KAHAN Frania

KAHAN Frania née MIKANOWSKI

  • 67237 Buchenwald

  • Née le 31 juillet 1921 à Strasbourg

  • Décédée en 2012 Californie

C’est à Strasbourg, dans la famille MIKANOWSKI, que naît, le 31 juillet 1921, la petite Frania Frieda, de parents mariés en Pologne. Son père Maurice est né à Varsovie le 28 mars 1894 et mourra à Auschwitz en 1944 (ou 1945). Sa mère, Eva Englender, probablement née à Strasbourg (comme son frère Alphonse, qui sera résistant), décèdera en 1964 dans le Bas-Rhin. Frania serait la seule enfant du couple. Elle se marie au début des années 1940 avec Armin (Armand) Kahan, né le 4 avril 1913 dans la région de Szabolcs-Szatmar-Bereg en Hongrie. Il a pu résider à Vienne (Autriche) pendant un temps. Les parents d’Armin, Salomon Kahan (1874-1964) et Neche, née Paneth (1880-1936) auraient eu 10 enfants et auraient vécu à Anvers dans les années 1930. Frania et Armand, se marient en France, on ne leur connaît pas d’enfant à l’époque et Frania n’exerce pas de profession. En 1944, à 23 ans, Frania se rend à Nîmes. Sa fiche médicale éditée plus tard à Theresienstadt fait état de deux adresses à Nîmes, l’une au 19 rue St Castor enregistré au nom d’Englander (probable oncle de Frania), l’autre au 14 rue du Général Perrier, au nom de Ruchla Estryn, née Englander en 1908 à Varsovie (sans doute une tante de Frania), dont le mari est alors interné de guerre en Suisse. C’est pendant son séjour à Nîmes qu’elle est arrêtée, rue du Général Perrier. Dans sa feuille d’examen établie en vue d’obtenir un statut de Déporté Politique en 1962, on ne relève aucun élément sur les circonstances de son appréhension, aucun témoin n’est cité. On ne sait pas si c’est la police française ou la Gestapo qui l’arrête, si elle est en compagnie de son mari ou pas. Le seul fait qu’elle soit juive motive son arrestation. Elle se retrouve internée à Marseille, puis transférée à Drancy où elle reste en détention du 1er avril au 13 avril 1944, sous le matricule 18739. Frania part de Drancy par le convoi 71 le 13 avril 1944, arrive à Auschwitz, puis est envoyée à Buchenwald (mat. 67237) où on la déclare apte au travail. Le 21 mars 1945 elle est envoyée au kommando de Raguhn, dans une usine de fabrication de pièces d’armes et d’avions.  Le kommando est évacué dès le 10 avril vers le camp de Theresienstadt, en Bohême-Moravie sous protectorat allemand. Une fiche médicale établie après la libération du camp – début mai -, par le Ministère français des Prisonniers, Déportés et Réfugiés (N° 0745417) indique son poids : 47 kg, pour 1m58, signale qu’elle n’a pas la gale, pas de poux, mais qu’elle a contracté un typhus deux mois auparavant. C’est depuis Theresienstadt, début juin 1945, lorsque la quarantaine imposée par les médecins de l’Armée Rouge est levée, qu’elle est rapatriée en France.  On a la trace d’un domicile à Lyon en 1947, 132 Cours Émile Zola, figurant sur un passeport à son nom. Courant juillet 1947, le Consulat suisse lui accorde plusieurs visas touristiques successifs l’autorisant à se rendre à Genève. Elle part aux U.S.A. où elle acquiert la nationalité américaine le 5 août 1954 à 33 ans. N’ayant pas recouvré la nationalité française avant le 15 juillet 1960, elle ne pourra, malgré ses démarches et celles d’une amie qui se poursuivront jusqu’en 1998, toucher d’autre dédommagement que le petit pécule accordé à tous les internés ou déportés politiques. Elle recevra sa carte de Déporté Politique le 24 octobre 1963 (n° 219929980) en Californie où elle est domiciliée à Castle Heights 2339, Los Angeles. Son mari et elle vivront en Californie jusqu’à leur mort, lui en mars 1995, elle en 2012.

Gérard Krebs, Marie Balta

 

Sources :

Archives SHD Caen (dont photo vers 1960)

Arolsen ; Courrier personnel d’une amie, M.J.D. résidant à Herblay.

Site Ancestry Support ; Généanet.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
KAHAN Frania

KAHAN Frania née MIKANOWSKI

  • 67237 Buchenwald

  • Née le 31 juillet 1921 à Strasbourg

  • Décédée en 2012 Californie

C’est à Strasbourg, dans la famille MIKANOWSKI, que naît, le 31 juillet 1921, la petite Frania Frieda, de parents mariés en Pologne. Son père Maurice est né à Varsovie le 28 mars 1894 et mourra à Auschwitz en 1944 (ou 1945). Sa mère, Eva Englender, probablement née à Strasbourg (comme son frère Alphonse, qui sera résistant), décèdera en 1964 dans le Bas-Rhin. Frania serait la seule enfant du couple. Elle se marie au début des années 1940 avec Armin (Armand) Kahan, né le 4 avril 1913 dans la région de Szabolcs-Szatmar-Bereg en Hongrie. Il a pu résider à Vienne (Autriche) pendant un temps. Les parents d’Armin, Salomon Kahan (1874-1964) et Neche, née Paneth (1880-1936) auraient eu 10 enfants et auraient vécu à Anvers dans les années 1930. Frania et Armand, se marient en France, on ne leur connaît pas d’enfant à l’époque et Frania n’exerce pas de profession. En 1944, à 23 ans, Frania se rend à Nîmes. Sa fiche médicale éditée plus tard à Theresienstadt fait état de deux adresses à Nîmes, l’une au 19 rue St Castor enregistré au nom d’Englander (probable oncle de Frania), l’autre au 14 rue du Général Perrier, au nom de Ruchla Estryn, née Englander en 1908 à Varsovie (sans doute une tante de Frania), dont le mari est alors interné de guerre en Suisse. C’est pendant son séjour à Nîmes qu’elle est arrêtée, rue du Général Perrier. Dans sa feuille d’examen établie en vue d’obtenir un statut de Déporté Politique en 1962, on ne relève aucun élément sur les circonstances de son appréhension, aucun témoin n’est cité. On ne sait pas si c’est la police française ou la Gestapo qui l’arrête, si elle est en compagnie de son mari ou pas. Le seul fait qu’elle soit juive motive son arrestation. Elle se retrouve internée à Marseille, puis transférée à Drancy où elle reste en détention du 1er avril au 13 avril 1944, sous le matricule 18739. Frania part de Drancy par le convoi 71 le 13 avril 1944, arrive à Auschwitz, puis est envoyée à Buchenwald (mat. 67237) où on la déclare apte au travail. Le 21 mars 1945 elle est envoyée au kommando de Raguhn, dans une usine de fabrication de pièces d’armes et d’avions.  Le kommando est évacué dès le 10 avril vers le camp de Theresienstadt, en Bohême-Moravie sous protectorat allemand. Une fiche médicale établie après la libération du camp – début mai -, par le Ministère français des Prisonniers, Déportés et Réfugiés (N° 0745417) indique son poids : 47 kg, pour 1m58, signale qu’elle n’a pas la gale, pas de poux, mais qu’elle a contracté un typhus deux mois auparavant. C’est depuis Theresienstadt, début juin 1945, lorsque la quarantaine imposée par les médecins de l’Armée Rouge est levée, qu’elle est rapatriée en France.  On a la trace d’un domicile à Lyon en 1947, 132 Cours Émile Zola, figurant sur un passeport à son nom. Courant juillet 1947, le Consulat suisse lui accorde plusieurs visas touristiques successifs l’autorisant à se rendre à Genève. Elle part aux U.S.A. où elle acquiert la nationalité américaine le 5 août 1954 à 33 ans. N’ayant pas recouvré la nationalité française avant le 15 juillet 1960, elle ne pourra, malgré ses démarches et celles d’une amie qui se poursuivront jusqu’en 1998, toucher d’autre dédommagement que le petit pécule accordé à tous les internés ou déportés politiques. Elle recevra sa carte de Déporté Politique le 24 octobre 1963 (n° 219929980) en Californie où elle est domiciliée à Castle Heights 2339, Los Angeles. Son mari et elle vivront en Californie jusqu’à leur mort, lui en mars 1995, elle en 2012.

Gérard Krebs, Marie Balta

 

Sources :

Archives SHD Caen (dont photo vers 1960)

Arolsen ; Courrier personnel d’une amie, M.J.D. résidant à Herblay.

Site Ancestry Support ; Généanet.

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