MARQUANT Georges –

  • 26224 Wiener Neustadt – 31594 Buchenwald Dora

  • Né le 28 août 1899 à Châlons sur Marne

  • Décédé le 6 novembre 1998 à Barjac (Gard)

Son père Clodomir, hôtelier et sa mère Marie Boulogne résident dans le Nord à Chateau l’Abbaye. Pendant la première guerre mondiale Georges est fait prisonnier en tant que civil. Le 18 mars 1926, il épouse Sophie Savigny à Charenton (Seine) et lors du second conflit les époux Marquant résident dans le 11ème arrondissement de Paris au 75 rue de Montreuil.

Dès la création du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, il rejoint les rangs du mouvement où il se trouve placé sous les ordres d’Adrien Bollérot. Chef de groupe, Il participe à l’impression et diffusion de tract appelant à la lutte contre les Allemands mais aussi au transport et l’entrepôt d’armes à son domicile. Gorges procède également à des crevaisons de pneus de véhicule allemands stationnés dans les rues de la capitale et participe à des lancements de bouteilles Incendiaire contre les offices de placement pour l’Allemagne dans la capitale. Le 14 octobre 1942, une dizaine de membres de l’organisation sont arrêtés, parmi lesquels Adrien Bollérot dont le domicile est perquisitionné. Un carnet est découvert et met les enquêteurs sur la piste de nouveaux membres de la branche politique, entraînant d’autres arrestations jusqu’à la fin octobre. Il échappe alors de peu à l’arrestation et donne l’ordre à Micheline Giraudon, membre de son groupe du Front national de récupérer des armes entreposées au domicile des Soudade également membres du groupe. Identifiée par les policiers français suite aux arrestations de Robert Soudade et sa femme, celle-ci donne le signalement de Micheline Giraudon qui échappe à la police jusqu’en mars 43. Le 22 octobre 1942, Robert Soudade accompagne les policiers français, 10 rue Fabre d’Églantine dans le 12ème arrondissement de Paris à la société Pyrex où Georges Marquant est magasinier. Il est alors arrêté (à noter que les époux Soudade seront condamnés après la Libération). Georges est détenu à la prison de la Santé, puis à Fresnes et enfin au camp de Compiègne où il porte le numéro 10298. Le 16 avril 1943, il est déporté par le transport I.93, premier convoi massif parti de France en direction du camp de Mauthausen où il est enregistré sous le matricule 26 224. Après une quarantaine, il est dirigé sur le kommando de Wiener Neustadt[i] où les détenus travaillent à la production d’armes balistiques au bénéfice de la firme Rax. Dès l’été, le site et bombardé, et après un dernier bombardement le 2 novembre, il est transféré le 20 du mois à Buchenwald où il devient Le matricule 31 594. Partis avec l’encadrement de Wiener Neustadt et le matériel épargné par les bombardements, les 375 homme rejoignent le KL Mittelbau Dora le 29 novembre 1944 pour y poursuivre l’installation de l’usine des fusées à A4 V2. Logé au bloc 103 est affecté au Kommando 170b, Il est envoyé au revier (hôpital) de Dora en mars 1945. A l’approche de troupes américaines il est évacué par le dernier convoi du 5 avril 1945 en direction du camp de Ravensbrück où le 14 avril, où il reçoit le matricule 15251. Il est libéré au début du mois de mai 1945, et rentre en France le 16 mai par le centre de rapatriement de Lille.

Après-guerre, il réside 17 rue du Moulin à Vincennes, puis 1 rue de la Nouvelle France à Montreuil-sous-Bois avant de s’installer aux Taulelles à St Privat de Champclos (Barjac). Le 15 septembre 1951, il épouse Angèle Thomas à Montreuil, et se voit attribuer la carte de volontaire de la Résistance le 13 juin 1960. Président dans les années 1970 de la section locale de l’Association des déportés Internés et résistants patriotes, il s’investit dans le devoir de mémoire sur la commune de Barjac notamment en décorant de photos, affiches, et objets de souvenirs son logement. Il décède le 6 novembre 1998 à Barjac à l’âge de 99 ans. Depuis sa disparition son souvenir est associé aux noms de Joseph Comte, Jacqueline Talouarn, Jean Ricoux, Paul Guillermont, Jacqueline Foquet, Mireille Kirchner, Maurice Le Berre, Simone Deguere, celui des frères Chabrier de Courlas et de la famille Martin de Méjannes (déclaration d’Edouard Chauvet, maire de Barjac).

André Francisco


[i] Wiener Neustadt : Ce Kommando situé dans l’usine « Rax Werke » à Wiener-Neustadt (Basse-Autriche au sud de Vienne), connaît deux temps distincts. D’abord, le 8 août 1943, des détenus arrivent pour commencer la production en série d’éléments des fusées V2. Après les bombardements alliés, le camp est évacué le 17 novembre 1943, vers les Kommandos de Dora et Redl-Zipf. Ensuite, le 5 juillet 1944, de nouveaux détenus sont employés par la « Wiener Lokomotiv Fabrik » à la construction de tenders. Le camp est évacué le 1er avril 1945.

Sources :

Dictionnaire Mittelbau Dora – étude Adeline Lee
Archives Arolsen matricule 31594
Article Edouard Chaulet, maire de Barjac : https://edouardchaulet.blogspot.com/2020/04/journee-du-souvenir-de-la-deportation.html mémorial AFMD

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

MARQUANT Georges –

  • 26224 Wiener Neustadt – 31594 Buchenwald Dora

  • Né le 28 août 1899 à Châlons sur Marne

  • Décédé le 6 novembre 1998 à Barjac (Gard)

Son père Clodomir, hôtelier et sa mère Marie Boulogne résident dans le Nord à Chateau l’Abbaye. Pendant la première guerre mondiale Georges est fait prisonnier en tant que civil. Le 18 mars 1926, il épouse Sophie Savigny à Charenton (Seine) et lors du second conflit les époux Marquant résident dans le 11ème arrondissement de Paris au 75 rue de Montreuil.

Dès la création du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, il rejoint les rangs du mouvement où il se trouve placé sous les ordres d’Adrien Bollérot. Chef de groupe, Il participe à l’impression et diffusion de tract appelant à la lutte contre les Allemands mais aussi au transport et l’entrepôt d’armes à son domicile. Gorges procède également à des crevaisons de pneus de véhicule allemands stationnés dans les rues de la capitale et participe à des lancements de bouteilles Incendiaire contre les offices de placement pour l’Allemagne dans la capitale. Le 14 octobre 1942, une dizaine de membres de l’organisation sont arrêtés, parmi lesquels Adrien Bollérot dont le domicile est perquisitionné. Un carnet est découvert et met les enquêteurs sur la piste de nouveaux membres de la branche politique, entraînant d’autres arrestations jusqu’à la fin octobre. Il échappe alors de peu à l’arrestation et donne l’ordre à Micheline Giraudon, membre de son groupe du Front national de récupérer des armes entreposées au domicile des Soudade également membres du groupe. Identifiée par les policiers français suite aux arrestations de Robert Soudade et sa femme, celle-ci donne le signalement de Micheline Giraudon qui échappe à la police jusqu’en mars 43. Le 22 octobre 1942, Robert Soudade accompagne les policiers français, 10 rue Fabre d’Églantine dans le 12ème arrondissement de Paris à la société Pyrex où Georges Marquant est magasinier. Il est alors arrêté (à noter que les époux Soudade seront condamnés après la Libération). Georges est détenu à la prison de la Santé, puis à Fresnes et enfin au camp de Compiègne où il porte le numéro 10298. Le 16 avril 1943, il est déporté par le transport I.93, premier convoi massif parti de France en direction du camp de Mauthausen où il est enregistré sous le matricule 26 224. Après une quarantaine, il est dirigé sur le kommando de Wiener Neustadt[i] où les détenus travaillent à la production d’armes balistiques au bénéfice de la firme Rax. Dès l’été, le site et bombardé, et après un dernier bombardement le 2 novembre, il est transféré le 20 du mois à Buchenwald où il devient Le matricule 31 594. Partis avec l’encadrement de Wiener Neustadt et le matériel épargné par les bombardements, les 375 homme rejoignent le KL Mittelbau Dora le 29 novembre 1944 pour y poursuivre l’installation de l’usine des fusées à A4 V2. Logé au bloc 103 est affecté au Kommando 170b, Il est envoyé au revier (hôpital) de Dora en mars 1945. A l’approche de troupes américaines il est évacué par le dernier convoi du 5 avril 1945 en direction du camp de Ravensbrück où le 14 avril, où il reçoit le matricule 15251. Il est libéré au début du mois de mai 1945, et rentre en France le 16 mai par le centre de rapatriement de Lille.

Après-guerre, il réside 17 rue du Moulin à Vincennes, puis 1 rue de la Nouvelle France à Montreuil-sous-Bois avant de s’installer aux Taulelles à St Privat de Champclos (Barjac). Le 15 septembre 1951, il épouse Angèle Thomas à Montreuil, et se voit attribuer la carte de volontaire de la Résistance le 13 juin 1960. Président dans les années 1970 de la section locale de l’Association des déportés Internés et résistants patriotes, il s’investit dans le devoir de mémoire sur la commune de Barjac notamment en décorant de photos, affiches, et objets de souvenirs son logement. Il décède le 6 novembre 1998 à Barjac à l’âge de 99 ans. Depuis sa disparition son souvenir est associé aux noms de Joseph Comte, Jacqueline Talouarn, Jean Ricoux, Paul Guillermont, Jacqueline Foquet, Mireille Kirchner, Maurice Le Berre, Simone Deguere, celui des frères Chabrier de Courlas et de la famille Martin de Méjannes (déclaration d’Edouard Chauvet, maire de Barjac).

André Francisco


[i] Wiener Neustadt : Ce Kommando situé dans l’usine « Rax Werke » à Wiener-Neustadt (Basse-Autriche au sud de Vienne), connaît deux temps distincts. D’abord, le 8 août 1943, des détenus arrivent pour commencer la production en série d’éléments des fusées V2. Après les bombardements alliés, le camp est évacué le 17 novembre 1943, vers les Kommandos de Dora et Redl-Zipf. Ensuite, le 5 juillet 1944, de nouveaux détenus sont employés par la « Wiener Lokomotiv Fabrik » à la construction de tenders. Le camp est évacué le 1er avril 1945.

Sources :

Dictionnaire Mittelbau Dora – étude Adeline Lee
Archives Arolsen matricule 31594
Article Edouard Chaulet, maire de Barjac : https://edouardchaulet.blogspot.com/2020/04/journee-du-souvenir-de-la-deportation.html mémorial AFMD

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.