Haia Halpern épouse Yankel David Kaploun d’origine russe et ils ont deux filles :  Gustava née le 6 janvier 1903 à Varsovie et Hélène le 9 septembre 1907 à Paris.  En 1904 la famille émigre à Paris et Haia acquiert la nationalité française le 13 février 1929. Alors âgé de 54 ans, son époux Yankel est condamné à 10 ans de réclusion en 1930 après avoir assassiné sa jeune maitresse Germaine Puyt âgée de 20 ans.

Sans profession, Haia se réfugie dans le sud de la France avec sa fille Hélène, afin de fuir les persécutions antisémites. Sa fille Gustava la rejoindra avec son époux Léo Lewenson qui crée une SARL, avec un associé, Lucien Gourjon : la « Société française pour la manufacture du caoutchouc et produits pour vulcanisation ». Son siège est installé 50 route de Sauve, à Nîmes. Au début des années 1940, Gustava déménage avec son fils André au 21 rue du Cirque Romain, où elle accueille sa mère Haia et sa sœur Hélène. C’est à cette adresse qu’ils sont tous quatre arrêtés par la Gestapo, fin février 1944, lors d’une rafle contre les israélites.

Ils sont incarcérés au Fort Vauban de Nîmes puis à Marseille et elle est envoyée au centre de regroupement de Drancy le 1 avril 1944 (matricule 18734).  Son carnet de fouille 173/1774 du 2 avril 1944 précise la spoliation dont elle a fait l’objet : 5 francs, 1 bague or et rose. Elle est déportée à destination d’Auschwitz par convoi 71[i]  du 13 avril 1944 où elle est assassinée à 71 ans

Son nom figure sur le mur du mémorial de la Shoah : dalle 2 – colonne 7 – rangée 2

Ses filles Hélène et Gustava ainsi que son petit-fils André sont déportés par convoi 70 du 27 mars 1944 à destination d’Auschwitz où ils sont assassinés.

André FRANCISCO

[i] Le convoi 71  part de la gare de Paris-Bobigny le 13 avril 1944 emportant 1,499 déportés (624 hommes et 854 femmes et 22 indéterminés). Parmi eux se trouvent 34 des 44 enfants arrêtés à la Maison d’Izieu le 6 avril 1944. Le convoi 71 arrive à Auschwitz le 16 avril 1944. 165 hommes sont sélectionnés pour les travaux forcés et tatoués des numéros 184097 à 184261, ainsi que 91 femmes qui sont sélectionnées pour les travaux forcés. Leurs numéros ne sont pas connus. Le reste du convoi est gazé dès son arrivée.

Sources :

Archives Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Site France Archives (JO du 13/02/1929): https://francearchives.gouv.fr/fr/facomponent/76b3ec83f14257be5dfb9d80aa15a820362b3007

Procès Jacques KAPLOUN – Le petit Parisien https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k626820h/f4.item.r=KAPLOUN.zoom