MÉROLLI Jean-Pierre

  • 61126 Sachsenhausen

  • Né le 10 août 1925 à Siddi bel Abbes

  • Décédé le 31 juillet 2016 à Nîmes

Jean-Pierre Mérolli, second d’une famille de trois enfants, naît le 10 août 1925 à Sidi-Bel-Abbès en Algérie, d’une mère cévenole et d’un père d’origine italienne, officier de la Légion étrangère[i]. Celui-ci titulaire de plusieurs citations pendant la Grande Guerre, inculque à ses enfants l’amour de la patrie et le devoir de la défendre. Toute la famille est atterrée par l’annonce de la débâcle et de l’armistice. Après avoir suivi sa scolarité jusqu’en seconde au lycée de Sidi-Bel-Abbès. J.P. Mérolli réussit, en 1941, le concours de l’École des Mousses et part, en février 1942, à Toulon suivre une formation au sein de la Marine Nationale où il fait la connaissance de Léopold Pelatan, originaire de La Grand-Combe (Gard). À la suite de l’invasion de la zone sud par les Allemands, l’école de la Marine est fermée. Étant dans l’impossibilité de rejoindre l’Algérie il part avec son camarade à La Grand-Combe. Tous deux ont reçu d’un officier instructeur une carte d’État-major et des renseignements sur des filières pour passer en Angleterre. Arrivé à La Grand-Combe le 4 décembre 1942, il est embauché à la Compagnie des Mines et hébergé chez les parents de L. Pelatan, militants communistes, engagés dans un groupe Front National de la Grand-Combe. Jean-Pierre participe à leurs actions : cacher et ravitailler un nombre croissant de réfractaires et de militants passés à la clandestinité[ii].

En mars 1943 il reçoit l’ordre de rejoindre le lycée technique de Rodez pour poursuivre la formation militaire débutée à Toulon. Refusant de servir le régime et l’occupant, J.P. Mérolli, L. Pelatan (mle 66100) et Antoine Maya (mle 66098), un autre marin de La Grand-Combe, tentent de gagner l’Espagne pour passer en Angleterre. Parvenus à la frontière, le passeur pressenti renonce du fait d’abondantes chutes de neige. Ils tentent de franchir seuls la frontière près de Mont-Louis, mais sont arrêtés le 21 mars 1943 par une patrouille de feldgendarmes. Emprisonnés à Mont-Louis puis à Perpignan dans de très rudes conditions, ils sont transférés à Pâques 1943 au Fort de Romainville puis au camp de Royalieu. Jean Pierre Mérolli est déporté le 8 mai 1943, avec ses deux camarades au camp de Sachsenhausen[iii]. Après la période de quarantaine, tous trois sont affectés dans des Kommandos qui travaillent pour les usines d’armement Heinkel, dans de terribles conditions. Après le bombardement des installations en juillet 1944, il est transféré au camp de Buchenwald, puis envoyé dans une usine de montage de chasseurs Messerchmitt 109 à Leipzig jusqu’au 13 mars 1945.
Face à l’offensive alliée, les nazis ordonnent l’évacuation : seuls 200 sur 2500 des déportés de ce camp survivent à cette « marche de la mort » (650 kilomètres en 26 jours). Il parvient à s’échapper le 4 mai 1945 avec un camarade du Nord, Victor Boulinguez. Récupérés par l’armée russe, ils passent ensuite en zone américaine puis parviennent à rentrer en France.
Revenu à La Grand-Combe, le 28 mai 1945, J.P. Mérolli se marie en décembre 1946 et a un fils. Il travaille aux Houillères, gravit tous les échelons devient chef d’exploitation et termine sa carrière en 1980 comme responsable de la sécurité et du contrôle des produits.

Après le combat de la Résistance, puis celui de la survie dans les camps, J.P. Mérolli mène celui de la mémoire. Il adhère rapidement à la FNDIRP puis, à partir de 1950, à l’UNADIF-FNDIR, dont il sera le président départemental[iv]. Comme de nombreux déportés, il se tait. Puis, après un voyage à Sachsenhausen en 1970, pour le 25ème anniversaire de la Libération des camps, il prend conscience de la nécessité de transmettre aux jeunes générations. Dès lors il témoigne dans les lycées et collèges du département dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Il est aussi à l’origine de la création du CADIR (Comité de Coordination des Associations de Déportés, Internés et Résistants) dans le Gard en 1979 dont il a été président.

Jean Pierre Merolli décède à Nîmes le 31 juillet 2016.

Monique Vézilier


[i] Hommage de l’UNADIF lors de ses obsèques

[ii] AERI cédérom La Résistance dans le Gard (entretien du 3 mai 2006 avec Fabrice Sugier)

[iii] http://wagon-deportation.over-blog.fr/pages/Convoi_du_08_mai_1943_compiegne_sachsenhausen

[iv] Midi Libre article dans Mémoire « Jean-Pierre Mérolli raconte  » le 28 avril 2006.

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

MÉROLLI Jean-Pierre

  • 61126 Sachsenhausen

  • Né le 10 août 1925 à Siddi bel Abbes

  • Décédé le 31 juillet 2016 à Nîmes

Jean-Pierre Mérolli, second d’une famille de trois enfants, naît le 10 août 1925 à Sidi-Bel-Abbès en Algérie, d’une mère cévenole et d’un père d’origine italienne, officier de la Légion étrangère[i]. Celui-ci titulaire de plusieurs citations pendant la Grande Guerre, inculque à ses enfants l’amour de la patrie et le devoir de la défendre. Toute la famille est atterrée par l’annonce de la débâcle et de l’armistice. Après avoir suivi sa scolarité jusqu’en seconde au lycée de Sidi-Bel-Abbès. J.P. Mérolli réussit, en 1941, le concours de l’École des Mousses et part, en février 1942, à Toulon suivre une formation au sein de la Marine Nationale où il fait la connaissance de Léopold Pelatan, originaire de La Grand-Combe (Gard). À la suite de l’invasion de la zone sud par les Allemands, l’école de la Marine est fermée. Étant dans l’impossibilité de rejoindre l’Algérie il part avec son camarade à La Grand-Combe. Tous deux ont reçu d’un officier instructeur une carte d’État-major et des renseignements sur des filières pour passer en Angleterre. Arrivé à La Grand-Combe le 4 décembre 1942, il est embauché à la Compagnie des Mines et hébergé chez les parents de L. Pelatan, militants communistes, engagés dans un groupe Front National de la Grand-Combe. Jean-Pierre participe à leurs actions : cacher et ravitailler un nombre croissant de réfractaires et de militants passés à la clandestinité[ii].

En mars 1943 il reçoit l’ordre de rejoindre le lycée technique de Rodez pour poursuivre la formation militaire débutée à Toulon. Refusant de servir le régime et l’occupant, J.P. Mérolli, L. Pelatan (mle 66100) et Antoine Maya (mle 66098), un autre marin de La Grand-Combe, tentent de gagner l’Espagne pour passer en Angleterre. Parvenus à la frontière, le passeur pressenti renonce du fait d’abondantes chutes de neige. Ils tentent de franchir seuls la frontière près de Mont-Louis, mais sont arrêtés le 21 mars 1943 par une patrouille de feldgendarmes. Emprisonnés à Mont-Louis puis à Perpignan dans de très rudes conditions, ils sont transférés à Pâques 1943 au Fort de Romainville puis au camp de Royalieu. Jean Pierre Mérolli est déporté le 8 mai 1943, avec ses deux camarades au camp de Sachsenhausen[iii]. Après la période de quarantaine, tous trois sont affectés dans des Kommandos qui travaillent pour les usines d’armement Heinkel, dans de terribles conditions. Après le bombardement des installations en juillet 1944, il est transféré au camp de Buchenwald, puis envoyé dans une usine de montage de chasseurs Messerchmitt 109 à Leipzig jusqu’au 13 mars 1945.
Face à l’offensive alliée, les nazis ordonnent l’évacuation : seuls 200 sur 2500 des déportés de ce camp survivent à cette « marche de la mort » (650 kilomètres en 26 jours). Il parvient à s’échapper le 4 mai 1945 avec un camarade du Nord, Victor Boulinguez. Récupérés par l’armée russe, ils passent ensuite en zone américaine puis parviennent à rentrer en France.
Revenu à La Grand-Combe, le 28 mai 1945, J.P. Mérolli se marie en décembre 1946 et a un fils. Il travaille aux Houillères, gravit tous les échelons devient chef d’exploitation et termine sa carrière en 1980 comme responsable de la sécurité et du contrôle des produits.

Après le combat de la Résistance, puis celui de la survie dans les camps, J.P. Mérolli mène celui de la mémoire. Il adhère rapidement à la FNDIRP puis, à partir de 1950, à l’UNADIF-FNDIR, dont il sera le président départemental[iv]. Comme de nombreux déportés, il se tait. Puis, après un voyage à Sachsenhausen en 1970, pour le 25ème anniversaire de la Libération des camps, il prend conscience de la nécessité de transmettre aux jeunes générations. Dès lors il témoigne dans les lycées et collèges du département dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation. Il est aussi à l’origine de la création du CADIR (Comité de Coordination des Associations de Déportés, Internés et Résistants) dans le Gard en 1979 dont il a été président.

Jean Pierre Merolli décède à Nîmes le 31 juillet 2016.

Monique Vézilier


[i] Hommage de l’UNADIF lors de ses obsèques

[ii] AERI cédérom La Résistance dans le Gard (entretien du 3 mai 2006 avec Fabrice Sugier)

[iii] http://wagon-deportation.over-blog.fr/pages/Convoi_du_08_mai_1943_compiegne_sachsenhausen

[iv] Midi Libre article dans Mémoire « Jean-Pierre Mérolli raconte  » le 28 avril 2006.

Sources :

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