RECHERCHEZ
Fernand Albert naît le 2 décembre 1893 à Nîmes, fils de Lucien, chapelier âgé de 40 ans et de Sara Barry âgée de 37 ans. Il se marie le 8 janvier 1918 à Nîmes avec Henriette Blanquet, alors qu’il est maréchal des logis au 115ème régiment d’artillerie lourde. Ils auront un fils Robert et divorceront le 6 novembre 1925. Appartenant à la classe 1913, il est mobilisé en novembre et participe à la Grande Guerre dans plusieurs régiments d’artillerie, à savoir les 55ème, 115ème, 101ème, 279ème, 270ème et sera démobilisé le 9 septembre 1919 dans le 19ème régiment d’artillerie de campagne. Il est nommé brigadier le 3 septembre 1914 et maréchal des Logis le 25 juillet 1915. Déjà titulaire de plusieurs citations, il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de Bronze. Il s’installe à Pont-Ste-Marie dans l’Aube et se présente comme tête de liste SFIO aux élections législatives de 1932. Très vite, il appelle à la formation d’une ligue antifasciste nommée « les Volontaires de la Liberté ». Il est élu maire de Pont-Ste-Marie le 17 mai 1935 et le restera jusqu’en décembre 1940. Il soutient le Front Populaire en 1936 et devient membre de la commission exécutive fédérale socialiste. La guerre commencée, dès juin 1940, il se fait connaître en intervenant pour sauver du peloton d’exécution 12 soldats français que l’ennemi s’apprêtait à fusiller. Il devient vite l’organisateur d’un réseau de renseignements. Probablement dénoncé, il est contraint de s’enfuir en janvier 1941 et retourne à Nîmes où il poursuit son activité de résistant et organise un réseau de fuite pour les résistants traqués et de faux papiers pour les juifs. Alors qu’il est employé au conservatoire de musique de Nîmes, il est arrêté le 10 novembre 1943 par la gestapo avec sa sœur Marthe Jaffiol, secrétaire à ce même conservatoire et membre de son réseau. Elle sera elle aussi déportée et décédera à Bergen Belsen (matricule 32501 Mauthausen).
Il est interné à Compiègne, puis déporté sous le sigle NN (Nuit et Brouillard) avec un groupe de vingt-six personnes à Neue Bremm (Sarrebruck) le 17 avril 1944, puis au camp de Mauthausen le 29 avril 1944, où il reçoit le matricule 64568. Dans ce groupe, deux déportés iront à Auschwitz, un autre sera immédiatement gazé au château d’Hartheim et les autres, dont Fernand Jaffiol, seront transférés le 24 juillet 1944 au Kommando d’Ebensee. Il y décédera le 16 avril 1945 [i], trois semaines avant la libération du camp.
Une rue porte son nom à Pont St Marie. Il est médaillé de la résistance par décret du 3 août 1946
André FRANCISCO
[i] Son camarade de captivité Maurice Delfieu (matricule 62253 Mauthausen) l’assistera dans ses derniers moments et dans son livre écrit en 1946 (Récits d’un revenant : Mauthausen-Ebensee, il écrira les derniers instants de Fernand Jaffiol « tu sais je n’ai pas mangé tout mon pain, je n’ai plus faim. Tu le trouveras demain matin, dans ma paillasse, à côté de ma tête, et tu le mangeras en pensant à moi. Avec un rire navré je promis, comme on promet à un enfant et je regagnai mon lit. Une heure plus tard, je me penchais vers lui, il me fixait avec de grands yeux étranges. J’abaissai ses paupières et glissai la main dans la paillasse. Le pain était bien là, je le partageai avec Treillet mon camarade de lit. Dieu ! Qu’il était bon le pain de mon ami Jaffiol.
Sources :
Archives Caen – dossier 21 P 446 989
Archives Arolsen
https://studylibfr.com/doc/7118498/a-la-recherche-de-fernand-jaffiol–1893-1945
https://gw.geneanet.org/benich?lang=fr&p=fernand&n=jaffiol Parents
Site: http://www.jewishgen.org/ForgottenCamps/camps/EbenseeFr.html
Livre : mémorial de la Déportation. Fondation Pour la Mémoire de la Déportation.
https://www.monument-mauthausen.org/64568.html
RECHERCHEZ
Fernand Albert naît le 2 décembre 1893 à Nîmes, fils de Lucien, chapelier âgé de 40 ans et de Sara Barry âgée de 37 ans. Il se marie le 8 janvier 1918 à Nîmes avec Henriette Blanquet, alors qu’il est maréchal des logis au 115ème régiment d’artillerie lourde. Ils auront un fils Robert et divorceront le 6 novembre 1925. Appartenant à la classe 1913, il est mobilisé en novembre et participe à la Grande Guerre dans plusieurs régiments d’artillerie, à savoir les 55ème, 115ème, 101ème, 279ème, 270ème et sera démobilisé le 9 septembre 1919 dans le 19ème régiment d’artillerie de campagne. Il est nommé brigadier le 3 septembre 1914 et maréchal des Logis le 25 juillet 1915. Déjà titulaire de plusieurs citations, il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de Bronze. Il s’installe à Pont-Ste-Marie dans l’Aube et se présente comme tête de liste SFIO aux élections législatives de 1932. Très vite, il appelle à la formation d’une ligue antifasciste nommée « les Volontaires de la Liberté ». Il est élu maire de Pont-Ste-Marie le 17 mai 1935 et le restera jusqu’en décembre 1940. Il soutient le Front Populaire en 1936 et devient membre de la commission exécutive fédérale socialiste. La guerre commencée, dès juin 1940, il se fait connaître en intervenant pour sauver du peloton d’exécution 12 soldats français que l’ennemi s’apprêtait à fusiller. Il devient vite l’organisateur d’un réseau de renseignements. Probablement dénoncé, il est contraint de s’enfuir en janvier 1941 et retourne à Nîmes où il poursuit son activité de résistant et organise un réseau de fuite pour les résistants traqués et de faux papiers pour les juifs. Alors qu’il est employé au conservatoire de musique de Nîmes, il est arrêté le 10 novembre 1943 par la gestapo avec sa sœur Marthe Jaffiol, secrétaire à ce même conservatoire et membre de son réseau. Elle sera elle aussi déportée et décédera à Bergen Belsen (matricule 32501 Mauthausen).
Il est interné à Compiègne, puis déporté sous le sigle NN (Nuit et Brouillard) avec un groupe de vingt-six personnes à Neue Bremm (Sarrebruck) le 17 avril 1944, puis au camp de Mauthausen le 29 avril 1944, où il reçoit le matricule 64568. Dans ce groupe, deux déportés iront à Auschwitz, un autre sera immédiatement gazé au château d’Hartheim et les autres, dont Fernand Jaffiol, seront transférés le 24 juillet 1944 au Kommando d’Ebensee. Il y décédera le 16 avril 1945 [i], trois semaines avant la libération du camp.
Une rue porte son nom à Pont St Marie. Il est médaillé de la résistance par décret du 3 août 1946
André FRANCISCO
[i] Son camarade de captivité Maurice Delfieu (matricule 62253 Mauthausen) l’assistera dans ses derniers moments et dans son livre écrit en 1946 (Récits d’un revenant : Mauthausen-Ebensee, il écrira les derniers instants de Fernand Jaffiol « tu sais je n’ai pas mangé tout mon pain, je n’ai plus faim. Tu le trouveras demain matin, dans ma paillasse, à côté de ma tête, et tu le mangeras en pensant à moi. Avec un rire navré je promis, comme on promet à un enfant et je regagnai mon lit. Une heure plus tard, je me penchais vers lui, il me fixait avec de grands yeux étranges. J’abaissai ses paupières et glissai la main dans la paillasse. Le pain était bien là, je le partageai avec Treillet mon camarade de lit. Dieu ! Qu’il était bon le pain de mon ami Jaffiol.
Sources :
Archives Caen – dossier 21 P 446 989
Archives Arolsen
https://studylibfr.com/doc/7118498/a-la-recherche-de-fernand-jaffiol–1893-1945
https://gw.geneanet.org/benich?lang=fr&p=fernand&n=jaffiol Parents
Site: http://www.jewishgen.org/ForgottenCamps/camps/EbenseeFr.html
Livre : mémorial de la Déportation. Fondation Pour la Mémoire de la Déportation.
https://www.monument-mauthausen.org/64568.html