JELLINEK Paul

  • 12620 Auschwitz – 117900 Buchenwald

  • Né le 17 avril 1910 à Vienne

  • Décédé le 25 septembre 1985 en Autriche

Paul de nationalité autrichienne, naît le 17 avril 1910 à Vienne dans une famille juive. Après avoir fait partie de la Jeunesse Ouvrière Socialiste, il adhère au PC Autrichien en février 1934.  A cette époque, il habite à Vienne, 7 Keilgasse, et est employé de commerce. En novembre 1937, il s’engage dans les Brigades Internationales pour aller combattre en Espagne. Il est affecté à une unité chargée de la défense antiaérienne en Catalogne.

En 1939, après la Retirada, il est interné aux camps de St Cyprien puis Gurs, avant d’être envoyé avec d’autres Autrichiens dans une Compagnie de Travailleurs Etrangers (CTE) dans les Hautes Pyrénées, où il est employé comme bûcheron. A une date inconnue, il passe dans la clandestinité et rejoint la section autrichienne du Front National. Après un séjour à Toulouse puis à Lyon il arrive à Nîmes avec de faux papiers au nom de Paul Vautrin né à Pau. Ainsi devenu français, il se fait embaucher comme interprète à la poste militaire allemande (Deutsche Feldpost) à Nîmes, afin de pouvoir renseigner son réseau. Il diffuse des tracts et journaux illégaux comme « Soldat am Mittelmeer » au dépôt SNCF de la ville. Il se marie avec une espagnole Martina Torres Escudero, est provisoirement charbonnier et réside au 11 rue Paulet comme nîmois.

Il est arrêté par la Gestapo au moment des fêtes de Pâques, le 15 avril 1943. L’arrestation a lieu lors d’un rendez-vous dans un bistrot près de Nîmes avec des soldats allemands à qui il avait passé des tracts et des journaux. Paul est alors envoyé à Marseille à la prison Saint Pierre du 26 avril au 25 mai. En raison de son origine juive, il est interné à Drancy le 27 mai puis déporté par le convoi 55 du 24 juin 1943 à Auschwitz où il reste jusqu’au 18 janvier 1945, sous le matricule 126020. Il est évacué d’Auschwitz par les nazis le 20 janvier 1945 vers le camp de Buchenwald (matricule 117900) où il est libéré le 11 avril 1945 par l’armée américaine. Après vérification qu’en tant qu’Autrichien, il ne soit ni un nazi ni un gardien du camp, il peut enfin rentrer à Vienne le 2 mai.

Le 23 février 1966, depuis Vienne Paul Jellinek signe une demande d’attribution du titre de Déporté Résistant ; le Ministère des Anciens Combattants établit un dossier à son nom portant le N° 104.337. Il devient permanent du PC Autrichien et collaborateur du journal communiste Wiener Tagerbuch. Il a pu écrire ses mémoires. Son décès est daté du 25 septembre 1985.

Extrait de son livre : « à Nîmes, j’ai d’abord cherché une chambre d’hôtel, et le lendemain, je suis entré dans une caserne, je me suis renseigné pour savoir où était l’état-major. « Bonjour, je suis français, je parle allemand, j’aimerais travailler, avez-vous quelque chose pour moi ? « Tout de suite, oui.  L’officier là-bas m’a accueilli à bras ouverts. Je me suis assis dans un bureau en tant qu’interprète personnel d’un major. […] De plus, j’ai pu transmettre des informations qui m’étaient parvenues de l’état-major au mouvement de résistance français… »

Rédacteur : Georges Muller

Sources :

archives de Caen – Arolsen – livre des mémoires de Paul Jellinek
« Un maquis d’antifascistes allemands en France 1942-1944 » Eveline et Yvan Brès, Les Presses du Languedoc / Max Chaleil Editeur
Université de Barcelone (https://sidbrint.ub.edu/en/content/jellinek-paul ; novembre 2022)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

JELLINEK Paul

  • 12620 Auschwitz – 117900 Buchenwald

  • Né le 17 avril 1910 à Vienne

  • Décédé le 25 septembre 1985 en Autriche

Paul de nationalité autrichienne, naît le 17 avril 1910 à Vienne dans une famille juive. Après avoir fait partie de la Jeunesse Ouvrière Socialiste, il adhère au PC Autrichien en février 1934.  A cette époque, il habite à Vienne, 7 Keilgasse, et est employé de commerce. En novembre 1937, il s’engage dans les Brigades Internationales pour aller combattre en Espagne. Il est affecté à une unité chargée de la défense antiaérienne en Catalogne.

En 1939, après la Retirada, il est interné aux camps de St Cyprien puis Gurs, avant d’être envoyé avec d’autres Autrichiens dans une Compagnie de Travailleurs Etrangers (CTE) dans les Hautes Pyrénées, où il est employé comme bûcheron. A une date inconnue, il passe dans la clandestinité et rejoint la section autrichienne du Front National. Après un séjour à Toulouse puis à Lyon il arrive à Nîmes avec de faux papiers au nom de Paul Vautrin né à Pau. Ainsi devenu français, il se fait embaucher comme interprète à la poste militaire allemande (Deutsche Feldpost) à Nîmes, afin de pouvoir renseigner son réseau. Il diffuse des tracts et journaux illégaux comme « Soldat am Mittelmeer » au dépôt SNCF de la ville. Il se marie avec une espagnole Martina Torres Escudero, est provisoirement charbonnier et réside au 11 rue Paulet comme nîmois.

Il est arrêté par la Gestapo au moment des fêtes de Pâques, le 15 avril 1943. L’arrestation a lieu lors d’un rendez-vous dans un bistrot près de Nîmes avec des soldats allemands à qui il avait passé des tracts et des journaux. Paul est alors envoyé à Marseille à la prison Saint Pierre du 26 avril au 25 mai. En raison de son origine juive, il est interné à Drancy le 27 mai puis déporté par le convoi 55 du 24 juin 1943 à Auschwitz où il reste jusqu’au 18 janvier 1945, sous le matricule 126020. Il est évacué d’Auschwitz par les nazis le 20 janvier 1945 vers le camp de Buchenwald (matricule 117900) où il est libéré le 11 avril 1945 par l’armée américaine. Après vérification qu’en tant qu’Autrichien, il ne soit ni un nazi ni un gardien du camp, il peut enfin rentrer à Vienne le 2 mai.

Le 23 février 1966, depuis Vienne Paul Jellinek signe une demande d’attribution du titre de Déporté Résistant ; le Ministère des Anciens Combattants établit un dossier à son nom portant le N° 104.337. Il devient permanent du PC Autrichien et collaborateur du journal communiste Wiener Tagerbuch. Il a pu écrire ses mémoires. Son décès est daté du 25 septembre 1985.

Extrait de son livre : « à Nîmes, j’ai d’abord cherché une chambre d’hôtel, et le lendemain, je suis entré dans une caserne, je me suis renseigné pour savoir où était l’état-major. « Bonjour, je suis français, je parle allemand, j’aimerais travailler, avez-vous quelque chose pour moi ? « Tout de suite, oui.  L’officier là-bas m’a accueilli à bras ouverts. Je me suis assis dans un bureau en tant qu’interprète personnel d’un major. […] De plus, j’ai pu transmettre des informations qui m’étaient parvenues de l’état-major au mouvement de résistance français… »

Rédacteur : Georges Muller

Sources :

archives de Caen – Arolsen – livre des mémoires de Paul Jellinek
« Un maquis d’antifascistes allemands en France 1942-1944 » Eveline et Yvan Brès, Les Presses du Languedoc / Max Chaleil Editeur
Université de Barcelone (https://sidbrint.ub.edu/en/content/jellinek-paul ; novembre 2022)

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