JEAN Marcel pseudo Jeannot

  • 42881 Buchenwald

  • Né le 2 février 1920 à Alès

  • Décédé le 6 mars 1997 à Montpellier

Son père Henri, Marius Jean et sa mère Marie, Andrette née Manassero, sont domiciliés, maison Chamson dans le quartier de Chantilly à Alès. Henri Jean, le père est ajusteur de profession. Marcel est adopté par la Nation, jugement du tribunal d’Alès du 29 octobre 1930[i]. Lorsqu’il est arrêté par la police française le 30 mai 1941, Marcel Jean habite au n° 20 de la Grand Rue à Alès et employé à l’usine métallurgique de Tamaris « compagnie des Forges d’Alais ». « Arrêté pour raisons politiques », cette mention inscrite dans son dossier témoigne de son appartenance au parti communiste interdit.  En effet bien qu’il y ait eu nombre d’arrestations préventives l’ancrage et l’influence du parti restent fort dans la région minière du département, la presse clandestine y est toujours distribuée, certaines structures persistent comme la Maison du Peuple de Tamaris ou encore l’Alès Sportif Ouvrier. La première propagande régionale est distribuée à Alès dans la nuit du 6 au 7 décembre 1940. Marcel Jean fait partie d’un groupe de jeunesse patriotique qui distribue cette propagande. Le premier numéro clandestin du Cri du Gard est distribué à la Grand Combe le 22 janvier 1941. Près de la moitié des arrestations opérées dans le Gard entre 1941 et 1942 concernent des militants communistes[ii].
D’abord emprisonné au Fort Vauban à Alès, le 18 septembre 1941 il est transféré à Marseille au Fort St-Nicolas. En novembre, jugé par le Tribunal militaire de la 15ème Région, il est condamné à un an de prison et privation de droits civiques pour 15 ans. Le 1er décembre il est incarcéré à la prison St-Pierre, le 9 juin 1942 il est transféré au camp de St-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn, à la fois centre de séjour surveillé et centre de triage où les premiers internés sont des communistes et des syndicalistes. Dans le camp il fait partie d’un réseau de résistance. Le 24 mars 1943 il s’évade lors d’un transfert vers Bayonne. De retour en Cévennes il participe aux actions du maquis FTPF du Collet-de-Dèze en Lozère. Envoyé en mission à Avignon pour recruter et constituer une équipe de sabotage, il est arrêté par la Gestapo le 5 août 1943. Incarcéré à nouveau, le 13 décembre 1943 il réussit à s’évader lors de son transfert vers Récy dans la Marne[iii] et rejoint un réseau de Résistance de Châlons-sur-Marne. Le 20 janvier 1944 il est repris et conduit au camp de rassemblement de Compiègne d’où le 22 janvier 1944 dans le transport I.172 il est déporté à Buchenwald où il arrive le 24 janvier. Ce convoi fait partie de l’opération « écume de mer » « Meerschaum » pour subvenir aux besoins grandissants de l’économie du Reich et de la SS et suppléer aux pertes de main-d’œuvre dans les camps. À son arrivée le 24 janvier il reçoit le matricule 42881.[iv] La période de quarantaine effectuée, le 25 février 1944 il est affecté au Kommando de la Gustloff-Werk, usine d’armement installée à Weimar.
Marcel Jean fait partie de l’organisation clandestine de la Résistance française, son nom figure dans la liste homologuée des combattants[v].  Le 11 avril 1945 les S.S. évacuent le camp, le 13 l’armée US en prend le contrôle, non sans avoir reconnu le mérite des Résistants.[vi] Cette évacuation se fait en plusieurs étapes. Son rapatriement commence le 23 avril, le 28 avril 1945 il arrive à Marseille, il est de retour à Alès le 3 mai 1945.

Le 21 octobre 1947 à Alès il épouse Eugénie Louise Pellenc.

Il décède à Montpellier le 6 mars 1997 (INSEE)

Monique Vézilier


[i] ADG EC

[ii] AERI cédérom le Gard dans la guerre 1939-1945, fiche rédigée par Claude Emerique

[iii] DAVCC Caen dossier de déporté de Jean Marcel 21P 576 268

[iv] Arolsen DocID 6182490,91 etc

[v] https://asso-buchenwald-dora.com/

[vi] Buchenwald Le Mémorial tome 1

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

JEAN Marcel pseudo Jeannot

  • 42881 Buchenwald

  • Né le 2 février 1920 à Alès

  • Décédé le 6 mars 1997 à Montpellier

Son père Henri, Marius Jean et sa mère Marie, Andrette née Manassero, sont domiciliés, maison Chamson dans le quartier de Chantilly à Alès. Henri Jean, le père est ajusteur de profession. Marcel est adopté par la Nation, jugement du tribunal d’Alès du 29 octobre 1930[i]. Lorsqu’il est arrêté par la police française le 30 mai 1941, Marcel Jean habite au n° 20 de la Grand Rue à Alès et employé à l’usine métallurgique de Tamaris « compagnie des Forges d’Alais ». « Arrêté pour raisons politiques », cette mention inscrite dans son dossier témoigne de son appartenance au parti communiste interdit.  En effet bien qu’il y ait eu nombre d’arrestations préventives l’ancrage et l’influence du parti restent fort dans la région minière du département, la presse clandestine y est toujours distribuée, certaines structures persistent comme la Maison du Peuple de Tamaris ou encore l’Alès Sportif Ouvrier. La première propagande régionale est distribuée à Alès dans la nuit du 6 au 7 décembre 1940. Marcel Jean fait partie d’un groupe de jeunesse patriotique qui distribue cette propagande. Le premier numéro clandestin du Cri du Gard est distribué à la Grand Combe le 22 janvier 1941. Près de la moitié des arrestations opérées dans le Gard entre 1941 et 1942 concernent des militants communistes[ii].
D’abord emprisonné au Fort Vauban à Alès, le 18 septembre 1941 il est transféré à Marseille au Fort St-Nicolas. En novembre, jugé par le Tribunal militaire de la 15ème Région, il est condamné à un an de prison et privation de droits civiques pour 15 ans. Le 1er décembre il est incarcéré à la prison St-Pierre, le 9 juin 1942 il est transféré au camp de St-Sulpice-la-Pointe dans le Tarn, à la fois centre de séjour surveillé et centre de triage où les premiers internés sont des communistes et des syndicalistes. Dans le camp il fait partie d’un réseau de résistance. Le 24 mars 1943 il s’évade lors d’un transfert vers Bayonne. De retour en Cévennes il participe aux actions du maquis FTPF du Collet-de-Dèze en Lozère. Envoyé en mission à Avignon pour recruter et constituer une équipe de sabotage, il est arrêté par la Gestapo le 5 août 1943. Incarcéré à nouveau, le 13 décembre 1943 il réussit à s’évader lors de son transfert vers Récy dans la Marne[iii] et rejoint un réseau de Résistance de Châlons-sur-Marne. Le 20 janvier 1944 il est repris et conduit au camp de rassemblement de Compiègne d’où le 22 janvier 1944 dans le transport I.172 il est déporté à Buchenwald où il arrive le 24 janvier. Ce convoi fait partie de l’opération « écume de mer » « Meerschaum » pour subvenir aux besoins grandissants de l’économie du Reich et de la SS et suppléer aux pertes de main-d’œuvre dans les camps. À son arrivée le 24 janvier il reçoit le matricule 42881.[iv] La période de quarantaine effectuée, le 25 février 1944 il est affecté au Kommando de la Gustloff-Werk, usine d’armement installée à Weimar.
Marcel Jean fait partie de l’organisation clandestine de la Résistance française, son nom figure dans la liste homologuée des combattants[v].  Le 11 avril 1945 les S.S. évacuent le camp, le 13 l’armée US en prend le contrôle, non sans avoir reconnu le mérite des Résistants.[vi] Cette évacuation se fait en plusieurs étapes. Son rapatriement commence le 23 avril, le 28 avril 1945 il arrive à Marseille, il est de retour à Alès le 3 mai 1945.

Le 21 octobre 1947 à Alès il épouse Eugénie Louise Pellenc.

Il décède à Montpellier le 6 mars 1997 (INSEE)

Monique Vézilier


[i] ADG EC

[ii] AERI cédérom le Gard dans la guerre 1939-1945, fiche rédigée par Claude Emerique

[iii] DAVCC Caen dossier de déporté de Jean Marcel 21P 576 268

[iv] Arolsen DocID 6182490,91 etc

[v] https://asso-buchenwald-dora.com/

[vi] Buchenwald Le Mémorial tome 1

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.