RECHERCHEZ
Le père d’Auguste Martin est berger au hameau de La Lecque. La famille, qui compte déjà une fille, Marie, née en 1905, s’installe à Méjannes-le-Clap, où elle exploite une ferme.
Le maquis de Bir Hakeim créé en 1943 par Jean Capel (commandant Barot) arrive dans le Gard la même année. Les comités Armée secrète de Bagnols-sur-Cèze et de Pont-Saint-Esprit décident d’un lieu d’accueil des réfractaires au STO. Ce sera au mas de Terris sur le causse de Méjannes-le-Clap à proximité de la ferme Martin. Le maquis s’y installe le 4 décembre 1943, il va y séjourner deux mois et gagner la sympathie des populations locales qui le ravitaillent. Ainsi, la famille Martin, depuis leur ferme, nourrit les dix hommes du poste avancé du maquis.
Voici le témoignage de Marie Martin, entendue en janvier 1946 dans le cadre des enquêtes de la Cour de Justice de Nîmes : « Dans la nuit du 5 au 6 mars 1944, la Gestapo et les SS de Pont-Saint-Esprit sont venus au Clap et ont procédé à l’arrestation de toute ma famille. Seul mon frère Auguste âgé de 38 ans a été maintenu en état d’arrestation à la citadelle de Pont-Saint-Esprit. Il nous était reproché de ravitailler et de recevoir les jeunes du maquis. Mon frère par la suite a été transféré successivement à la prison de Nîmes puis aux Baumettes à Marseille. Le 10 mai 1944, il a quitté les Baumettes en direction de Compiègne, depuis cette date on est sans nouvelles. Monsieur Espic (matricule 33753) demeurant à Pont-Saint-Esprit, détenu politique avec mon frère, est venu, le 30 mai 1945, nous annoncer son décès au camp de Neuengamme près de Hambourg. Aucun acte de décès officiel n’est parvenu à ce jour ».
Auguste Martin a été déporté dans un convoi parti de Compiègne le 4 juin 1944 pour le camp de Neuengamme où il arrive le 7 juin 1944. D’après l’acte officiel, il y décède le 4 août 1944, suite à une défaillance cardiaque et une angine de poitrine.
En 1952, Maurice Aurelle (président de l’association des déportés et internés patriotes, section de Bagnols) apporte un nouveau témoignage sur l’action d’Auguste Martin dans la Résistance : « Les premiers jours de l’arrivée du maquis, la famille Martin a fourni aux maquisards, et ceci pendant quelques jours, la presque totalité de leur nourriture. Une partie des armes et du matériel était entreposée dans cette ferme. Auguste Martin a été pour tous ces jeunes maquisards leur guide et leur soutien. C’est la raison pour laquelle il a été déporté en Allemagne et mort à Neuengamme ».
Auguste Martin a été reconnu comme membre des Forces Françaises de l’Intérieur « Maquis Bir Hakeim » par homologation en date du 6 mai 1947.
Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco
Sources :
– Fondation pour la Mémoire de la Déportation : www.bbdm.org
– Dossier SHD Caen
– Archives départementales du Gard
– Arolsen : www.arolsen-archives.org
– Ida Camproux, une résistante bagnolaise, Rhodanie n°159 (Mireille Justamond).
RECHERCHEZ
Le père d’Auguste Martin est berger au hameau de La Lecque. La famille, qui compte déjà une fille, Marie, née en 1905, s’installe à Méjannes-le-Clap, où elle exploite une ferme.
Le maquis de Bir Hakeim créé en 1943 par Jean Capel (commandant Barot) arrive dans le Gard la même année. Les comités Armée secrète de Bagnols-sur-Cèze et de Pont-Saint-Esprit décident d’un lieu d’accueil des réfractaires au STO. Ce sera au mas de Terris sur le causse de Méjannes-le-Clap à proximité de la ferme Martin. Le maquis s’y installe le 4 décembre 1943, il va y séjourner deux mois et gagner la sympathie des populations locales qui le ravitaillent. Ainsi, la famille Martin, depuis leur ferme, nourrit les dix hommes du poste avancé du maquis.
Voici le témoignage de Marie Martin, entendue en janvier 1946 dans le cadre des enquêtes de la Cour de Justice de Nîmes : « Dans la nuit du 5 au 6 mars 1944, la Gestapo et les SS de Pont-Saint-Esprit sont venus au Clap et ont procédé à l’arrestation de toute ma famille. Seul mon frère Auguste âgé de 38 ans a été maintenu en état d’arrestation à la citadelle de Pont-Saint-Esprit. Il nous était reproché de ravitailler et de recevoir les jeunes du maquis. Mon frère par la suite a été transféré successivement à la prison de Nîmes puis aux Baumettes à Marseille. Le 10 mai 1944, il a quitté les Baumettes en direction de Compiègne, depuis cette date on est sans nouvelles. Monsieur Espic (matricule 33753) demeurant à Pont-Saint-Esprit, détenu politique avec mon frère, est venu, le 30 mai 1945, nous annoncer son décès au camp de Neuengamme près de Hambourg. Aucun acte de décès officiel n’est parvenu à ce jour ».
Auguste Martin a été déporté dans un convoi parti de Compiègne le 4 juin 1944 pour le camp de Neuengamme où il arrive le 7 juin 1944. D’après l’acte officiel, il y décède le 4 août 1944, suite à une défaillance cardiaque et une angine de poitrine.
En 1952, Maurice Aurelle (président de l’association des déportés et internés patriotes, section de Bagnols) apporte un nouveau témoignage sur l’action d’Auguste Martin dans la Résistance : « Les premiers jours de l’arrivée du maquis, la famille Martin a fourni aux maquisards, et ceci pendant quelques jours, la presque totalité de leur nourriture. Une partie des armes et du matériel était entreposée dans cette ferme. Auguste Martin a été pour tous ces jeunes maquisards leur guide et leur soutien. C’est la raison pour laquelle il a été déporté en Allemagne et mort à Neuengamme ».
Auguste Martin a été reconnu comme membre des Forces Françaises de l’Intérieur « Maquis Bir Hakeim » par homologation en date du 6 mai 1947.
Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco
Sources :
– Fondation pour la Mémoire de la Déportation : www.bbdm.org
– Dossier SHD Caen
– Archives départementales du Gard
– Arolsen : www.arolsen-archives.org
– Ida Camproux, une résistante bagnolaise, Rhodanie n°159 (Mireille Justamond).