LEINER Max 

  • Auschwitz

  • Né le 26 février 1936 à Mannheim (Allemagne)

  • Décédé à Auschwitz le 18 avril 1944 à l’âge de 8 ans (rafle des enfants d’Izieu)

    Max Leiner Max est né le 26 novembre 1936 à Mannheim. Sa mère, Miche Leiner, bien que née à Heidelberg est de nationalité polonaise. Elle déménage à Leipzig le 4 février 1937 et laisse Max, âgé de trois mois, avec sa sœur Dina et ses beaux-parents David et Johanna Strauß née Schiffmann à Mannheim. La dernière adresse de Max était Kleine Wallstadtstraße 30, aujourd’hui Kopernikusstraße, où l’enfant vivait avec Johanna Strauß (* 1884). Le couple juif Josef et Klara Salomon étaient également enregistrés à la même adresse. Tous les habitants de la Kleine Wallstadtstraße 30 sont déportés à Gurs en octobre 1940 dans le cadre de l’expulsion des juifs des pays de Bade vers la France, l’opération Bürckel[i]. Le jeune Max Leiner est envoyé au camp de Gurs le 25 octobre 1940 avec sa grand-mère Johanna Shiffmann et il est transféré le 14 mars 1941 au camp d’hébergement de Rivesaltes, « camp modèle adapté pour accueillir des enfants » selon l’administration française. Il y est pris en charge par « le Comité de Nîmes » qui regroupe une trentaine d’associations d’aide et assistance aux réfugiés qui se retrouvent mensuellement dans les locaux de la Fédération protestante de Nîmes. Leur action est reconnue par Vichy et soutenue par le préfet de l’Hérault.

    Du camp de Rivesaltes il est envoyé dans une « colonie » à Villeneuve lès Maguelone (Hérault) le 8 mai 1942 chez Mme Marthe Segura.

    Il est ensuite recueilli par l’OSE (Œuvre (juive) de Secours aux Enfants) qui le confie à Mme Cohen dans son refuge de la Frigoule à St Sébastien d’Aigrefeuille en octobre 1942.

    Sur 2.000 enfants internés en novembre 1940, l’OSE et les autres organisations du comité́ de Nîmes parviennent à en faire sortir les 3/4 et à les placer en maisons d’enfants, en familles d’accueil ou en pouponnières, en général de manière légale. Sur une liste de 576 enfants sortis par l’OSE, l’énorme majorité́ passe par d’abord par le solarium marin de Palavas-les-Flots (Hérault), qui est une « plaque tournante » dans le sauvetage des enfants. Ce solarium marin, la « Villa Bianca » dépendait de l’institut Saint-Pierre, l’hôpital de Montpellier. Madame Ciardi y fut la première directrice avant que Sabina Zlatin, assistante sociale de l’OSE qui travaillait au camp d’Agde vienne organiser l’arrivée des enfants sortis du camp d’internement. C’était au début de l’année 1941. Les enfants arrivaient par groupes ou individuellement, plein de poux et d’impétigo pour se retaper quelques jours ou quelques semaines au maximum, avant de repartir vers une autre maison, puis vers d’autres aventures, celles de tous les enfants cachés. En novembre 1942, avant l’arrivée des Allemands en zone sud, tout le groupe, soit une douzaine d’enfants encore présents dont Max Leiner et tout l’encadrement part dans une maison de Campestre (près de Lodève – Hérault) chez France Nichet en attendant l’ouverture de la maison d’Izieu que Sabina Zatlin va diriger. France Nichet sera ultérieurement reconnue comme « juste parmi les nations ». Max Leiner y arrivera le 3 juillet 1943 avec trois autres enfants dont Sami Adelsheimer qui seront avec lui, arrêtés par Klaus Barbie le 6 avril 1944. Les enfants et les adultes sont embarqués dans des camions vers la prison Montluc à Lyon. Ils y restent le 6 et le 7 avril 1944. Au procès Barbie, la seule survivante, Léa Feldblum témoigne que les enfants étaient assis sur le sol et les adultes avaient leurs mains liées haut sur les murs. Les adultes et les adolescents sont interrogés, mais pas les enfants. Le 7 avril, ils sont emmenés à la gare de Perrache par tram et transférés dans des trains en direction de Drancy où ils arrivent le 8 avril 1944. Max Leiner est déporté avec 33 autres enfants vers le camp d’Auschwitz par le convoi 71[ii]  parti de la gare de Bobigny le 13 avril. Ils sont gazés dès leur arrivée.

    Par décision du procureur de la république du TGI de Belley en date du 24 septembre 2009, son décès est consigné sur le registre de la mairie d’Izieu le 18 avril 1944.

    Son nom figure sur le mur des noms du mémorial de la Shoah : dalle 23, colonne 8, rangée 2

     

    André FRANCISCO

    [i] L’opération Bürckel est l’expression qui désigne la déportation vers la France, les 22-25 octobre 1940, des derniers juifs allemands habitant encore dans le Pays de Bade, la Sarre et le Palatinat. Elle s’inscrit dans le cadre du « plan Madagascar ». Elle porte le nom de Joseph Bürckel, Gauleiter du Land Lorraine-Sarre-Palatinat. Pourtant, l’essentiel des victimes appartient au Land du Gauleiter Robert Wagner, responsable de la région Alsace-Pays de Bade, mais ce dernier ne fut qu’un exécutant, la conception de la rafle dans son ensemble revenant à Bürckel.

    [ii] Le Convoi 71 part de la gare de Paris-Bobigny le 13 avril 1944 emportant 1,499 (624 hommes et 854 femmes et 22 indéterminés) font partie de ce convoi. Parmi eux se trouvent 34 parmi les 44 enfants arrêtés à la Maison d’Izieu le 6 avril 1944. Le convoi arrive à Auschwitz le 16 avril 1944. 165 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 184097 à 184261, ainsi que 91 femmes qui sont sélectionnées pour les travaux forcés. Leurs numéros ne sont pas connus. Le reste du convoi est gazé dès son arrivée.

    Sources :

    Archives SHD Caen – dossier 21 P 482 425 ;
    Mémorial Izieu : https://www.memorializieu.eu/

    Photo : mémorial de la Shoah

    Camp de Gurs : https://www.campgurs.com/

    Mairie de St Sébastien d’Aigrefeuille : « 1942/1944, saint Sébastien d’Aigrefeuille, terre de refuge pour des enfants juifs »

    Mémorial Izieu : https://www.memorializieu.eu/

    Photo : mémorial de la Shoah

    Archives en ligne du camp de Rivesaltes

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    LEINER Max 

    • Auschwitz

    • Né le 26 février 1936 à Mannheim (Allemagne)

    • Décédé à Auschwitz le 18 avril 1944 à l’âge de 8 ans (rafle des enfants d’Izieu)

      Max Leiner Max est né le 26 novembre 1936 à Mannheim. Sa mère, Miche Leiner, bien que née à Heidelberg est de nationalité polonaise. Elle déménage à Leipzig le 4 février 1937 et laisse Max, âgé de trois mois, avec sa sœur Dina et ses beaux-parents David et Johanna Strauß née Schiffmann à Mannheim. La dernière adresse de Max était Kleine Wallstadtstraße 30, aujourd’hui Kopernikusstraße, où l’enfant vivait avec Johanna Strauß (* 1884). Le couple juif Josef et Klara Salomon étaient également enregistrés à la même adresse. Tous les habitants de la Kleine Wallstadtstraße 30 sont déportés à Gurs en octobre 1940 dans le cadre de l’expulsion des juifs des pays de Bade vers la France, l’opération Bürckel[i]. Le jeune Max Leiner est envoyé au camp de Gurs le 25 octobre 1940 avec sa grand-mère Johanna Shiffmann et il est transféré le 14 mars 1941 au camp d’hébergement de Rivesaltes, « camp modèle adapté pour accueillir des enfants » selon l’administration française. Il y est pris en charge par « le Comité de Nîmes » qui regroupe une trentaine d’associations d’aide et assistance aux réfugiés qui se retrouvent mensuellement dans les locaux de la Fédération protestante de Nîmes. Leur action est reconnue par Vichy et soutenue par le préfet de l’Hérault.

      Du camp de Rivesaltes il est envoyé dans une « colonie » à Villeneuve lès Maguelone (Hérault) le 8 mai 1942 chez Mme Marthe Segura.

      Il est ensuite recueilli par l’OSE (Œuvre (juive) de Secours aux Enfants) qui le confie à Mme Cohen dans son refuge de la Frigoule à St Sébastien d’Aigrefeuille en octobre 1942.

      Sur 2.000 enfants internés en novembre 1940, l’OSE et les autres organisations du comité́ de Nîmes parviennent à en faire sortir les 3/4 et à les placer en maisons d’enfants, en familles d’accueil ou en pouponnières, en général de manière légale. Sur une liste de 576 enfants sortis par l’OSE, l’énorme majorité́ passe par d’abord par le solarium marin de Palavas-les-Flots (Hérault), qui est une « plaque tournante » dans le sauvetage des enfants. Ce solarium marin, la « Villa Bianca » dépendait de l’institut Saint-Pierre, l’hôpital de Montpellier. Madame Ciardi y fut la première directrice avant que Sabina Zlatin, assistante sociale de l’OSE qui travaillait au camp d’Agde vienne organiser l’arrivée des enfants sortis du camp d’internement. C’était au début de l’année 1941. Les enfants arrivaient par groupes ou individuellement, plein de poux et d’impétigo pour se retaper quelques jours ou quelques semaines au maximum, avant de repartir vers une autre maison, puis vers d’autres aventures, celles de tous les enfants cachés. En novembre 1942, avant l’arrivée des Allemands en zone sud, tout le groupe, soit une douzaine d’enfants encore présents dont Max Leiner et tout l’encadrement part dans une maison de Campestre (près de Lodève – Hérault) chez France Nichet en attendant l’ouverture de la maison d’Izieu que Sabina Zatlin va diriger. France Nichet sera ultérieurement reconnue comme « juste parmi les nations ». Max Leiner y arrivera le 3 juillet 1943 avec trois autres enfants dont Sami Adelsheimer qui seront avec lui, arrêtés par Klaus Barbie le 6 avril 1944. Les enfants et les adultes sont embarqués dans des camions vers la prison Montluc à Lyon. Ils y restent le 6 et le 7 avril 1944. Au procès Barbie, la seule survivante, Léa Feldblum témoigne que les enfants étaient assis sur le sol et les adultes avaient leurs mains liées haut sur les murs. Les adultes et les adolescents sont interrogés, mais pas les enfants. Le 7 avril, ils sont emmenés à la gare de Perrache par tram et transférés dans des trains en direction de Drancy où ils arrivent le 8 avril 1944. Max Leiner est déporté avec 33 autres enfants vers le camp d’Auschwitz par le convoi 71[ii]  parti de la gare de Bobigny le 13 avril. Ils sont gazés dès leur arrivée.

      Par décision du procureur de la république du TGI de Belley en date du 24 septembre 2009, son décès est consigné sur le registre de la mairie d’Izieu le 18 avril 1944.

      Son nom figure sur le mur des noms du mémorial de la Shoah : dalle 23, colonne 8, rangée 2

       

      André FRANCISCO

      [i] L’opération Bürckel est l’expression qui désigne la déportation vers la France, les 22-25 octobre 1940, des derniers juifs allemands habitant encore dans le Pays de Bade, la Sarre et le Palatinat. Elle s’inscrit dans le cadre du « plan Madagascar ». Elle porte le nom de Joseph Bürckel, Gauleiter du Land Lorraine-Sarre-Palatinat. Pourtant, l’essentiel des victimes appartient au Land du Gauleiter Robert Wagner, responsable de la région Alsace-Pays de Bade, mais ce dernier ne fut qu’un exécutant, la conception de la rafle dans son ensemble revenant à Bürckel.

      [ii] Le Convoi 71 part de la gare de Paris-Bobigny le 13 avril 1944 emportant 1,499 (624 hommes et 854 femmes et 22 indéterminés) font partie de ce convoi. Parmi eux se trouvent 34 parmi les 44 enfants arrêtés à la Maison d’Izieu le 6 avril 1944. Le convoi arrive à Auschwitz le 16 avril 1944. 165 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 184097 à 184261, ainsi que 91 femmes qui sont sélectionnées pour les travaux forcés. Leurs numéros ne sont pas connus. Le reste du convoi est gazé dès son arrivée.

      Sources :

      Archives SHD Caen – dossier 21 P 482 425 ;
      Mémorial Izieu : https://www.memorializieu.eu/

      Photo : mémorial de la Shoah

      Camp de Gurs : https://www.campgurs.com/

      Mairie de St Sébastien d’Aigrefeuille : « 1942/1944, saint Sébastien d’Aigrefeuille, terre de refuge pour des enfants juifs »

      Mémorial Izieu : https://www.memorializieu.eu/

      Photo : mémorial de la Shoah

      Archives en ligne du camp de Rivesaltes

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