Bruno, Salvatore, Victor Innocenti naît le 14 mars 1917 au domicile de ses parents à Grand Charlieu, commune dépendant de Saint Genest-Lerpt, dans la banlieue de Saint Etienne (Loire). Il est le fils de Sabatino, Emile, Eugène Innocenti, mineur de profession, âgé de 40 ans et de Marie, Augustine Bavoil, ménagère (femme au foyer) du même âge. Il se marie le 16 mars 1940 avec Marguerite Philomène Enjolras née le 22 février 1920 à Vauvert et tous deux sont domiciliés 18 rue Saint Mathieu à Nîmes dans le Gard. Les parents de Marguerite sont Jacques, Eugène Enjolras et Ida, Marie Pastouret.

Bruno a 27 ans quand il est arrêté le 17 avril 1944 à Nîmes après dénonciation par la milice locale. Cette arrestation fait suite à une action punitive contre un milicien aux environs du 13 avril 1944.

Bruno passe alors par la prison Saint Paul de Lyon puis est déporté le 29 juin 1944 par le transport I.234. A son arrivée à Dachau le 2 juillet, il reçoit le matricule 75845. Le 25 de ce même mois, il repart pour Flossenburg et se retrouve dans le camp de Leitmeritz avec le matricule 13675. Sa vie prend fin le 25 novembre 1944 dans le camp de concentration de Gross Rosen. (Acte de décès établi le 5 septembre 1946, dossier N° 15694 par le Ministère des Anciens Combattants selon un acte de décès émanant de la Mairie de Nîmes.). Une autre fiche allemande du 25 juillet 1944 donne comme date de son décès le 30 novembre 1944. Une fiche du 2 juillet 1944 issue de Flossenburg indique son emploi de chauffeur.   Un dossier lui est attribué par le Ministère des Anciens combattants portant le N° 15694. Le groupe « Entente FFI du Gard » auquel il a appartenu cite dans un courrier du 11 mars 1947 « leur regretté camarade Innocenti Bruno, mort en déportation ». Il a été également enrôlé dans l’organisation des Francs-Tireurs et Partisans Français le 6 mars 1944. Emile Dumas dit Lieutenant Briquet, secrétaire et ex-chef des Anciens F.T.P.F., section de Nîmes atteste de son « engagement patriote et toujours accompli avec courage et initiative pour les missions qui lui ont été confiées ». Il a participé à plusieurs sabotages ainsi qu’à des opérations contre l’occupant et a été nommé Adjudant, chef de groupe le 1^e avril 1944 au sein des F.T.P.F. (Attestation du 7 février 1947). Il est reconnu « Mort pour la France » le 14 avril 1947 et « Mort en déportation » le 27 juillet 1993 et considéré comme déporté politique.

Sa veuve réside toujours à Nîmes en 1946 et reçoit des allocations militaires.

Georges Muller

Sources :

Fichier Arolsen – Archives de Caen – Etat Civil