RECHERCHEZ
Joseph (Giuseppe) est né le 6 août 1868 en Turquie, à Istanbul, fils de Moïse et Rébecca Nahmias. Ses parents, originaires de Salonique sont francophiles et probablement tous deux francophones [i]. Joseph a deux frères : Isaac (1856) et Mordéhai Marius (1863) ainsi que trois sœurs : Régina (1869, future Mme Michel Ventura), Fortunée (Mme Misrachi) et Sara (Mme Moshé Benzon). Après la mort de sa mère, vers 1876, son père se remarie avec Pava Carasso. Il aura ainsi trois demi-frère et soeurs : Raphaël (1877), Léa (1881, Mme Ephraïm Curiel) et Rébecca (Mme Giuseppe Matalon).
La famille, sans doute commerçante, s’implante à Paris dès la fin du 19ème siècle[ii]. Mais Joseph reste sur place dans la capitale turque. Il s’y marie le 29 novembre 1903 avec Berthe Rodrigue née le 21 mai 1880 à Andrinople (Turquie) de ses parents Joseph et Anna Albala. Dans les années suivantes, Joseph et Berthe ont successivement une fille : Rébecca (dite Gisèle) née le 9 août 1905, et un fils : Moïse (Maurice) né le 16 décembre 1908 à Istanbul. De nationalité italienne, ils arrivent en France le 15 novembre 1920 ; ils vivent à Neuilly-sur-Seine, 5 rue du Général Lanrezac. Au moment de l’Occupation, ils se seraient semble-t-il réfugiés quelques temps à Nîmes (Gard), au 3 Boulevard Alphonse Daudet. Puis ils s’installent à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) dans la villa « La Bibiane », 7 rue Edouard VII. Ils sont arrêtés par les Allemands en raison des lois raciales le 2 septembre 1943 alors qu’ils essaient de rejoindre Nice en taxi. Tous les quatre sont internés à Drancy le 23 et reçoivent les matricules 5242 pour Joseph, 5243 pour Berthe, 5245 pour Moïse et 5244 pour Rébecca. Leurs dossiers portent respectivement les N° 78921, 78922, 78924 et 78923. Joseph a un carnet de fouille N° 4/8 et Berthe a le 4/7 indiquant qu’ils ont remis tous leurs avoirs (1500 et 3000 francs ; soit environ 1200 € valeur 2024). Toute la famille est déportée par le convoi N°60 le 7 octobre 1943 en direction d’Auschwitz. Ils sont probablement gazés dès leur arrivée ; la date de leur décès est fixée par jugement au 12 octobre 1943.
Dès le milieu des années 1950, Léa Curiel, qui habite alors 18 rue Langier à Paris 17ème, entreprend les démarches pour que son demi-frère, sa femme et leurs deux enfants soient reconnus comme déportés politiques. La mention « Mort en déportation » est attribuée à Joseph par arrêté en date du 30 octobre 2020.
Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Sur la francophonisation des juifs de Salonique, voir : https://journals.openedition.org/dhfles/3406?lang=fr
[ii] On trouve une trace de Mordéhai à Paris avant 1895 et Moïse Matalon, au moment de son décès le 22 juin 1917, habite 30 boulevard Pereire, Paris 17ème (selon l’acte d’Etat Civil)
Sources :
dossiers de Caen 21 P 593 877 – 21 P514 106 – 21 P 514 114 – 21 P 514 115
Site Yad Vashem
Généanet : https://gw.geneanet.org/malvilles?lang=fr&iz=66&p=giuseppe&n=joseph (arbre de « Malvilles »)
RECHERCHEZ
Joseph (Giuseppe) est né le 6 août 1868 en Turquie, à Istanbul, fils de Moïse et Rébecca Nahmias. Ses parents, originaires de Salonique sont francophiles et probablement tous deux francophones [i]. Joseph a deux frères : Isaac (1856) et Mordéhai Marius (1863) ainsi que trois sœurs : Régina (1869, future Mme Michel Ventura), Fortunée (Mme Misrachi) et Sara (Mme Moshé Benzon). Après la mort de sa mère, vers 1876, son père se remarie avec Pava Carasso. Il aura ainsi trois demi-frère et soeurs : Raphaël (1877), Léa (1881, Mme Ephraïm Curiel) et Rébecca (Mme Giuseppe Matalon).
La famille, sans doute commerçante, s’implante à Paris dès la fin du 19ème siècle[ii]. Mais Joseph reste sur place dans la capitale turque. Il s’y marie le 29 novembre 1903 avec Berthe Rodrigue née le 21 mai 1880 à Andrinople (Turquie) de ses parents Joseph et Anna Albala. Dans les années suivantes, Joseph et Berthe ont successivement une fille : Rébecca (dite Gisèle) née le 9 août 1905, et un fils : Moïse (Maurice) né le 16 décembre 1908 à Istanbul. De nationalité italienne, ils arrivent en France le 15 novembre 1920 ; ils vivent à Neuilly-sur-Seine, 5 rue du Général Lanrezac. Au moment de l’Occupation, ils se seraient semble-t-il réfugiés quelques temps à Nîmes (Gard), au 3 Boulevard Alphonse Daudet. Puis ils s’installent à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) dans la villa « La Bibiane », 7 rue Edouard VII. Ils sont arrêtés par les Allemands en raison des lois raciales le 2 septembre 1943 alors qu’ils essaient de rejoindre Nice en taxi. Tous les quatre sont internés à Drancy le 23 et reçoivent les matricules 5242 pour Joseph, 5243 pour Berthe, 5245 pour Moïse et 5244 pour Rébecca. Leurs dossiers portent respectivement les N° 78921, 78922, 78924 et 78923. Joseph a un carnet de fouille N° 4/8 et Berthe a le 4/7 indiquant qu’ils ont remis tous leurs avoirs (1500 et 3000 francs ; soit environ 1200 € valeur 2024). Toute la famille est déportée par le convoi N°60 le 7 octobre 1943 en direction d’Auschwitz. Ils sont probablement gazés dès leur arrivée ; la date de leur décès est fixée par jugement au 12 octobre 1943.
Dès le milieu des années 1950, Léa Curiel, qui habite alors 18 rue Langier à Paris 17ème, entreprend les démarches pour que son demi-frère, sa femme et leurs deux enfants soient reconnus comme déportés politiques. La mention « Mort en déportation » est attribuée à Joseph par arrêté en date du 30 octobre 2020.
Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Sur la francophonisation des juifs de Salonique, voir : https://journals.openedition.org/dhfles/3406?lang=fr
[ii] On trouve une trace de Mordéhai à Paris avant 1895 et Moïse Matalon, au moment de son décès le 22 juin 1917, habite 30 boulevard Pereire, Paris 17ème (selon l’acte d’Etat Civil)
Sources :
dossiers de Caen 21 P 593 877 – 21 P514 106 – 21 P 514 114 – 21 P 514 115
Site Yad Vashem
Généanet : https://gw.geneanet.org/malvilles?lang=fr&iz=66&p=giuseppe&n=joseph (arbre de « Malvilles »)