HENZINSKI Moïse

  • Auschwitz

  • Né le 30 mai 1897 à Lodz (Pologne)

  • Décédé le 16 septembre à Auschwitz

Moïse/Moses Moritz Sindel Henzinski[i] naît en Pologne à Lodz (Pologne), dans le quartier de Bałuty, le 30 mai 1897. Fils de Haïm/Chaim Henzinski et Zirel/Zyli Rodel, il est l’un des aînés d’une famille juive probablement assez nombreuse. Il a notamment plusieurs frères, tous nés à Lodz : Abraham/Alfred (1899), Pinkus Mayer/Paul (1906) et peut-être David (1902).

A la fin de la première guerre mondiale, il émigre en Allemagne, s’installant à Sprendlingen. C’est là qu’il épouse, le 3 décembre 1919 Guida Hilda/Hulda/Hinda Finkelstein née le 15 février 1897 à Gabin (Gombin), en Mazovie, région du centre-nord-est de la Pologne. Celle-ci est la fille d’Abraham Finkelstein, tailleur, qui a vu le jour également à Gabin en 1871 et de Sara Gilla, née Kesselmann en 1874. Les Finkelstein avaient émigré vers 1900 à Sprendlingen.

Hilda et Moïse donnent naissance à deux enfants, nés à Sprendlingen : Erna, le 11 janvier 1922 et Charles le 7 juillet 1926. Ceux-ci ont la nationalité polonaise, comme leurs parents. Devant la montée du nazisme, les Henzinski quittent l’Allemagne pour la France, probablement au début des années 1930. Ils se fixent à Nîmes, où Moïse exerce le métier de tailleur, pendant que les enfants vont poursuivre leur scolarité[ii].

Au début de la guerre, il est possible que Moise soit affecté à un Groupement de Travailleur Etrangers (GTE), le 805°, à La Favède, dans la commune des Salles-du-Gardon (Gard). C’est probablement durant l’été 1942 qu’il est arrêté avec sa femme et sa fille, à leur domicile du 3 rue de l’Hôtel de Ville. Leur fils Charles, apprenti, échappe à la rafle. Après être passés par le camp des Milles, Moïse, Hilda et Erna sont incarcérés au camp de regroupement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 11 septembre 1942. Deux jours plus tard, ils sont envoyés à Drancy puis déportés à Auschwitz le 16 septembre, par le convoi 33[iii]. Moïse, son épouse et sa fille, sont exterminés le jour même.

Une dizaine de jours plus tard, son frère Alfred, est envoyé à Auschwitz par le convoi 37, où il meurt sans doute au début octobre 1942. Leur frère Pinkus, résistant, sera de son côté sommairement exécuté à Saint-Genis-Laval (Rhône) le 20 août 1944[iv].

Les noms de Moïse, Erna et Hilda Henzinski figurent sur une plaque commémorative dans le cimetière juif de Sprendlingen situé juste à côté du cimetière général. Ce mémorial a été inauguré en 1988. Il est dédié aux habitants de cette localité qui ont été déportés et assassinés à l’époque du national-socialisme. En 2010 Hans Günter Thorwarth a écrit à ce propos un article illustré de trois photos[v].

Le nom d’Alfred Hensinski (sic) est inscrit sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah, dalle 45, colonne 15, rangée 3.

Georges Muller et Gérard Krebs

[i] On trouve aussi Henzenski ou Hensinski. Pour ses frères Alfred et Pinkus, on trouve plutôt la forme Hencinski. Si l’on se réfère à la liste des patronymes des juifs du ghetto de Lodz (https://www.ushmm.org/online/hsv/source_view.php?SourceId=20619), il semblerait que la graphie originelle devait plutôt être Chencinski.

[ii] Le « Républicain du Gard » du 18 juin 1936 indique qu’Ema Henzenski (sic) a réussi le certificat d’études, examen qui se passait à l’âge de 14 ans. Il s’agit très vraisemblablement d’Erna Henzinski qui avait bien cet âge-là en 1936. Le même journal, du 30 juin 1938, annonce que Charles Henzinski est admis en classe de 6° à l’école de la rue St Charles à Nîmes.

[iii] Convoi 33 du 16 septembre 1942 : on dénombre dans ce convoi 586 hommes et 407 femmes, la plupart âgés de 40 à 55 ans, qui proviennent de deux groupes.  Le premier comprend 571 déportés acheminés la veille du camp de Rivesaltes dans la zone non occupée. Le deuxième est composé de 422 déportés dont des Juifs arrêtés dans la région parisienne, en particulier lors de la rafle du 14 septembre pendant laquelle les Juifs des Pays Baltes, de Bulgarie, des Pays-Bas et de Yougoslavie sont ciblés. A leur arrivée à Auschwitz, 147 femmes sont sélectionnées pour des travaux forcés et sont tatouées des numéros 19980 à 20126. Environ 300 hommes ont été sélectionnés avant l’arrivée à Auschwitz. Les autres sont gazés à leur arrivée au camp. On dénombre 38 rescapés de ce convoi en 1945, dont seulement une femme.

[iv] Cf. https://fusilles-40-44.maitron.fr/hencinski-pinkus-mayer-paul/

[v]  Base des données centrales des victimes de la Shoah – Article par : Hans Günter Thorwarth
http://www.denkmalprojekt.org/2011/dreieich_sprendlingen_jued_friedhof.html

Sources :

Archives de Caen

Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Liste des habitants de Gabin ayant péri pendant la Shoah : https://www.jewishgen.org/Yizkor/gombin/Gom901.html

Archives départementales des Pyrénées-Orientales : https://www.ledepartement66.fr/les-ressources-sur-les-camps-dinternement/

Gallica-BNF,
MyHeritage

Sources :

Archives de Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978
Liste des habitants de Gabin ayant péri pendant la Shoah :https://www.jewishgen.org/Yizkor/gombin/Gom901.html
Archives départementales des Pyrénées-Orientales :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

HENZINSKI Moïse

  • Auschwitz

  • Né le 30 mai 1897 à Lodz (Pologne)

  • Décédé le 16 septembre à Auschwitz

Moïse/Moses Moritz Sindel Henzinski[i] naît en Pologne à Lodz (Pologne), dans le quartier de Bałuty, le 30 mai 1897. Fils de Haïm/Chaim Henzinski et Zirel/Zyli Rodel, il est l’un des aînés d’une famille juive probablement assez nombreuse. Il a notamment plusieurs frères, tous nés à Lodz : Abraham/Alfred (1899), Pinkus Mayer/Paul (1906) et peut-être David (1902).

A la fin de la première guerre mondiale, il émigre en Allemagne, s’installant à Sprendlingen. C’est là qu’il épouse, le 3 décembre 1919 Guida Hilda/Hulda/Hinda Finkelstein née le 15 février 1897 à Gabin (Gombin), en Mazovie, région du centre-nord-est de la Pologne. Celle-ci est la fille d’Abraham Finkelstein, tailleur, qui a vu le jour également à Gabin en 1871 et de Sara Gilla, née Kesselmann en 1874. Les Finkelstein avaient émigré vers 1900 à Sprendlingen.

Hilda et Moïse donnent naissance à deux enfants, nés à Sprendlingen : Erna, le 11 janvier 1922 et Charles le 7 juillet 1926. Ceux-ci ont la nationalité polonaise, comme leurs parents. Devant la montée du nazisme, les Henzinski quittent l’Allemagne pour la France, probablement au début des années 1930. Ils se fixent à Nîmes, où Moïse exerce le métier de tailleur, pendant que les enfants vont poursuivre leur scolarité[ii].

Au début de la guerre, il est possible que Moise soit affecté à un Groupement de Travailleur Etrangers (GTE), le 805°, à La Favède, dans la commune des Salles-du-Gardon (Gard). C’est probablement durant l’été 1942 qu’il est arrêté avec sa femme et sa fille, à leur domicile du 3 rue de l’Hôtel de Ville. Leur fils Charles, apprenti, échappe à la rafle. Après être passés par le camp des Milles, Moïse, Hilda et Erna sont incarcérés au camp de regroupement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 11 septembre 1942. Deux jours plus tard, ils sont envoyés à Drancy puis déportés à Auschwitz le 16 septembre, par le convoi 33[iii]. Moïse, son épouse et sa fille, sont exterminés le jour même.

Une dizaine de jours plus tard, son frère Alfred, est envoyé à Auschwitz par le convoi 37, où il meurt sans doute au début octobre 1942. Leur frère Pinkus, résistant, sera de son côté sommairement exécuté à Saint-Genis-Laval (Rhône) le 20 août 1944[iv].

Les noms de Moïse, Erna et Hilda Henzinski figurent sur une plaque commémorative dans le cimetière juif de Sprendlingen situé juste à côté du cimetière général. Ce mémorial a été inauguré en 1988. Il est dédié aux habitants de cette localité qui ont été déportés et assassinés à l’époque du national-socialisme. En 2010 Hans Günter Thorwarth a écrit à ce propos un article illustré de trois photos[v].

Le nom d’Alfred Hensinski (sic) est inscrit sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah, dalle 45, colonne 15, rangée 3.

Georges Muller et Gérard Krebs

[i] On trouve aussi Henzenski ou Hensinski. Pour ses frères Alfred et Pinkus, on trouve plutôt la forme Hencinski. Si l’on se réfère à la liste des patronymes des juifs du ghetto de Lodz (https://www.ushmm.org/online/hsv/source_view.php?SourceId=20619), il semblerait que la graphie originelle devait plutôt être Chencinski.

[ii] Le « Républicain du Gard » du 18 juin 1936 indique qu’Ema Henzenski (sic) a réussi le certificat d’études, examen qui se passait à l’âge de 14 ans. Il s’agit très vraisemblablement d’Erna Henzinski qui avait bien cet âge-là en 1936. Le même journal, du 30 juin 1938, annonce que Charles Henzinski est admis en classe de 6° à l’école de la rue St Charles à Nîmes.

[iii] Convoi 33 du 16 septembre 1942 : on dénombre dans ce convoi 586 hommes et 407 femmes, la plupart âgés de 40 à 55 ans, qui proviennent de deux groupes.  Le premier comprend 571 déportés acheminés la veille du camp de Rivesaltes dans la zone non occupée. Le deuxième est composé de 422 déportés dont des Juifs arrêtés dans la région parisienne, en particulier lors de la rafle du 14 septembre pendant laquelle les Juifs des Pays Baltes, de Bulgarie, des Pays-Bas et de Yougoslavie sont ciblés. A leur arrivée à Auschwitz, 147 femmes sont sélectionnées pour des travaux forcés et sont tatouées des numéros 19980 à 20126. Environ 300 hommes ont été sélectionnés avant l’arrivée à Auschwitz. Les autres sont gazés à leur arrivée au camp. On dénombre 38 rescapés de ce convoi en 1945, dont seulement une femme.

[iv] Cf. https://fusilles-40-44.maitron.fr/hencinski-pinkus-mayer-paul/

[v]  Base des données centrales des victimes de la Shoah – Article par : Hans Günter Thorwarth
http://www.denkmalprojekt.org/2011/dreieich_sprendlingen_jued_friedhof.html

Sources :

Archives de Caen

Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Liste des habitants de Gabin ayant péri pendant la Shoah : https://www.jewishgen.org/Yizkor/gombin/Gom901.html

Archives départementales des Pyrénées-Orientales : https://www.ledepartement66.fr/les-ressources-sur-les-camps-dinternement/

Gallica-BNF,
MyHeritage

Sources :

Archives de Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978
Liste des habitants de Gabin ayant péri pendant la Shoah :https://www.jewishgen.org/Yizkor/gombin/Gom901.html
Archives départementales des Pyrénées-Orientales :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.