MARQUIS Marius

  • Dachau

  • Né le 29 novembre 1919 à Nîmes

  • Décédé 2 juillet 1944 en convoi pour Dachau

Marius, Lucien est le fils d’Auguste, Emile Marquis, employé des chemins de fer, né le 7 février 1891 dans la même ville et de Thérèse, Charlotte, Paquerette Weber son épouse. Ses parents, mariés à Nîmes le 23 décembre 1911, sont alors domiciliés 8 rue de la Posterle.

A la fin des années 1930, Marius, célibataire, exerce le métier de manœuvre maçon, avant de travailler aussi dans la menuiserie. Dès cette époque, il se fait repérer pour son activité au sein des Jeunesses Communistes, activité qui se poursuit sous l’Occupation. Soupçonné de distribuer des tracts de propagande communiste, il est recherché par la police. Son père témoignera : « … dans le courant du mois de mai 1941, mon fils a été arrêté à notre domicile sis à Nîmes, rue de la Comtesse n° 4, et conduit immédiatement à la maison d’arrêts de Nîmes ; une quinzaine de jours après, il a été transféré à St Paul d’Eyjeaux (Haute Vienne) et interné dans un camp de concentration (sic) [i]. Environ un an après son arrestation, mon fils a été libéré de ce camp. Il est venu se fixer avec nous à Vauvert et a travaillé à l’usine des Bouillens (la « source Perrier ») pendant six mois environ… ».

Marius est en effet libéré fin mai ou début juin 1942. Après quelques mois de tranquillité, il apprend par un camarade qu’il est recherché par la gestapo. Comme le précisera son père : « …afin de se soustraire à la Gestapo mon fils est parti à destination de Salon (Bouches-du-Rhône). Peu de temps après son arrivée dans cette commune, il fut à nouveau prévenu que la Gestapo le recherchait, il s’est enfui à Thonon-les-Bains (Haute Savoie) pour rejoindre le maquis… ».

En quittant Salon-de-Provence, Marius se fait enrôler, à partir du 15 avril 1943, dans un groupe de FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) : le camp Mont-Blanc, établi à Bernex (Haute-Savoie). Il y prend le pseudonyme de « Tintin ». Il passe ensuite à la Compagnie 93-03 d’Annemasse. Lors d’une mission à Fillinges (Haute-Savoie), il est arrêté par la milice, avec une partie de son groupe, le 21 avril 1944. Considéré « comme individu dangereux pour la Défense Nationale et la Sécurité Publique », il est interné à Chambéry le jour même. Après jugement de la Cour Martiale de Chambéry le 24 avril, il est condamné à huit ans de travaux forcés. Il passe alors par la prison St Paul de Lyon puis par Compiègne – avec le matricule 41432 – avant d’être déporté le 2 juillet 1944 par le transport L.240 en direction de Dachau.

Il décède pendant le voyage, dès le premier jour. Un déporté rescapé, Paul Jassaud, témoigne de la mort de Marius à ses côtés, par asphyxie. Ce transport sera connu sous l’appellation « train de la mort » : une centaine de déportés y périssent, ayant passé la journée du 2 juillet entassés dans les wagons, sous une chaleur étouffante et sans aucun ravitaillement en eau.

Après la guerre, son père, revenu à Nîmes, 85 route de Beaucaire, rassemble les témoignages afin de lui obtenir le titre de Déporté Résistant. Celui-ci lui est attribué par la commission du 22 mai 1953. Sa carte d’interné politique, délivrée en février 1956, porte le N° 1334.0413.

 Georges Muller


[i] Le camp de St Paul d’Eyjeaux où Marius Marquis est « assigné à résidence » par le Préfet du Gard, est en réalité un camp d’internement assez sévère, dont les archives ont été détruites à la fin de la guerre. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Saint-Paul-d%27Eyjeaux

Sources :

dossier de Caen 21 P 591 928

Etat Civil (actes de naissance d’Auguste Marquis N° 169 ; Marius Marquis N° 865)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

MARQUIS Marius

  • Dachau

  • Né le 29 novembre 1919 à Nîmes

  • Décédé 2 juillet 1944 en convoi pour Dachau

Marius, Lucien est le fils d’Auguste, Emile Marquis, employé des chemins de fer, né le 7 février 1891 dans la même ville et de Thérèse, Charlotte, Paquerette Weber son épouse. Ses parents, mariés à Nîmes le 23 décembre 1911, sont alors domiciliés 8 rue de la Posterle.

A la fin des années 1930, Marius, célibataire, exerce le métier de manœuvre maçon, avant de travailler aussi dans la menuiserie. Dès cette époque, il se fait repérer pour son activité au sein des Jeunesses Communistes, activité qui se poursuit sous l’Occupation. Soupçonné de distribuer des tracts de propagande communiste, il est recherché par la police. Son père témoignera : « … dans le courant du mois de mai 1941, mon fils a été arrêté à notre domicile sis à Nîmes, rue de la Comtesse n° 4, et conduit immédiatement à la maison d’arrêts de Nîmes ; une quinzaine de jours après, il a été transféré à St Paul d’Eyjeaux (Haute Vienne) et interné dans un camp de concentration (sic) [i]. Environ un an après son arrestation, mon fils a été libéré de ce camp. Il est venu se fixer avec nous à Vauvert et a travaillé à l’usine des Bouillens (la « source Perrier ») pendant six mois environ… ».

Marius est en effet libéré fin mai ou début juin 1942. Après quelques mois de tranquillité, il apprend par un camarade qu’il est recherché par la gestapo. Comme le précisera son père : « …afin de se soustraire à la Gestapo mon fils est parti à destination de Salon (Bouches-du-Rhône). Peu de temps après son arrivée dans cette commune, il fut à nouveau prévenu que la Gestapo le recherchait, il s’est enfui à Thonon-les-Bains (Haute Savoie) pour rejoindre le maquis… ».

En quittant Salon-de-Provence, Marius se fait enrôler, à partir du 15 avril 1943, dans un groupe de FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) : le camp Mont-Blanc, établi à Bernex (Haute-Savoie). Il y prend le pseudonyme de « Tintin ». Il passe ensuite à la Compagnie 93-03 d’Annemasse. Lors d’une mission à Fillinges (Haute-Savoie), il est arrêté par la milice, avec une partie de son groupe, le 21 avril 1944. Considéré « comme individu dangereux pour la Défense Nationale et la Sécurité Publique », il est interné à Chambéry le jour même. Après jugement de la Cour Martiale de Chambéry le 24 avril, il est condamné à huit ans de travaux forcés. Il passe alors par la prison St Paul de Lyon puis par Compiègne – avec le matricule 41432 – avant d’être déporté le 2 juillet 1944 par le transport L.240 en direction de Dachau.

Il décède pendant le voyage, dès le premier jour. Un déporté rescapé, Paul Jassaud, témoigne de la mort de Marius à ses côtés, par asphyxie. Ce transport sera connu sous l’appellation « train de la mort » : une centaine de déportés y périssent, ayant passé la journée du 2 juillet entassés dans les wagons, sous une chaleur étouffante et sans aucun ravitaillement en eau.

Après la guerre, son père, revenu à Nîmes, 85 route de Beaucaire, rassemble les témoignages afin de lui obtenir le titre de Déporté Résistant. Celui-ci lui est attribué par la commission du 22 mai 1953. Sa carte d’interné politique, délivrée en février 1956, porte le N° 1334.0413.

 Georges Muller


[i] Le camp de St Paul d’Eyjeaux où Marius Marquis est « assigné à résidence » par le Préfet du Gard, est en réalité un camp d’internement assez sévère, dont les archives ont été détruites à la fin de la guerre. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_Saint-Paul-d%27Eyjeaux

Sources :

dossier de Caen 21 P 591 928

Etat Civil (actes de naissance d’Auguste Marquis N° 169 ; Marius Marquis N° 865)

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