Bella/Beyla Apelbaum nait à Opatow (Pologne), le 3 novembre 1917, fille d’Israel Apelbaum (né en 1893 en Pologne et décédé le 12 août 1933 Paris) et de Pesla Kirzemblat (née le20 juillet 1892 Opatow et décédée le 11 avril 1923 à Opatow). Au décès de sa mère, son père se remarie l’année suivante et la fratrie s’agrandie de 4 à 6 enfants. Son père exilé en France, obtient en 1930 les papiers pour faire venir sa famille, deux ans après son départ. Ils s’installent à la Cité Durmar, rue Oberkampf, Paris 11^ème. Bella épouse en 1940, Jerzy Tyszelman (né le 19 février 1917 à Varsovie). Celui est déporté par le premier convoi de déportés raciaux du 27 mars 1942 et périt le 30 juin à Auschwitz.
Victime de la répression antisémite, elle est arrêtée à St Etienne et transférée au centre de regroupement des israélites à Drancy le 28 mai 1944 (matricule 22363). Son carnet de fouille 145/5301 est au nom de Denise Apelbaum, couturière née le 15 avril 1917 (en effet lors de son arrestation Bella avait sur elle les papiers de sa belle-sœur Denise, française pour sa part). Elle est déportée le 30 mai 1944 par convoi 75[i]  à destination d’Auschwitz et tatouée du n° A7069. Elle survie au camp et elle est rapatriée en France par l’hôtel Lutétia.

Elle se remarie en 1947 avec David Markovitch (né le 19 août 1915 à Paris 18^ème fils de Mocheh Markovitch et de Machla Dratva). Ils s’installent à Nîmes où toute sa famille s’était retrouvée (certains de ses frères s’y étant réfugiés pendant la guerre), au 3 quai de la Fontaine où ils tiennent un petit atelier de confection, lui tailleur et elle couturière. Ils tiendront ensuite une boutique de vêtements pour femmes. Ils auront 2 enfants, Nicole, née le 16 novembre 1948 à Nîmes et Richard, né le 7 janvier 1952 à Nîmes (décédé le 3 avril 2019 à Lisbonne-Portugal).  Son époux décède à Vallauris le 19 Août 1988.
L’équipe de Stéven Spielgerg vient l’interviewer vers 1998 en tant que survivante de la Shoah.

Elle décède le 16 Décembre 2005 à Perpignan à 88 ans

Son nom figure au mémorial de la Shoah : Dalle 2 – colonne 1 – rangée 2.

André FRANCISCO

[i] Le convoi 75 part de la gare de Paris-Bobigny le 30 mai 1944 avec 1004 déportés dont plus de 100 déportés de moins de 18, ainsi que des détenus du camp Vittel qui avaient été épargnés de la déportation jusque-là pour servir d’échange éventuellement. Se trouve également un groupe de 30 Juifs du département de Haute-Savoie. Le convoi arrive au camp d’Auschwitz-Birkenau le 2 juin 1944, 239 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros A-11841 à A-12079 ainsi que 134 femmes, également sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros A-7065 à A-7198. Le reste du convoi, c’est-à-dire 624 Juifs, sont immédiatement gazés. Après la libération d’Auschwitz, on compte 99 survivants du convoi 75, parmi lesquels se trouvent 54 femmes

Sources :

Collectif Histoire et Mémoire- Françoise Szymkowicz
Archives état civil Nîmes
Mémorial Shoah
Témoignage de son fils Richard, de sa fille Nicole en 2025