HOURQUET Gustave

  • 39592 Neuengamme.

  • Né le 18 juillet 1900 à Pau (Basses-Pyrénées) –

  • Décédé le 13 juin 1996 à Aressy (Pyrénées-Atlantiques)

Gustave Marie Lucien Hourquet nait le 18 juillet 1900 à Pau dans les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques). Il est le fils de Marie Jeanne Hourquet, couturière de robes. Après l’obtention de son certificat d’études, il commence à travailler à 14 ans comme apprenti ajusteur mécanicien à l’entreprise Lacale à Pau puis au centre d’aviation militaire Wright. Il s’engage volontairement dans l’armée en le 28 août 1918 au titre du 1er groupe d’aviation. Il est démobilisé le 14 novembre 1919 puis rappelé pour compléter ses trois années de service militaire dans le Régiment d’aviation du Maroc le 15 mars 1920. Il est renvoyé dans ses foyers le 29 mars 1921. Il est employé aux Coopérateurs du Béarn lorsqu’il se marie le 14 décembre 1923 à Pau avec Aurora Maza avec qui il a deux enfants, Paulette, née en 1926, et Pierrette, née en 1927. Il travaille ensuite comme aide monteur à la Compagnie des chemins de fer du Midi puis à la SNCF à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Il est militant communiste depuis 1921 et syndicaliste au sein de la CGTU puis de la CGT. Il dirige la grève de 1936 de l’usine Electro-Céramique de Bazet dans les Hautes-Pyrénées. Il est secrétaire général de l’Union départementale CGT des Hautes-Pyrénées qui vient en aide à l’Espagne républicaine. Il est en relation avec la Fédération des mineurs CGT du Gard ce qui va lui être très utile ultérieurement pour ses activités dans la Résistance gardoise. Il est écarté de ses fonctions syndicales au moment de la signature du pacte germano-soviétique. Il est mobilisé en septembre 1939 dans la 63ème division d’infanterie. Après sa démobilisation, il reprend son travail à la SNCF et habite à Bordères-sur-l’Echez dans les Hautes-Pyrénées. Dès le 3 juillet 1940, il participe à une réunion posant les jalons du combat clandestin. Il diffuse des tracts venant de Toulouse. Son domicile est perquisitionné deux fois. Il est muté d’office au dépôt de Sévignac-le-Château dans l’Aveyron en octobre et mis en résidence surveillée ce qui ne l’empêche pas de faire partie du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il est arrêté à Tarbes le 28 juin 1941. Inculpé de reconstitution de société dissoute et de propos séditieux, il est condamné à six mois de prison par le tribunal de Tarbes. Il est libéré le 15 décembre, une demi-heure avant l’heure prévue par les gendarmes qui doivent le conduire dans un camp d’internement. Il se cache à Pau et travaille à la SAM qui fabrique du matériel d’aviation. Il poursuit ses activités clandestines, diffuse journaux et tracts. Le Front national le choisit pour réorganiser la CGT clandestine de l’Inter G Gard, Lozère et Basse-Ardèche. Ses services dans la Résistance après la guerre sont ainsi homologués en tant que membre de l’état-major Inter G des FTPF Gard, Lozère, Basse-Ardèche à partir du 1er janvier 1943. Devenu « André Georges », employé à Alès, il se cache à Nîmes mais son action rayonne dans tout son secteur. Il s’occupe du recrutement de nouvelles recrues et de l’organisation des FTPF. Il aide à l’évasion de Vladimir Morozow et de Wassili Wasilewicz Linkow, soldats prisonniers de guerre soviétiques enrôlés dans l’armée allemande, stationnés en Ardèche. Le 31 mai 1944, il a une réunion de 14 h 30 à 17 h à Nîmes avec des responsables régionaux des FTPF, Gontran (Jeanton), chef de l’Inter G2, et d’Henry (Lambert), commissaire aux effectifs des FTPF. Il est arrêté à Nîmes le 31 mai 1944 à une station de tramways par la Gestapo lors d’un contrôle d’identité. Le premier agent de la Gestapo, Jean Lacipieras, un résistant français infiltré dans cette police politique, veut le laisser partir mais un autre agent trouve les papiers d’identité d’Henry suspects. Arrêté, il tente de dissimuler des papiers compromettants sous la banquette de la voiture de la Gestapo. Il est torturé pendant plusieurs jours et emprisonné à la centrale de la ville jusqu’au 16 juin puis aux Baumettes à Marseille jusqu’au 17 juillet avant d’arriver à Compiègne (numéro 45509) le 18 juillet. Il est déporté le 28 juillet 1944 en direction de Neuengamme où il arrive le 1er août. Le convoi comprend 1 652 personnes. D’autres Gardois se trouvent dans le même train : Jules Agulhon (†), Joseph Alabart (matricule 39612†), Ladislas Kanik, Jean-Marie de Loye (matricule 40228†), Elie Fournier (matricule 39588†), Fernand Montet (matricule 39599†), Vladimir Morozow, Arthur Puech (matricule 40736†) et Wassili Wasilewicz Linkow sous le nom de Linkov. Le 26 août, Gustave Hourquet est affecté au Kommando de Brême-Blumenthal qui travaille pour les chantiers navals de la Deustche Schiffs-und Maschinenbau AG (Deschimag) spécialisés dans les constructions navales et mécaniques appartenant au groupe Krupp. Avec André Duroméa (matricule 39586), Vladimir Morozow et Wassili Wasilewicz Linkow, il sabote des filtres à huile pour sous-marins et différentes pièces qu’ils fabriquent. Le 8 avril 1945, il est transféré à Brême-Farge et ensuite il retourne à pied au camp principal de Neuengamme. Ce dernier est à son tour évacué et 9 000 déportés sont entassés à bord de navires dans le golfe de Lubeck. Le Cap Arcona, le Thielbeck, le Deutschland sont bombardés et coulés le 3 mai par l’aviation britannique. 6 600 déportés meurent dans les flammes, se noient dans les eaux glaciales de la mer Baltique ou sont abattus. Il n’y a que 450 survivants parmi les personnes embarquées sur ces trois bateaux. Seul l’Athen arborant un drapeau blanc et ses 2 000 passagers dont Gustave Hourquet en réchappent. Il est pris en charge à l’hôpital de Neustadt et rapatrié le 16 juin via le Lutetia d’où il rentre chez lui à Bordères-sur-Echez où on le croit mort. Le 21 octobre 1945, il se présente aux élections législatives sur la liste communiste dans les Hautes-Pyrénées. Ses services dans la Résistance sont homologués avec le grade fictif de commandant. Il reçoit la médaille de la Résistance en 1946, la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1947 et la Légion d’honneur en 1949, promu officier en 1967. Il est vice-président de la FNDIRP des Basses-Pyrénées en 1947. A la retraite, il retourne à Pau. Il fonde avec Jean Mazerolle la section ANACR dans les Pyrénées-Atlantiques. Il en devient le président et il est membre de la direction nationale de l’association jusqu’à la fin de sa vie. Il décède le 13 juin 1996 à Aressy dans les Pyrénées-Atlantiques à l’âge de 96 ans.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 573 088, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Gustave Hourquet.

Registre matricule, Classe 1920, Bureau de Pau, fiche n°986, consulté sur le site internet des Archives départementales des Pyrénées atlantiques.

Le Patriote des Pyrénées, 28 février 1926, p.3 sur le site internet Gallica.

L’Indépendant des Basses-Pyrénées, 21 avril 1927, p.2 sur le site internet Gallica.

La Croix des Hautes-Pyrénées, 3 août 1941, p.4 sur le site internet Gallica.

Jean-Pierre Besse, Jean-Claude Malé, Claude Pennetier, « Hourquet Gustave, Lucien, Marie, alias André Georges » sur le site internet du Maitron, https://maitron.fr/spip.php?article4987

Jean Lacipieras, Au carrefour de la trahison, Paris, édité par l’auteur, 1950, p.82-83, 173-177.

« Brême-Blumenthal » sur le site internet du camp de Neuengamme, https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/breme-blumenthal/
Photographie extraite de son dossier de Caen

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HOURQUET Gustave

  • 39592 Neuengamme.

  • Né le 18 juillet 1900 à Pau (Basses-Pyrénées) –

  • Décédé le 13 juin 1996 à Aressy (Pyrénées-Atlantiques)

Gustave Marie Lucien Hourquet nait le 18 juillet 1900 à Pau dans les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques). Il est le fils de Marie Jeanne Hourquet, couturière de robes. Après l’obtention de son certificat d’études, il commence à travailler à 14 ans comme apprenti ajusteur mécanicien à l’entreprise Lacale à Pau puis au centre d’aviation militaire Wright. Il s’engage volontairement dans l’armée en le 28 août 1918 au titre du 1er groupe d’aviation. Il est démobilisé le 14 novembre 1919 puis rappelé pour compléter ses trois années de service militaire dans le Régiment d’aviation du Maroc le 15 mars 1920. Il est renvoyé dans ses foyers le 29 mars 1921. Il est employé aux Coopérateurs du Béarn lorsqu’il se marie le 14 décembre 1923 à Pau avec Aurora Maza avec qui il a deux enfants, Paulette, née en 1926, et Pierrette, née en 1927. Il travaille ensuite comme aide monteur à la Compagnie des chemins de fer du Midi puis à la SNCF à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Il est militant communiste depuis 1921 et syndicaliste au sein de la CGTU puis de la CGT. Il dirige la grève de 1936 de l’usine Electro-Céramique de Bazet dans les Hautes-Pyrénées. Il est secrétaire général de l’Union départementale CGT des Hautes-Pyrénées qui vient en aide à l’Espagne républicaine. Il est en relation avec la Fédération des mineurs CGT du Gard ce qui va lui être très utile ultérieurement pour ses activités dans la Résistance gardoise. Il est écarté de ses fonctions syndicales au moment de la signature du pacte germano-soviétique. Il est mobilisé en septembre 1939 dans la 63ème division d’infanterie. Après sa démobilisation, il reprend son travail à la SNCF et habite à Bordères-sur-l’Echez dans les Hautes-Pyrénées. Dès le 3 juillet 1940, il participe à une réunion posant les jalons du combat clandestin. Il diffuse des tracts venant de Toulouse. Son domicile est perquisitionné deux fois. Il est muté d’office au dépôt de Sévignac-le-Château dans l’Aveyron en octobre et mis en résidence surveillée ce qui ne l’empêche pas de faire partie du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Il est arrêté à Tarbes le 28 juin 1941. Inculpé de reconstitution de société dissoute et de propos séditieux, il est condamné à six mois de prison par le tribunal de Tarbes. Il est libéré le 15 décembre, une demi-heure avant l’heure prévue par les gendarmes qui doivent le conduire dans un camp d’internement. Il se cache à Pau et travaille à la SAM qui fabrique du matériel d’aviation. Il poursuit ses activités clandestines, diffuse journaux et tracts. Le Front national le choisit pour réorganiser la CGT clandestine de l’Inter G Gard, Lozère et Basse-Ardèche. Ses services dans la Résistance après la guerre sont ainsi homologués en tant que membre de l’état-major Inter G des FTPF Gard, Lozère, Basse-Ardèche à partir du 1er janvier 1943. Devenu « André Georges », employé à Alès, il se cache à Nîmes mais son action rayonne dans tout son secteur. Il s’occupe du recrutement de nouvelles recrues et de l’organisation des FTPF. Il aide à l’évasion de Vladimir Morozow et de Wassili Wasilewicz Linkow, soldats prisonniers de guerre soviétiques enrôlés dans l’armée allemande, stationnés en Ardèche. Le 31 mai 1944, il a une réunion de 14 h 30 à 17 h à Nîmes avec des responsables régionaux des FTPF, Gontran (Jeanton), chef de l’Inter G2, et d’Henry (Lambert), commissaire aux effectifs des FTPF. Il est arrêté à Nîmes le 31 mai 1944 à une station de tramways par la Gestapo lors d’un contrôle d’identité. Le premier agent de la Gestapo, Jean Lacipieras, un résistant français infiltré dans cette police politique, veut le laisser partir mais un autre agent trouve les papiers d’identité d’Henry suspects. Arrêté, il tente de dissimuler des papiers compromettants sous la banquette de la voiture de la Gestapo. Il est torturé pendant plusieurs jours et emprisonné à la centrale de la ville jusqu’au 16 juin puis aux Baumettes à Marseille jusqu’au 17 juillet avant d’arriver à Compiègne (numéro 45509) le 18 juillet. Il est déporté le 28 juillet 1944 en direction de Neuengamme où il arrive le 1er août. Le convoi comprend 1 652 personnes. D’autres Gardois se trouvent dans le même train : Jules Agulhon (†), Joseph Alabart (matricule 39612†), Ladislas Kanik, Jean-Marie de Loye (matricule 40228†), Elie Fournier (matricule 39588†), Fernand Montet (matricule 39599†), Vladimir Morozow, Arthur Puech (matricule 40736†) et Wassili Wasilewicz Linkow sous le nom de Linkov. Le 26 août, Gustave Hourquet est affecté au Kommando de Brême-Blumenthal qui travaille pour les chantiers navals de la Deustche Schiffs-und Maschinenbau AG (Deschimag) spécialisés dans les constructions navales et mécaniques appartenant au groupe Krupp. Avec André Duroméa (matricule 39586), Vladimir Morozow et Wassili Wasilewicz Linkow, il sabote des filtres à huile pour sous-marins et différentes pièces qu’ils fabriquent. Le 8 avril 1945, il est transféré à Brême-Farge et ensuite il retourne à pied au camp principal de Neuengamme. Ce dernier est à son tour évacué et 9 000 déportés sont entassés à bord de navires dans le golfe de Lubeck. Le Cap Arcona, le Thielbeck, le Deutschland sont bombardés et coulés le 3 mai par l’aviation britannique. 6 600 déportés meurent dans les flammes, se noient dans les eaux glaciales de la mer Baltique ou sont abattus. Il n’y a que 450 survivants parmi les personnes embarquées sur ces trois bateaux. Seul l’Athen arborant un drapeau blanc et ses 2 000 passagers dont Gustave Hourquet en réchappent. Il est pris en charge à l’hôpital de Neustadt et rapatrié le 16 juin via le Lutetia d’où il rentre chez lui à Bordères-sur-Echez où on le croit mort. Le 21 octobre 1945, il se présente aux élections législatives sur la liste communiste dans les Hautes-Pyrénées. Ses services dans la Résistance sont homologués avec le grade fictif de commandant. Il reçoit la médaille de la Résistance en 1946, la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1947 et la Légion d’honneur en 1949, promu officier en 1967. Il est vice-président de la FNDIRP des Basses-Pyrénées en 1947. A la retraite, il retourne à Pau. Il fonde avec Jean Mazerolle la section ANACR dans les Pyrénées-Atlantiques. Il en devient le président et il est membre de la direction nationale de l’association jusqu’à la fin de sa vie. Il décède le 13 juin 1996 à Aressy dans les Pyrénées-Atlantiques à l’âge de 96 ans.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 573 088, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Gustave Hourquet.

Registre matricule, Classe 1920, Bureau de Pau, fiche n°986, consulté sur le site internet des Archives départementales des Pyrénées atlantiques.

Le Patriote des Pyrénées, 28 février 1926, p.3 sur le site internet Gallica.

L’Indépendant des Basses-Pyrénées, 21 avril 1927, p.2 sur le site internet Gallica.

La Croix des Hautes-Pyrénées, 3 août 1941, p.4 sur le site internet Gallica.

Jean-Pierre Besse, Jean-Claude Malé, Claude Pennetier, « Hourquet Gustave, Lucien, Marie, alias André Georges » sur le site internet du Maitron, https://maitron.fr/spip.php?article4987

Jean Lacipieras, Au carrefour de la trahison, Paris, édité par l’auteur, 1950, p.82-83, 173-177.

« Brême-Blumenthal » sur le site internet du camp de Neuengamme, https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/breme-blumenthal/
Photographie extraite de son dossier de Caen

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