RECHERCHEZ
Pierre Aimé Jalu est né à Alès le 21 janvier 1918. Ses parents Ernest Jalu et Yvonne née Blanc habitent 3 rue de Sévérac à Salindres dans le Gard. Pierre Jalu exerce la profession de limonadier[i]. Engagé volontaire, il est fait prisonnier sur la Marne le 12 juin 1940, emmené en captivité en Tchécoslovaquie, il parvient à s’évader le 17 septembre 1941. Revenu en France, il gagne la zone libre, décidé à poursuivre la lutte et signe un engagement pour le 2ème Régiment de Tirailleurs Marocains mis en subsistance à Montpellier, en qualité d’officier de sport. Le 11 novembre 1942, jour de l’invasion de la zone sud par les Allemands, avec l’aide des jeunes de la section Éclaireurs-skieurs placée sous son commandement, il s’empare des armes stockées dans l’arsenal, et les cache : elles seront remises au maquis du Ventoux. Entré chez lui à Carpentras (Vaucluse), il s’engage dans le réseau SAP Sud, lié au mouvement Combat réseau chargé d’établir des émissions quotidiennes avec la France Libre à Londres. Durant le premier semestre 1943, il est envoyé en mission dans le Vercors, dans la région de Nice, dans le Vaucluse : traqué sans arrêt par la Gestapo, il doit changer fréquemment de lieu d’émission.
En juin 1943, il arrive dans la région alésienne avec trois « radios-pianistes » dotés d’appareils anglais performants et peu volumineux. En contact avec les principaux responsables alésiens de Combat, les postes émetteurs sont installés dans des endroits sûrs de la région alésienne. En novembre 1943, parti en mission à Toulouse, Pierre Jalu est arrêté le 2 décembre par la Gestapo[ii]. Il subit plusieurs interrogatoires durant son incarcération à la prison St Michel de Toulouse. Transféré au camp de rassemblement de Compiègne (Oise) (n°28832) il est déporté le 17 janvier 1944 par le convoi I.171 qui atteint Buchenwald le 21 janvier. Le matricule 40283 lui est attribué. La quarantaine passée, il est transféré le 9 février 1944 à Dora alors un kommando de Buchenwald, où les déportés construisent des usines souterraines pour la fabrication de V1 et V2. Tous les témoignages décrivent le rythme infernal du travail, la sauvagerie des kapos et les privations alimentaires[iii]. Fin mars 1945 les bombardements et l’avancée des armées alliées précipite l’évacuation du camp. Il réussit à s’évader d’une colonne, il témoigne avoir marché quatre jours environ avant de rencontrer les troupes alliées.
Il est libéré le 20 avril 1945.
Après la guerre, il s’engage dans l’action politique au sein du parti gaulliste. De juin 1968 à avril 1973, il est député UDR de l’arrondissement d’Alès (4ème circonscription du Gard).
Il décède à Alès le 24 août 1999.
Monique Vézilier
[i] DAVCC Caen, dossier de déporté de Pierre Jalu 21 P575606
[ii] Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Gard (2009), Fabrice Sugier
Fabrice Sugier, « Jalu Pierre (1918-1998) », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, 2009 (ISBN 978-2-915742-23-7)
[iii] Marcel Ruby in Le livre de la Déportation, Robert Laffont, 1995
Sources :
RECHERCHEZ
Pierre Aimé Jalu est né à Alès le 21 janvier 1918. Ses parents Ernest Jalu et Yvonne née Blanc habitent 3 rue de Sévérac à Salindres dans le Gard. Pierre Jalu exerce la profession de limonadier[i]. Engagé volontaire, il est fait prisonnier sur la Marne le 12 juin 1940, emmené en captivité en Tchécoslovaquie, il parvient à s’évader le 17 septembre 1941. Revenu en France, il gagne la zone libre, décidé à poursuivre la lutte et signe un engagement pour le 2ème Régiment de Tirailleurs Marocains mis en subsistance à Montpellier, en qualité d’officier de sport. Le 11 novembre 1942, jour de l’invasion de la zone sud par les Allemands, avec l’aide des jeunes de la section Éclaireurs-skieurs placée sous son commandement, il s’empare des armes stockées dans l’arsenal, et les cache : elles seront remises au maquis du Ventoux. Entré chez lui à Carpentras (Vaucluse), il s’engage dans le réseau SAP Sud, lié au mouvement Combat réseau chargé d’établir des émissions quotidiennes avec la France Libre à Londres. Durant le premier semestre 1943, il est envoyé en mission dans le Vercors, dans la région de Nice, dans le Vaucluse : traqué sans arrêt par la Gestapo, il doit changer fréquemment de lieu d’émission.
En juin 1943, il arrive dans la région alésienne avec trois « radios-pianistes » dotés d’appareils anglais performants et peu volumineux. En contact avec les principaux responsables alésiens de Combat, les postes émetteurs sont installés dans des endroits sûrs de la région alésienne. En novembre 1943, parti en mission à Toulouse, Pierre Jalu est arrêté le 2 décembre par la Gestapo[ii]. Il subit plusieurs interrogatoires durant son incarcération à la prison St Michel de Toulouse. Transféré au camp de rassemblement de Compiègne (Oise) (n°28832) il est déporté le 17 janvier 1944 par le convoi I.171 qui atteint Buchenwald le 21 janvier. Le matricule 40283 lui est attribué. La quarantaine passée, il est transféré le 9 février 1944 à Dora alors un kommando de Buchenwald, où les déportés construisent des usines souterraines pour la fabrication de V1 et V2. Tous les témoignages décrivent le rythme infernal du travail, la sauvagerie des kapos et les privations alimentaires[iii]. Fin mars 1945 les bombardements et l’avancée des armées alliées précipite l’évacuation du camp. Il réussit à s’évader d’une colonne, il témoigne avoir marché quatre jours environ avant de rencontrer les troupes alliées.
Il est libéré le 20 avril 1945.
Après la guerre, il s’engage dans l’action politique au sein du parti gaulliste. De juin 1968 à avril 1973, il est député UDR de l’arrondissement d’Alès (4ème circonscription du Gard).
Il décède à Alès le 24 août 1999.
Monique Vézilier
[i] DAVCC Caen, dossier de déporté de Pierre Jalu 21 P575606
[ii] Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans le Gard (2009), Fabrice Sugier
Fabrice Sugier, « Jalu Pierre (1918-1998) », dans La Résistance dans le Gard (DVD-ROM), Paris, Association pour des études sur la résistance intérieure, 2009 (ISBN 978-2-915742-23-7)
[iii] Marcel Ruby in Le livre de la Déportation, Robert Laffont, 1995
Sources :