RECHERCHEZ
Juan, fils de Juan Marti et d’Eusebia Pons, est né en Catalogne, au sud de la province de Tarragone, à Cherta (Xerta en catalan), petite ville située sur l’Ebre, le 15 octobre 1894. Suivant l’usage, il se nomme Juan Marti-Pons.
Il gagne la frontière française en février 1939 à la toute fin de l’offensive nationaliste contre la Catalogne, avec son épouse Carmen Pascual-Falco et ses deux enfants, nés probablement en Espagne, Carmen le 12 mars 1920 et Juan, le 10 janvier 1925. Sympathisant républicain ou peut-être combattant, il fuit dans les derniers jours le territoire espagnol en même temps que 440.000 compatriotes tous épuisés par de longues marches.
L’Inspecteur de la Sûreté du Gard certifiera en Juin 1957 que Juan Marti-Pons est arrivé à Nîmes le 9 février 1939, et qu’au titre de réfugié espagnol, il réside avec sa famille au 24 rue de l’Aqueduc. Il précise que Juan exerce le métier d’ouvrier ferblantier dans une fabrique de radiateur située rue St Rémy à Nîmes. Entre son arrivée et le printemps 1941, « la famille ne fait l’objet d’aucune remarque ». En mars ou avril, Juan écrit à un ami ses sentiments favorables au Partie Communiste, la lettre est alors interceptée par le contrôle postal. Juan, aussitôt considéré comme communiste, est arrêté sur son lieu de travail le 7 juin 1941 à La Méridionale du Radiateur, maison Izard. Des ouvriers sont témoins de son arrestation par la police française et il est conduit au service de la sûreté de Nîmes. Son internement administratif lui est signifié par un arrêté préfectoral pris à son encontre dès le 3 juin, « à cause de ses idées politiques ». De la maison d’arrêt de Nîmes, il est transféré au camp du Vernet (Ariège), qui, deux ans auparavant avait reçu de nombreux républicains espagnols comme lui. Il ne restera pas très longtemps dans ce camp d’internement décrit comme extrêmement répressif, d’où déjà, en juillet 1940, sont partis les premiers convois déportant les étrangers indésirables vers l’Allemagne.
Juan reste interné au Vernet jusqu’au 8 août 1944, sans tentative d’évasion connue. Puis, par « le Train Fantôme » venant de Toulouse et qu’il rejoint à Bordeaux, il arrive à Dachau le 28 août 1944 où il reçoit le matricule 94241. L’Amicale des Anciens de Dachau confirme son arrivée à cette date. Son décès est enregistré à la date du 9 février 1945, Juan est mort à 51 ans. Le camp est libéré deux mois plus tard.
Carmen ira vivre à Bobigny (Seine), 22 avenue Paul Vaillant-Couturier et les démarches qu’elle initie en 1957 pour faire attribuer le titre de Déporté Politique à son mari, aboutissent en avril 1959. Carmen reçoit la carte de D.P. de Juan, n° 1-101-25681. Période d’internement du 7 juin 1941 au 28 août 1944, et de déportation du 28 août 1944 au 9 février 1945.
Rédaction : Marie Balta
Sources :
Arolsen,
Archives SHD de Caen,
Fondation pour la Mémoire de la Déportation (liste des déportés du Train Fantôme),
Amicale des Anciens de Dachau.
RECHERCHEZ
Juan, fils de Juan Marti et d’Eusebia Pons, est né en Catalogne, au sud de la province de Tarragone, à Cherta (Xerta en catalan), petite ville située sur l’Ebre, le 15 octobre 1894. Suivant l’usage, il se nomme Juan Marti-Pons.
Il gagne la frontière française en février 1939 à la toute fin de l’offensive nationaliste contre la Catalogne, avec son épouse Carmen Pascual-Falco et ses deux enfants, nés probablement en Espagne, Carmen le 12 mars 1920 et Juan, le 10 janvier 1925. Sympathisant républicain ou peut-être combattant, il fuit dans les derniers jours le territoire espagnol en même temps que 440.000 compatriotes tous épuisés par de longues marches.
L’Inspecteur de la Sûreté du Gard certifiera en Juin 1957 que Juan Marti-Pons est arrivé à Nîmes le 9 février 1939, et qu’au titre de réfugié espagnol, il réside avec sa famille au 24 rue de l’Aqueduc. Il précise que Juan exerce le métier d’ouvrier ferblantier dans une fabrique de radiateur située rue St Rémy à Nîmes. Entre son arrivée et le printemps 1941, « la famille ne fait l’objet d’aucune remarque ». En mars ou avril, Juan écrit à un ami ses sentiments favorables au Partie Communiste, la lettre est alors interceptée par le contrôle postal. Juan, aussitôt considéré comme communiste, est arrêté sur son lieu de travail le 7 juin 1941 à La Méridionale du Radiateur, maison Izard. Des ouvriers sont témoins de son arrestation par la police française et il est conduit au service de la sûreté de Nîmes. Son internement administratif lui est signifié par un arrêté préfectoral pris à son encontre dès le 3 juin, « à cause de ses idées politiques ». De la maison d’arrêt de Nîmes, il est transféré au camp du Vernet (Ariège), qui, deux ans auparavant avait reçu de nombreux républicains espagnols comme lui. Il ne restera pas très longtemps dans ce camp d’internement décrit comme extrêmement répressif, d’où déjà, en juillet 1940, sont partis les premiers convois déportant les étrangers indésirables vers l’Allemagne.
Juan reste interné au Vernet jusqu’au 8 août 1944, sans tentative d’évasion connue. Puis, par « le Train Fantôme » venant de Toulouse et qu’il rejoint à Bordeaux, il arrive à Dachau le 28 août 1944 où il reçoit le matricule 94241. L’Amicale des Anciens de Dachau confirme son arrivée à cette date. Son décès est enregistré à la date du 9 février 1945, Juan est mort à 51 ans. Le camp est libéré deux mois plus tard.
Carmen ira vivre à Bobigny (Seine), 22 avenue Paul Vaillant-Couturier et les démarches qu’elle initie en 1957 pour faire attribuer le titre de Déporté Politique à son mari, aboutissent en avril 1959. Carmen reçoit la carte de D.P. de Juan, n° 1-101-25681. Période d’internement du 7 juin 1941 au 28 août 1944, et de déportation du 28 août 1944 au 9 février 1945.
Rédaction : Marie Balta
Sources :
Arolsen,
Archives SHD de Caen,
Fondation pour la Mémoire de la Déportation (liste des déportés du Train Fantôme),
Amicale des Anciens de Dachau.