il se marie le 14 février 1920 à Chenove en Côte d’Or avec Juliette Amélie Henriette Butheau. En 1939-1940, il est affecté spécial à la SNCF. Ce père de trois enfants est électricien à la SNCF à Nîmes. Membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France depuis le 1er janvier 1942, il est arrêté le 11 novembre 1942 vers 12 h 15 à Nîmes alors qu’il dépose une gerbe de fleurs au monument aux morts, square Mourier. Dans son procès-verbal d’interrogatoire du 11 novembre 1942, il déclare : « Je reconnais les faits qui me sont reprochés. En effet aujourd’hui, je me suis présenté devant le monument aux morts square Mourier portant une gerbe de fleurs dans les bras désirant la déposer dans la crypte, ceci en mon nom personnel. […] Arrivés devant le monument aux morts, un monsieur que je ne connaissais pas mais que je suppose être de la police, s’est avancé vers nous et nous a donné l’ordre de circuler. A ce moment-là nous sommes partis tout de suite, mais après avoir parcouru une quinzaine de mètres environ, je suis revenu sur mes pas où pour mieux préciser, j’ai fait un crochet et finalement, j’ai lancé la gerbe de fleurs que je tenais dans mes bras, par-dessus la haie de la crypte du monument aux morts. Je suis parti aussitôt en courant, et j’ai été rejoint par un gardien de la paix alors que j’avais parcouru une centaine de mètres environ. Il est bien exact que celui-ci a découvert dans la poche extérieure droite de mon pardessus, un pistolet automatique 7 mm 65 de marque espagnole, et en outre deux chargeurs contenant chacun d’eux neuf balles. […] Je n’ai jamais été renseigné sur le point de savoir qu’il fallait souscrire une déclaration et même de déposer les pistolets. […] Avant de quitter mon domicile, je me suis muni de mon pistolet et de mes deux chargeurs parce que j’avais eu le triste exemple de Marseille où les SOL ont tiré sur la foule. J’avais en conséquence l’intention de me défendre au cas où les SOL m’auraient tiré dessus ». Il est condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes, le 14 novembre 1942, à un an d’emprisonnement et 4 000 francs d’amende pour port d’armes de guerre prohibé et menées antinationales. Interné à la maison d’arrêt de Nîmes le 11 novembre 1942 puis à la maison centrale le 12 décembre, il est ensuite transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, le 23 novembre 1943, par arrêté du préfet du Gard. Le 30 juillet 1944, il appartient à un convoi comprenant 1 191 détenus qui part de Toulouse et qui arrive le 6 août 1944 à Buchenwald. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), André Guin (matricule 69866), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), René Mazoyer (matricule 69530), Raymond Monzat (matricule 69259), Josef Pomo (matricule 69982) et Roger Roux (matricule 75415). Robert Moureau est transféré au kommando de Magdebourg le 23 août. Il est libéré le 5 mars 1945 par l’armée américaine et rapatrié le 4 mai 1945 par Jeumont dans le Nord. Il reprend par la suite son poste à la SNCF et il s’installe dans sa ville natale. Il se remarie deux fois. Il décède le 21 novembre 1985 à Nîmes.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 602 388, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Robert Moureau.

1 W 306, AD Gard, Internements administratifs : dossier de Robert Moureau établi par les autorités du régime de Vichy.

1 286 W 79, AD Gard, Registre d’écrous de la maison d’arrêt de Nîmes, écrou n°857.

1 446 W 61, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR de Robert Moureau.

Aimé Vielzeuf, Au temps des longues nuits, Uzès, Ateliers Henri Peladan, 1969, p.52-60.
Dossier Arolsen.
Photo extraite de son dossier de Caen

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