KLEIN Chaja Estéra née ISBITZKI

  • Auschwitz

  • Née le 5 janvier 1871 à Lodz (Pologne)

  • Décédée décembre 1943 à Auschwitz

KLEIN Chaja Estéra née ISBITZKI naît le 5 janvier 1871 à Lodz (Pologne) et aura sept enfants. Elle se réfugie dans le sud de la France afin de fuir les persécutions antisémites et habite 24 rue Rouget de l’Isle à Nîmes. Elle exerce le métier de brodeuse et elle est arrêtée, 70 faubourg du Soleil à Alès (Gard). Elle est emprisonnée à Marseille avant d’être envoyée au centre de regroupement des israélites à Drancy le 15 décembre 1943 sous le matricule 10139. Son carnet de fouille 44/19 mentionne la spoliation de toute sa fortune qui s’élève à cinq francs. Elle est déportée le 17 décembre 1943 par convoi 63[i] à destination d’Auschwitz où elle est assassinée.

Trois autres Klein (Aron, Salomée, Alfred) sont arrêtés à la même adresse et envoyés au centre de regroupement des israélites à Drancy d’où ils sont déportés par le convoi 61 du 19 octobre 1943 différent de celui de Chaja, et en l’état actuel des connaissances il n’est pas possible de définir leur lien de parenté.

Son nom figure au mémorial de la Shoah : dalle 25 – colonne 9 – rangée 1

André FRANCISCO


[i] Le convoi 63 part de la gare de Bobigny le 17 décembre 1943 emportant avec lui 848 Juifs, dont plusieurs dirigeants de l’UGIF (Union générale des Israélites de France. L’embarquement en gare de Bobigny est effectué en présence d’Alois Brunner qui opère lui-même la fouille de certains bagages. Serge Smulevic, alors âgé de 22 ans, relate une scène particulièrement cruelle sur le quai de la gare :« Brunner nous tient un discours, traduit instantanément par un civil, pour nous avertir que si quelqu’un tentait de s’évader, tous les autres occupants du wagon seraient exécutés. De même il nous avertissait qu’il était interdit d’emporter dans ses bagages tout couteau ou autre objet pointu en métal, permettant éventuellement d’attaquer le plancher du wagon, et qu’il était encore temps de les remettre spontanément. Et il se mit à ouvrir au hasard, des bagages et sacs à provisions. Il s’arrêta devant mon ami François Sandler, se pencha et ouvrit son sac et se mit à le fouiller. En sortit un petit couteau à éplucher des pommes de terre. Se releva, un sourire sarcastique aux lèvres et approcha le petit couteau des yeux de mon ami François, allant à toute vitesse d’un œil à l’autre, comme s’il allait les lui crever. Et tout à coup, d’un geste précis et rapide lui trancha plus de la moitié de l’oreille gauche, et remit le couteau à l’un des deux sbires qui l’accompagnaient. Le sang dégoulinait abondamment sur le côté gauche de François, mais personne n’osait bouger, et quelques instants plus tard nous sommes montés dans le wagon. Bien sûr, dès que le train partit, on emmaillota l’oreille de François dans un morceau de chemise. L’image de cette oreille qui pendait, je n’ai jamais réussi à l’oublier. ».
Le convoi 63 arrive à Auschwitz le 20 décembre 1943 où 233 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 169735 à 169967. Seulement 112 femmes sont sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros 72323 à 72434. Plus de 500 personnes sont gazées à l’arrivée ou succombent pendant le trajet.

Sources :

Archives Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

KLEIN Chaja Estéra née ISBITZKI

  • Auschwitz

  • Née le 5 janvier 1871 à Lodz (Pologne)

  • Décédée décembre 1943 à Auschwitz

KLEIN Chaja Estéra née ISBITZKI naît le 5 janvier 1871 à Lodz (Pologne) et aura sept enfants. Elle se réfugie dans le sud de la France afin de fuir les persécutions antisémites et habite 24 rue Rouget de l’Isle à Nîmes. Elle exerce le métier de brodeuse et elle est arrêtée, 70 faubourg du Soleil à Alès (Gard). Elle est emprisonnée à Marseille avant d’être envoyée au centre de regroupement des israélites à Drancy le 15 décembre 1943 sous le matricule 10139. Son carnet de fouille 44/19 mentionne la spoliation de toute sa fortune qui s’élève à cinq francs. Elle est déportée le 17 décembre 1943 par convoi 63[i] à destination d’Auschwitz où elle est assassinée.

Trois autres Klein (Aron, Salomée, Alfred) sont arrêtés à la même adresse et envoyés au centre de regroupement des israélites à Drancy d’où ils sont déportés par le convoi 61 du 19 octobre 1943 différent de celui de Chaja, et en l’état actuel des connaissances il n’est pas possible de définir leur lien de parenté.

Son nom figure au mémorial de la Shoah : dalle 25 – colonne 9 – rangée 1

André FRANCISCO


[i] Le convoi 63 part de la gare de Bobigny le 17 décembre 1943 emportant avec lui 848 Juifs, dont plusieurs dirigeants de l’UGIF (Union générale des Israélites de France. L’embarquement en gare de Bobigny est effectué en présence d’Alois Brunner qui opère lui-même la fouille de certains bagages. Serge Smulevic, alors âgé de 22 ans, relate une scène particulièrement cruelle sur le quai de la gare :« Brunner nous tient un discours, traduit instantanément par un civil, pour nous avertir que si quelqu’un tentait de s’évader, tous les autres occupants du wagon seraient exécutés. De même il nous avertissait qu’il était interdit d’emporter dans ses bagages tout couteau ou autre objet pointu en métal, permettant éventuellement d’attaquer le plancher du wagon, et qu’il était encore temps de les remettre spontanément. Et il se mit à ouvrir au hasard, des bagages et sacs à provisions. Il s’arrêta devant mon ami François Sandler, se pencha et ouvrit son sac et se mit à le fouiller. En sortit un petit couteau à éplucher des pommes de terre. Se releva, un sourire sarcastique aux lèvres et approcha le petit couteau des yeux de mon ami François, allant à toute vitesse d’un œil à l’autre, comme s’il allait les lui crever. Et tout à coup, d’un geste précis et rapide lui trancha plus de la moitié de l’oreille gauche, et remit le couteau à l’un des deux sbires qui l’accompagnaient. Le sang dégoulinait abondamment sur le côté gauche de François, mais personne n’osait bouger, et quelques instants plus tard nous sommes montés dans le wagon. Bien sûr, dès que le train partit, on emmaillota l’oreille de François dans un morceau de chemise. L’image de cette oreille qui pendait, je n’ai jamais réussi à l’oublier. ».
Le convoi 63 arrive à Auschwitz le 20 décembre 1943 où 233 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 169735 à 169967. Seulement 112 femmes sont sélectionnées pour les travaux forcés et tatouées des numéros 72323 à 72434. Plus de 500 personnes sont gazées à l’arrivée ou succombent pendant le trajet.

Sources :

Archives Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

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