RECHERCHEZ
Georges Ferdinand naît le 7 octobre 1897 à Carnoulès, commune de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille dans la vallée de l’Amous au nord du département du Gard. Sa mère Marie, Junie Grasset et son père Cyprien Mazel habitent ce hameau[i], situé dans une zone boisée au-dessus d’un site minier où un gisement de plomb argentifère est exploité depuis le milieu du XIXe. Georges est l’aîné de la famille Mazel, suivent Charles né en 1899, Berthe en 1903 et Marceau en 1909. Georges est exploitant forestier sur la propriété familiale et célibataire. Membre du Parti communiste, il est élu le 19 septembre 1937 maire de sa commune. Bien qu’interdit et diminué par les arrestations d’une grande majorité de responsables locaux, le parti communiste reste actif pendant l’année 1940[ii] dans le bassin minier où tracts et journaux sont distribués. Georges Mazel aide aussi les réfugiés arrivés en nombre dans le Gard. À partir de l’hiver 1942-1943, la Relève puis le STO contraignent de nombreux ouvriers spécialisés et les jeunes des classes 1940-1941-1942 à se cacher pour ne pas partir en Allemagne. Les maquis en formation ont besoin d’aide, cartes de ravitaillement, transport, d’autre part le durcissement de la répression amène un nombre croissant de militants à plonger dans la clandestinité pour poursuivre leurs activités résistantes. Pour les groupes du bassin minier, il faut donc, désormais, en plus des activités de propagandes et de sabotages, trouver des planques, créer des lieux de regroupement, assurer la liaison avec les clandestins[iii]. C’est une des missions de Georges Mazel. En mars 1943 il est dénoncé par un « pseudo réfractaire » qu’il venait d’embaucher comme bouscatier, il est arrêté à son domicile à Carnoulès.
Alors qu’il est incarcéré à Bordeaux, il reçoit la visite de son jeune frère Marceau[iv]. Déporté, il est emprisonné à Bruchsal, en Pays de Bade près de Karlsruhe dans le Land de Bade-Wurtemberg : une prison construite au milieu du XIXème sur un plan en X, le régime disciplinaire est éprouvant, les prisonniers sont insuffisamment nourris et de plus l’hiver 1943-1944 est particulièrement froid[v]. C’est là qu’il décède d’une grippe ou pneumonie le 12 mars 1944[vi].
Le 23 septembre 1949 il est exhumé et transféré à Strasbourg le 26, pour être acheminé au cimetière familial à Carnoulès. Une cérémonie d’hommage lui a été rendue à St-Sébastien-d’Aigrefeuille et une plaque apposée sur le mur de la Mairie rappelle sa mort en déportation ainsi que celle de Jean Laporte (Mle 43800). Les photographies au fusain de ces deux déportés, offertes en 1945 par la cellule communiste, figurent dans la salle du Conseil de la Mairie. Georges Mazel reste dans la mémoire d’une ancienne de la commune, comme celle d’un homme au service de tous et qui aurait répondu à son frère qui l’incitait à s’échapper alors que les soldats allemands frappaient à sa porte « Non… Je ferais brûler tout Carnoulès. »[vii]
Monique Vézilier
[i] ADG, état civil, acte n°4
[ii] ADG, CA566 et « Nîmes at War »: religions, politics and public opinion in the Gard 1938-1944, Robert Zaretsky, The Pennsylvania State University Park. 1995
[iii] AERI, cédérom « La Résistance dans le Gard »2009, Fabrice Sugier
[iv] Témoignage de Carine Mazel du 18/02/2024
[v] http://www.ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr
[vi] https://collections.arolsen-archives.org/
[vii] Entretien et témoignage de Madame Jeanine Fournier de Carnoulès, le 04/03/1024
Sources :
RECHERCHEZ
Georges Ferdinand naît le 7 octobre 1897 à Carnoulès, commune de Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille dans la vallée de l’Amous au nord du département du Gard. Sa mère Marie, Junie Grasset et son père Cyprien Mazel habitent ce hameau[i], situé dans une zone boisée au-dessus d’un site minier où un gisement de plomb argentifère est exploité depuis le milieu du XIXe. Georges est l’aîné de la famille Mazel, suivent Charles né en 1899, Berthe en 1903 et Marceau en 1909. Georges est exploitant forestier sur la propriété familiale et célibataire. Membre du Parti communiste, il est élu le 19 septembre 1937 maire de sa commune. Bien qu’interdit et diminué par les arrestations d’une grande majorité de responsables locaux, le parti communiste reste actif pendant l’année 1940[ii] dans le bassin minier où tracts et journaux sont distribués. Georges Mazel aide aussi les réfugiés arrivés en nombre dans le Gard. À partir de l’hiver 1942-1943, la Relève puis le STO contraignent de nombreux ouvriers spécialisés et les jeunes des classes 1940-1941-1942 à se cacher pour ne pas partir en Allemagne. Les maquis en formation ont besoin d’aide, cartes de ravitaillement, transport, d’autre part le durcissement de la répression amène un nombre croissant de militants à plonger dans la clandestinité pour poursuivre leurs activités résistantes. Pour les groupes du bassin minier, il faut donc, désormais, en plus des activités de propagandes et de sabotages, trouver des planques, créer des lieux de regroupement, assurer la liaison avec les clandestins[iii]. C’est une des missions de Georges Mazel. En mars 1943 il est dénoncé par un « pseudo réfractaire » qu’il venait d’embaucher comme bouscatier, il est arrêté à son domicile à Carnoulès.
Alors qu’il est incarcéré à Bordeaux, il reçoit la visite de son jeune frère Marceau[iv]. Déporté, il est emprisonné à Bruchsal, en Pays de Bade près de Karlsruhe dans le Land de Bade-Wurtemberg : une prison construite au milieu du XIXème sur un plan en X, le régime disciplinaire est éprouvant, les prisonniers sont insuffisamment nourris et de plus l’hiver 1943-1944 est particulièrement froid[v]. C’est là qu’il décède d’une grippe ou pneumonie le 12 mars 1944[vi].
Le 23 septembre 1949 il est exhumé et transféré à Strasbourg le 26, pour être acheminé au cimetière familial à Carnoulès. Une cérémonie d’hommage lui a été rendue à St-Sébastien-d’Aigrefeuille et une plaque apposée sur le mur de la Mairie rappelle sa mort en déportation ainsi que celle de Jean Laporte (Mle 43800). Les photographies au fusain de ces deux déportés, offertes en 1945 par la cellule communiste, figurent dans la salle du Conseil de la Mairie. Georges Mazel reste dans la mémoire d’une ancienne de la commune, comme celle d’un homme au service de tous et qui aurait répondu à son frère qui l’incitait à s’échapper alors que les soldats allemands frappaient à sa porte « Non… Je ferais brûler tout Carnoulès. »[vii]
Monique Vézilier
[i] ADG, état civil, acte n°4
[ii] ADG, CA566 et « Nîmes at War »: religions, politics and public opinion in the Gard 1938-1944, Robert Zaretsky, The Pennsylvania State University Park. 1995
[iii] AERI, cédérom « La Résistance dans le Gard »2009, Fabrice Sugier
[iv] Témoignage de Carine Mazel du 18/02/2024
[v] http://www.ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr
[vi] https://collections.arolsen-archives.org/
[vii] Entretien et témoignage de Madame Jeanine Fournier de Carnoulès, le 04/03/1024
Sources :